Retour du FIS : Comment le 3è mandat est devenu l’affaire des islamistes

  Retour du FIS : Comment le 3è mandat est devenu l’affaire des islamistes

Sa paix, Kaiser Moulay la conçoit autrement.
Il la voit entre « frères » unis par la religion, « avec la bénédiction du Tout-Puissant, suivant ainsi les préceptes de l’islam, religion de tolérance. » Sa paix, c’est la main tendue à « ces jeunes égarés qui s’éloignent du Saint Coran et de la charia et s’enfoncent dans le mauvais chemin. »
En vertu de si pieuses dispositions d’esprit, et sous les applaudissements d’Abdoul le Persan, Kaiser Moulay commence par proposer, aux groupes islamistes armés, la clémence et la réhabilitation politique en échange d’un cessez-le-feu.
La clémence est prévue par la fameuse « réconciliation nationale » qu’il fera voter par référendum en septembre 2005 et qui proclamera l’amnistie pour les terroristes, y compris pour les chefs, sans même exiger leur repentance préalable. La réhabilitation politique, c'est-à-dire la possibilité de créer un nouveau FIS , est accordée unilatéralement par Kaiser Moulay et deviendra l’un des principaux sujets de discorde avec la tribu des Têtes-képis.
Tenue secrète durant deux années, la transaction sera dévoilée publiquement par le chef de l’Armée islamique du salut, Madani Mezrag en juillet 2007 puis par son adjoint Ahmed Benaïcha, l’ancien émir de la branche armée du FIS, en décembre, dans les colonnes du journal arabophone El Bilad : « Dès sa réélection en 2009, le président Kaizer Moulay prononcera une amnistie générale et permettra au FIS de retourner sur la scène politique. »
C’est ainsi que la reconduction de Kaiser Moulay pour un troisième mandat est devenue l’affaire des islamistes.
Les Têtes-képis vont tout entreprendre pour torpiller ce pacte clandestin entre le chef de l’État et les groupes terroristes, un pacte qu’ils n’ont pas contrôlé, dont ils redoutent qu’il sonne l’heure de leur propre trépas et qu’ils considèrent déjà comme un cas de casus belli.

En ce printemps de l’année 2008, Abdoul le Persan avait non seulement réussi à replacer les chefs intégristes mais aussi, et surtout, à faire du troisième mandat de Kaiser Moulay l’affaire des islamistes.
Ce nouveau quinquennat était parti pour être la période bénite où la Joumloukia finissante d’Aligatorie, à bout de souffle, se transformerait en république théocratique, libérée des impies, arrachée aux Frères Ali Gator en képi et restituée aux autres Frères Ali Gator enturbannés.
Kaiser Moulay a dit oui.
« Dès sa réélection en 2009, Kaiser Moulay prononcera une amnistie générale et permettra au FIS de retourner sur la scène politique ; oui, le champ sera rouvert aux enfants du Front dans le cadre d’un parti politique », avait déjà révélé, en décembre, Ahmed Benaïcha, l’ancien émir de la branche armée du FIS, dans les colonnes du journal arabophone El Bilad.
L’ancien chef terroriste reconnaît l’existence d’un projet politique clairement défini: « Il y a en ce moment plusieurs initiatives pour donner corps à cette solution politique qui va faire l’objet d’un consensus entre les nationalistes et les islamistes. »
Cette solution politique, Benaïcha l’appelle « solution finale », celle qui solderait le contentieux de 1992 né de l’annulation des législatives remportées par les islamistes et de la dissolution du FIS. Elle prévoit une réhabilitation totale et publique du parti dissous et un progressif transfert de pouvoir. C’est dans la bouche de Benaïssa : «Les chefs des deux autres partis de l’alliance présidentielle, le RND et le MSP, ne s’empressent pas de soutenir Kaizer Moulay pour un troisième mandat, parce qu’ils ont eu vent de "la solution finale" préconisée par le président et promise au chef de l’AIS. Ils savent que le retour du FIS dissous sur la scène politique signifie la fin de leur légitimité en tant que représentants du peuple.»
Comment ne pas le croire ?

Mon pays changeait de mains.
Pour les activistes islamistes, il fallait donc faire élire Kaiser Moulay et lui prêter main forte contre les Têtes-képis.
Madani Mezrag et les chefs de l’Armée islamique du salut, qui se voyaient déjà aux portes du Palais, sortent du bois avec la délicatesse de l’éléphant et toute la subtilité de l’orang-outan.
Ils auront le mot de trop qui va précipiter les évènements et condamner définitivement Abdoul le Persan.
C’est d’abord Ahmed Benaïcha qui désigne grossièrement les Têtes-képis, en soutenant que
les auteurs des attentats du 11 décembre dernier, sont à chercher parmi « ceux qui ne veulent pas de troisième mandat pour Kaizer Moulay. » Il parle en expert assassin : « Du point de vue purement militaire, on n’attaque que les cibles qui constituent un danger. Je me pose la question : pour qui le Conseil constitutionnel représenterait-il un danger ? Pour ceux qui sont encore au maquis ? Bien sur que non, ils n’ont aucun rapport avec lui, par contre, c’est une menace pour ceux qui ne veulent pas de troisième mandat pour Kaizer Moulay ».
En mai, Madani Mezrag prend le relais et annonce, toujours dans El Bilad, qu’un congrès de l’ensemble des fractions du FIS est programmé spécialement pour septembre afin qu’il « coïncide avec les élections présidentielles de 2009. » L’ex-chef terroriste signifie par là que le dit congrès appellera à soutenir un troisième mandat pour Kaiser Moulay et que le parti qui sortira de ces assises se mettra au service du président-candidat.

Extraits de "Journal d'un homme libre" - Mohamed Benchicou

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Commentaires (7) | Réagir ?

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IRNATENE

yelsa ctacta tacacit, il joue de nos representants comme un jeu de carte, ce n'est pas le retoure de fis le fis est toujours là, il est vecu dans la realité quotidienne des algeriens mais officiellement ils l'ont mit à coté jusqu'au moment ou ils auront beusoin de lui (comme le 3eme mandat) ils vont le reprendre, et ça ete toujours comme ça....

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Abdelhamid

Le pouvoir de l'armée est une réalité, l'islamisme politique, le berbérisme politique, le conservatisme politique sont des réalité, aucune de ces tendances ne lachera prise, nous sommes confronté à une situation diabolique qui risque de perdurer encore très longtemps, et les conflits à venir seront encore plus sanglant tant la haine qui habite chacun de nous est grande.

La solution finale pour un retour réel à la paix et à la stabilité passe par un DEAL entre l'armé et le peuple.

UNE CONSTITUTION INVIOLABLE GARANTISSANT TOUTES LES LIBERTE DEMOCRATIQUES.

UNE ARMEE NEUTRE GARANTE DE CETTE CONSTITUTION.

DES ELECTIONS LIBRES TRANSPARENTES.

L ALTERNANCE AU POUVOIR.

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