Les enseignants de l'Université de Tizi-Ouzou exigent leurs logements

Les enseignants de l'Université de Tizi-Ouzou veulent leur quota de logements.
Les enseignants de l'Université de Tizi-Ouzou veulent leur quota de logements.

Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES, section de Tizi-Ouzou) nous a fait parvenir la déclaration suivante

Depuis les dernières actions du CNES pressant les autorités d’achever et de distribuer les 272 logements de Tamda, tant attendus par les enseignants, les appétits se sont aiguisés, des mains se frottent, et des voix s’élèvent ici et là, en dehors comme à l’intérieur de l’université, pour réclamer, sous le fallacieux prétexte d’une soi-disant justice sociale, qui une quote-part pour les habitants de la commune d’implantation, qui une nouvelle répartition de ces logements sur les différentes composantes des personnels de l’UMMTO.

A-t-on perdu la mémoire devant la tentation de bénéficier d’un bien qu’on pense non réclamé ?

A-t-on perdu le sens des réalités au point d’oublier tout sens de la retenue ?

Ou tente-t-on d’utiliser la détresse de certains pour régler de vieux comptes avec le CNES ?

Devant cette situation, et pour prévenir des conflits inutiles, il est devenu plus que nécessaires de rafraichir la mémoire de certains et d’apporter un certain nombre de clarifications à ceux qu’on veut entrainer dans un conflit qui ne servira personne, mais surtout aux différents responsables qui, par leurs déclarations approximatives, nourrissent, sciemment ou par méconnaissance, cette tentation de revoir le statut de ces logements.

En 2006, après un mouvement national de protestation des enseignants universitaires sous l’égide du CNES, revendiquant l’amélioration de leurs conditions de travail (révision du statut particulier, logement…), le président de la république annonce un programme de 10.000 logements (d’où l’appellation "programme présidentiel") au bénéfice des enseignants, à répartir par quota sur les différentes universités du pays. Le quota qui a échu aux enseignants de l’UMMTO s’est élevé à 220 logements de haut standing.

A l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, le CNESTO a dû le déterrer des fonds des tiroirs aux niveaux du vice-rectorat appelé alors vice-rectorat à la planification, pour l’université, et de la DLEP, pour la wilaya. C’était en 2009/2010. Depuis, le CNESTO n’a cessé de réclamer haut et fort sa réalisation. Il a même eu pour cela à frapper aux portes de différents services au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Désespérés, les enseignants de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ont même recouru à l’exercice du droit de grève pendant trois mois, durant l’année universitaire 2014/2015, et battu le pavé plusieurs fois du campus Hasnaoua au siège de la wilaya, par temps de pluie comme par canicule.

Le gouvernement, répondant à tant de sollicitude de la part des enseignants universitaires et de leur syndicat CNES, a consenti un effort en 2015 qui a pris forme dans un accord entre le ministère de l’Habitat et le ministère de l’Enseignement supérieur pour le prélèvement, à partir des programmes de logements sociaux en cours, de quotas équivalents en remplacement des quotas de logements du programme présidentiel, et ce dans toutes les wilayas où ce programme n’a pas encore vu le jour.

C’est le cas dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où la déclaration officielle par la wilaya d’un prélèvement de 272 logements sur le programme de logements sociaux en cours de réalisation à Tamda, a été faite au CNESTO, le seul représentant officiel des enseignants de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, et ce dans le cadre de la négociation de la fin de la grève et d’un conflit qui a duré plus de trois mois durant l’année universitaire 2014/2015.

Et c’est sur cette base que le CNESTO avait décidé de geler la grève de 2015, comme cela a été consigné dans le protocole d’accord signé avec le recteur de l’époque, M. Hannachi, en présence de l’actuel recteur, qui était à cette date doyen de la faculté des sciences économiques et président de la commission logement, et contresigné par le P/APW de l’époque, l’actuel sénateur M. Haroun Hocine d’une part, et sur le Procès-verbal signé par le Wali de l’époque, M. Bouazghi. Le protocole d’accord entre le recteur de l’époque et le CNESTO et le Procès-verbal signé par le wali en mai 2015 sont toujours consultables sur le site web de la section CNES www.cnesto.org

Pendant tout ce temps personne n’a contesté le fait que ces 272 logements soient destinés exclusivement aux enseignants. Les ATS, par pudeur ou par calcul n’avaient à aucun moment, du moins jusqu’à début avril 2017, réclamé par rapport à cela. Ils n’ont même pas osé se permettre une simple dénonciation lorsque les souscripteurs au programme LSP ployaient sous les manœuvres de l’OPGI qui s’est réservé 14 logements sur les 244 que compte ce programme et dont les ATS sont les bénéficiaires majoritaires, ou au moment où l’OPGI a tenté de revoir à la hausse les prix, soit en orchestrant des retards dans la réalisation ou en bâclant la qualité du travail, ou devant les velléités de ce promoteur de revoir à la hausse les prix coûte que coûte, allant jusqu’à orchestrer des retards dans la réalisation et à bâcler la qualité du travail.

Ce bref rappel historique s’imposait pour que les choses soient clarifiées une bonne fois pour toutes, sans animosité envers personne. La section CNES de l’UMMTO a toujours fait montre d’une solidarité sans faille envers tous ceux qui luttent pour leurs droits et elle continuera à le faire à l’avenir. Mais chacun doit comprendre que la sagesse des enseignants a des limites, et qu’ils n’accepteront jamais de voir le fruit de leurs sacrifices cueilli par d’autres.

Aujourd’hui, les ATS, avec l’appui de leurs syndicats, montent au créneau et exigent leur part sur ces 272 logements en particulier. On assiste à un chantage de basse gamme qu’ils exercent déloyalement sur le recteur et le wali.

Il appartient à ces responsables, ainsi qu’aux ministres de l’enseignement supérieur et de l’habitat, d’intervenir et de mettre un terme à cette manœuvre de spoliation qui n’honore pas ses auteurs et foule au pied les valeurs fondamentales du syndicalisme.

Ur nessarwet ara akken ad εabbin wiyaḍ

Azekka ad d-iban wuffir

Tizi Ouzou, le dimanche 16/04/2017

P/ Le CNESTO

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Commentaires (3) | Réagir ?

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merci pour les informations

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MERCI

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