Analyse : Ce qu'a voulu dire Sadi

Analyse : Ce qu'a voulu dire Sadi

Pour Adel Abderrezak, universitaire, ancien porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), « le RCD exprime une sorte d’aveu réel d’inutilité en voulant geler ses activités»

«Saïd Sadi a voulu nous dire : "Je suis incapable, je suis inutile et je me mets entre parenthèses en attendant des jours meilleurs." Ce sont des formations qui, encore une fois, n’arrivent pas seulement à se faire entendre par le pouvoir politique mais qui n’arrivent pas à accrocher la société. C’est une chose que de se faire entendre et c’en est une autre que d’être dans la proximité de la société, de ses pulsions, espérances, contradictions, dans ses espaces. L’enjeu c’est toujours la société, c’est d’abord cela et c’est après qu’on pourra parler de politique comme programme de pouvoir.»

Adel Abderrezak répondait à une question d'El Watan : "L’aveu du président du RCD qui évoquait jeudi une probable « mise au frigo » de son parti ne rejoint-il pas une autre réalité, celle d’une démission collective, non assumée publiquement des formations politiques se réclamant de l’opposition

Selon lui, "Ces partis ne sont plus dans le jeu de l’alternative. Ils ne sont plus dans le jeu pour construire une alternative potentiellement attractive pour la population, les couches populaires et moyennes. Il y a une sorte d’aseptisation du politique qui fait que même certains partis supposés de l’opposition – opposants eu égard à leurs programmes – ont des difficultés réelles d’apparaître crédibles dans leur opposition. Je ne parlerai pas du RCD qui exprime une sorte d’aveu réel d’inutilité en voulant geler ses activités ; le FFS, qui malgré une totalité toujours radicale quant au pouvoir politique, est souvent décalé par rapport à la réalité sociale, à celle des mouvements sociaux. Il reste le discours critique du programme libéral du gouvernement développé par Louisa Hanoune, mais là aussi, il se fait vite rattraper par la réalité du « consensus » dans lequel se sont empêtrés le Parti des travailleurs et sa secrétaire générale avec le pouvoir politique. Les autres partis, par contre, nous interpellent sur une chose, à savoir ce qu’est la définition d’un parti politique en Algérie !

D.N.

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elmenfi

A moins que LE MATIN. DZ se soit fixé l'objectif de désigner Said Saadi comme un coupable qui plus est incompetent, Adel Abderrezak va vite en besogne lorsqu'il analyse la décision du RCD de geler ses activités. J'ai bien lu la déclaration de ce parti et je peux y lire autre chose, moi aussi. D'abord, et je suis d'accord, le refus de cautionner un «coup de force constitutionnel, » la dénonciation sans équivoque d'un systeme basé sur la corruption et la répression, la mainmise absolue et sans partage du pouvoir, et surtout un APPEL aux forces forces politiques et sociales acquises au changement. Comment aurait été appréciée, pour ne pas dire jugée, la décision du RCD et de son Président s'il avait décidé de participer a l'élection présidentielle?

D'autres exemples pourraient etre développés et je laisse a chacun la liberté de commenter la décision du RCD. Ce que je releve toutefois c'est cette analyse sauvage faite par un intellectuel qui considere (ou déconsidere) l'opposition démocratique «inapte et décalée par rapport a la réalité sociale de notre pays. »

N'est ce pas Adel Abderrezak qui explique : «le désintérêt de la classe politique pour l’élection présidentielle 2009 qui n’a rien d’une dynamique électorale. Cela renvoie fondamentalement à la résignation profonde qui s’est installée dans la société d’une façon générale, au scepticisme très sévère qui, intellectuellement, travaille l’intelligentsia. »

Il n'est pas question pour moi, et encore moins sur ce site, de défendre les couleurs du RCD ou de son leader. Par contre lutter pour l'idée de la Liberté et de la démocratie me semble essentiel et je conteste, tout en la respectant, l'opinion de Adel Abderrezak qui positionne l'opposition dans un cocon aseptisé.

On pourrait en dire autant de certains « hommes et femmes politiques » qui défendent, sans y croire, des themes et des theses qui ont un arriere gout de naphtaline

Le role de l'opposition, pardonnez cette lapalissade, est de s'opposer, de critiquer ce que fait le gouvernement et de mettre tout en oeuvre pour accéder au Pouvoir.

Personne, selon Adel Abderrezak, ne semble avoir compris ce qu'est la définition d'un parti politique en Algérie. Personne ? sauf lui peut etre lorsqu'il nous dit, et cela LE MATIN ne l' a pas publié :... «Tant que les mécanismes fondamentaux, qui portent le système, le politique au sens « pouvoir », sont encore intacts, les règles du jeu seront inchangées même si ces dernières sont parfois perturbées par des logiques un peu émeutières, des mouvements spontanés. »

La science (?) politique, parfois, ne s'embarrasse pas de subterfuges et de déclarations qui, meme si elles paraissent tonitruantes, ne sont en réalité qu'un coup de vent qui disparaitra vite dans un écran de fumée.

Les propos de Adel Abderrezak feront certainement plaisir aux tenants du Pouvoir qui n'en demandait pas tant.

cordialement. elMenfi ** 2009

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malek

ancien du CNES, cela veut tout dire, il critique les hommes sans avoir leur statut, arrêtons de dire n'importe quoi l'algérie est fatiguée à cause de vous aulieu d'aller en avant vous poussez les gens à la rancune et surtout laisser l'algérie derriére les autres pays, vous pratiquez la politique de l'autriche, au moins, said sadi a exprimé son rejet pour cette situation et le FFS a toujours crié sur les toits pour amener les algériens a revoir ce que vous ancien et nouveau du CNES et autres vous planifiez pour notre Algérie qui agonise.

dieu m'est témoin que vous êtes contre l'Algérie.

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