Hamas juge la paix « impossible avec Israël »

Hamas juge la paix « impossible avec Israël »

Le responsable politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechaal, s’est longuement exprimé samedi à la télévision syrienne sur la situation à Ghaza en tirant les enseignements de l’agression israélienne aux plans militaire, humanitaire et géostratégique.

Le représentant du mouvement Hamas a rejeté clairement dans son intervention sur la chaîne de télévision syrienne la résolution de l’ONU, interpellant implicitement l’Egypte – co-auteur avec la France de l’initiative de « paix » pour Ghaza – sur le fait que l’on dénie aux Palestiniens de se défendre même avec de rudimentaires fusils qui pénètrent à travers la frontière égyptienne qu’on cherche à sécuriser au seul profit d’Israël. Pour le dirigeant du Hamas, Israël a déjà perdu politiquement et même d’une certaine manière militairement la guerre. Car reconnaître trois semaines après le début des hostilités que la guerre sera encore longue pour venir à bout d’une résistance sommairement armée, opérant dans un minuscule territoire à portée des canons israéliens et soumise, par dessus tout, à un blocus total en armes et autres logistiques, équivaut déjà à une défaite cuisante. L’intervention du responsable politique du Hamas contenait plusieurs volets. Après avoir loué et salué le courage et les capacités combattantes de la résistance – toutes factions confondues – face à la machine de guerre israélienne et aux pertes subies par l’armée de Tsahal, Khaled Mechaal s’est adressé au gouvernement israélien en lui demandant quel bilan peut-il offrir aux Israéliens et à leurs amis qui les soutiennent dans cette guerre et, d’une façon globale, dans sa guerre d’occupation de la Palestine. Premier revers pour Israël, commente le responsable politique de Hamas, les roquettes de la résistance palestinienne continuent de tomber sur les villes israéliennes avec une intensité jamais égalée, alors que l’objectif unique proclamé d’Israël en lançant son offensive sur Ghaza était de faire cesser les tirs de roquettes. Deuxième revers : Israël voulait à travers cette guerre venir à bout de la résistance palestinienne et décapiter le mouvement Hamas, et c’est le contraire qui s’est produit, remarque le dirigeant de Hamas.

L’holocauste de Ghaza

La sauvagerie de l’agression israélienne a créé des foyers de résistance dans chaque famille palestinienne, souligne le responsable de Hamas. Au plan politique interne d’abord, Khaled Mechaal s’est senti suffisamment légitimé par la résistance armée sur le terrain et la sauvagerie de l’agression israélienne pour interpeller le président de l’Autorité palestinienne qui presse le mouvement Hamas d’accepter la résolution de l’ONU. « Mahmoud Abbas doit rompre définitivement les négociations avec Israël s’il veut réellement réconcilier les Palestiniens entre eux », a-t-il déclaré. Le même appel, sur un ton grave et solennel, est lancé aux dirigeants arabes pour rompre tout lien diplomatique ou autre avec Israël. Dans le cas contraire, a-t-il observé, ils devront se préparer à rendre des comptes à leurs opinions publiques qui ont montré, à travers les manifestations de soutien dans toutes les capitales arabes, leur attachement à la cause palestinienne. Au plan stratégique, le dirigeant du Hamas a été très bien inspiré de puiser dans la rhétorique israélienne pour demander aux dirigeants arabes et à toutes les forces dans le monde, qui ont condamné les atrocités commises par l’armée israélienne à Ghaza d’aider les Palestiniens à faire juger par le tribunal international les dirigeants israéliens pour ce nouvel « holocauste » commis contre la population de Ghaza. « Israël, qui a pâti de l’holocauste, commet à son tour un nouvel holocauste à Ghaza », appuie Khaled Mechaal. L’agression israélienne a dévoilé, au fil des jours, ses véritables objectifs qui ne sont pas ceux proclamés par le gouvernement israélien, à savoir l’arrêt des tirs de roquettes sur les villes israéliennes à partir de Ghaza, mais géo-stratégiques consistant en la reconfiguration de la carte et des frontières de la région où il n’y aura nulle place pour un Etat palestinien. C’est dans les leçons de la tragique guerre contre Ghaza que le dirigeant de Hamas puise la force des arguments politiques de son mouvement pour souligner désormais la vanité de toute négociation de paix avec Israël.

Par Omar Berbiche-EW

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Commentaires (36) | Réagir ?

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

@ Ben, Si mon raisonnement vous déroute ; c’est que vous n’aimez pas la vérité historique ; et là, je n’y peux rien.

Je demande aux jeunes Juifs de vivre en harmonie avec tous les Palestiniens et de ne pas écouter les Sionistes de tous bords ; et cela vous dérange ? Donc, vous n’êtes pas un homme de paix ! L’instabilité en Palestine a déjà duré 60 ans, vous cherchez à ce que cette instabilité s’éternise ? Si c’est cela que vous cherchez ; alors vous êtes un Sioniste. Car le Sionisme ne vit que par l’instabilité et la guerre ! le Sionisme a été créé pour cela !

Le HAMAS a été élu démocratiquement par le peuple Palestinien ; et cette Démocratie Palestinienne n’a pas plu à la « démocratie » Israélienne. Les Peuples doivent demeurer libres dans leurs choix ; à moins qu’ils ne soient dans une dictature ! Et Israël est une dictature à l’encontre du peuple Palestinien car elle lui refuse son choix. Le Fatah devait se plier au choix de son peuple ; il ne l’a pas fait ! l’Histoire prend acte.

Pour ce qui est de la religion, on ne vous demande pas de vous convertir à l'Islam, comme vous dites ; on vous demande simplement de vivre en Paix. Car Palestine c’est PAIX et non Apartheid comme disait l’ancien Président Américain Jimmy Carter. Salutations.

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

@ Taqcwalt Uzemur, bien sûr que les Juifs sont des êtres Humains comme tout le monde.

Mais mon ami, les Juifs étaient bien installés chez nous en Algérie, et depuis plusieurs générations. Mais lors de la révolution, ils se sont rangés du côté de l’occupant français (du côté du plus fort) et non du côté de la terre qui les a nourris : c’était leur choix !

Le mal qui dévore la région, comme vous dites, vient de la politique d’Apartheid menée par Israël à l’encontre du peuple Palestinien.

La religion n’a rien à voir avec la crise de la Palestine. Cette crise provient de la spoliation des terres et des libertés du Peuple Palestinien! Soyons honnête avec l'Histoire et les faits du moment.

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