Des chambres froides auraient pu baisser les prix des produits agricoles en Algérie

Les fruits et légumes, object de spéculation.
Les fruits et légumes, object de spéculation.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a confirmé jeudi, devant le parlement algérien, que l'achèvement du projet de 50 grands centres de refroidissement au niveau national avec un budget de plus de 36 milliards de dinars vise à augmenter la capacité de stockage de la production agricole excédentaire afin de parvenir à un équilibre entre l'offre et la demande.

Le titre est une évidence, diront les connaisseurs. Seulement, sous nos contrées, les autorités semblent l'oublier. Abdelmalek Sellal, en réponse à une question orale du député Mohammad Mani concernant le projet de grandes structures de réfrigération, et lu en son nom par le ministre des Relations avec le Parlement, affirmait que le projet de développement est pris en charge par les pouvoirs publics.

Le problème, est que cette situation perdure maintenant depuis plus de 10 ans, et le projet des chambres froides a été soulevé à maintes reprises sans que cela ne change grand-chose à la situation ! L’augmentation de la production de produits agricoles est confrontée depuis des années à un problème récurrent de stockage. Le Système de régulation des produits de large régulation (Syrpalac) qui a été mis en place en 2008 était censé, par exemple, permettre de "réserver les revenus des producteurs de pomme de terre et de stabiliser les prix à la consommation du tubercule". Ce dispositif a été élargie par la suite à d'autres produits, mais la logistique n’a que très peu suivie.

Le gouvernement n’a jamais pu (ou su) répondre à ce problème se limitant à lancer à chaque saison de récolte, des slogans creux et des promesses vides. La surproduction des produits agricoles, légumes et fruits enregistrée les dernières années, a en fait mis plus dans l’embarras un gouvernement sans vision ni planification, et qui voudraient faire de l’Algérie, la Californie de l’Afrique…. le comble !

La presse nationale a rapporté de nombreuses histoires cruelles, d’agriculteurs contraints de jeter d’énormes quantités de leur production, faute de structures de refroidissement adéquates.

En septembre 2016, ce sont quelques dizaines de tonnes de pommes de terres, qui ont été tout simplement jetées à la poubelle à la wilaya d’El Oued. Cette ville, avec une surface agricole de 35000 hectares, qui produit plus de 11 millions de quintaux de pommes de terre n’a pas eu encore des chambres froides en nombre suffisant pour stocker l’excédent de la production. Et c’est la même situation dont souffre nos agriculteurs un peu partout dans le pays : que ça soit à l’ouest, au centre ou à l’Est. Le pourrissement et les bacs à ordures ont été la destination finale pour des tonnes de produits agricoles qui, s’ils avaient été entreposées en quantité suffisante dans ces chambres froides, auraient pu atténuer un tant soit peu, la fièvre qui s’empare des prix de ces produits actuellement. Incompétence, quand tu nous tiens !

Mais pas seulement. L'histoire est tellement ancienne. Et comme chacun le sait en Algérie, cet état de fait profite essentiellement aux spéculateurs et autres intermédiaires. Ces derniers sans foi ni loi attendent ces épisodes de tension pour manoeuvrer, créer le vide sur les étals avant de les fournir ensuite en produits beaucoup plus chers.

Maintenant qu'on sait à qui profite la crise, combien de temps les consommateurs devront-ils se contenter des promesses du premier ministre avant de voir le problème réglé ?

La rédaction

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Commentaires (4) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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adil ahmed

merci

wanissa

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