Les dirigeants occidentaux se déclarent ouvertement inquiets dimanche après le lancement d'une offensive terrestre par Israël . Les troupes israéliennes, appuyées par des chars et des hélicoptères, sont entrées dans la bande de Gaza samedi soir et y affrontent dimanche les islamistes du Hamas.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a qualifié dimanche l'offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza de "moment très dangereux" dans le conflit israélo-palestinien, dans une interview à la BBC.

"C'est un moment très dangereux. Je pense que le monde exprime sa grande inquiétude", a souligné le Premier ministre interrogé sur la chaîne de télévision BBC1, en réitérant son appel à un cessez-le-feu.

"Ce que nous devons faire presque immédiatement est de travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat", a précisé Gordon Brown.

Les critiques les plus explicites du monde occidental sont cependant venues de la France, qui a "condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes". "Cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par la communauté internationale, en particulier l'Union européenne et la France, les membres du Quartette et les Etats de la région pour faire cesser les combats, apporter immédiatement une aide aux civils et aboutir à un cessez-le-feu permanent", a souligné le communiqué du ministère français des Affaires étrangères. Le président français Nicolas Sarkozy effectue lundi et mardi en tournée au Proche-Orient.

La présidence tchèque de l'UE a estimé que "même le droit indéniable d'un Etat à se défendre lui-même n'autorise pas des actions qui affectent massivement les civils". "Nous appelons à la facilitation de (l'accès) de l'aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza et ... à l'instauration d'un cessez-le-feu", a ajouté le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, qui part dimanche en tournée au Proche-Orient à la tête d'une mission européenne dont fait notamment partie le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. La présidence tchèque de l'UE a ainsi rectifié le tir dans la nuit, en revenant sur les premières déclarations du Premier ministre Mirek Topolanek, qui avait estimé que l'opération était "plus défensive qu'offensive".

L'Espagne pour sa part "exhorte le Hamas à cesser de lancer des roquettes et Israël à mettre fin à son offensive terrestre". Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, ancien envoyé spécial de l'UE au Moyen-Orient, a exprimé samedi sa "solidarité et son soutien" au président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une conversation téléphonique après le lancement de l'offensive terrestre d'Israël.

Quant au ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband, il a jugé que l'offensive israélienne démontrait "le besoin urgent d'un cessez-le-feu immédiat". "Cette escalade du conflit cause désarroi et consternation", a-t-il déclaré.