"Rahmat Rabi" : les preuves qui accablent le ministre de la Santé (Vidéo)

Abdelmalek Boudiaf
Abdelmalek Boudiaf

S'il restait encore un minimum d'éthique au sein du gouvernement, le ministre de la Santé aurait quitté ses fonctions après l’énorme fiasco du produit "RHB". Tous les faisceaux d'informations prouvent qu'il en est le principal responsable. Bien qu’il ait été averti de la dangerosité du complément miracle par plusieurs personnalités, dont le docteur Bekkat Berkane, président de l’Association des médecins algériens et le président du Syndicat des pharmaciens privés algérien Messaoud Belambri, le ministre s’était entêté à aller jusqu’au bout du processus qu’il avait engagé.

Depuis plus d’un an, le ministre avait tout fait pour que le médicament, initialement sous forme liquide, voit le jour. Il avait mis notamment à la disposition de Toufik Zaibet, un laboratoire de recherche pour l’aider à commercialiser son "remède miracle". Présenté à lui initialement par des journaleux de la chaîne de télévision d’Echourouk tv, qui croyaient détenir le scoop du siècle, le ministre de la Santé s’était enlisé peu à peu dans le rêve promis par le charlatan de Constantine.

Et lorsque des laboratoires algériens chargés d’analyser RHB ont déclaré que le médicament simple complément alimentaire, il avait décidé seul de continuer le processus de production comme pour un médicament au lieu de l’orienter vers le ministère du Commerce.

Et lorsque pharmaciens, médecins, et diabétiques, à travers leurs associations se sont refusés de faire l’apologie de la trouvaille du ministre, celui-ci avait tout simplement poussé, voire menacé les récalcitrants de représailles.

Et pour s’approprier la découverte du "Flemming Algérien", il avait tout simplement menti, en affirmant connaître parfaitement le génie, puisqu’il le côtoyait, selon ses dires, lorsqu’il était wali de Constantine. Mieux (ou pire), il affirmait connaître son parcours, son CV, ses diplômes, et ses recherches ! Il été même allé loin dans les détails, puisqu’il affirmait que Zaibet été un grand docteur et un chercheur reconnu en Europe, diplômé des universités de Genève, et que n’était-ce ses positions patriotiques, il aurait quitté pour les sirènes de l’Occident.

Notre ministre Boudiaf tenait tellement à son poulain, qu’il traitait sur les plateaux de télévisions les tireurs de sonnettes d’alarmes, de rabat-joie et de jaloux. "Nous les Algériens nous devons apprendre à respecter nos docteurs, et arrêter de les jalouser", lançait-il avec suffisance devant un parterre de journalistes, lorsqu’il annonçait le lancement de la commercialisation du produit au début décembre dernier.

Maintenant que la supercherie a éclaté au grand jour, que le docteur s’est avéré être un piètre alchimiste, que ses études à Genève se sont déroulées dans les facultés des chimères, que "Rahmat Rabi" a envoyé des diabétiques aux enfers des urgences, le ministre Boudiaf s’en lave les mains par des ablutions non catholiques. Il s'en est allé même jusqu'à nier connaître le charlatan Zaibet.

Il dit être déçu par Toufik Zaibet, qui l’aurait floué ! Un ministre gruggé par un charlatan, la belle affaire !!! Il dit avoir été victime de sa crédulité, son amour du pays et sa foi en sa jeunesse créatrice. Que son désir d’aider était plus fort que les protocoles qui garantissent la santé des Algériens, qu’il s’était fié à l'histoire d’ancien combattant du père de Zaibet pour juger de la compétence du fils!

En se confessant, notre ministre déclare fièrement avoir aidé d’autres chercheurs algériens reconnus, à développer "leurs affaires" en Algérie! Après cette affaire qui peut bien lui faire confiance ? Quel crédit reste-t-il à nos laboratoires ? Peut-être notre ministre devrait-il nous dire, combien d’autres Zaibet, parmi tous ces éminents chercheurs, se sont engouffrés par la porte de son incompétence, et combien de "Rahmat Rabi" se retrouvent sur nos prescriptions médicales ? Il devrait surtout nous dire, et vite, quand est-ce qu’il comptait poser sa démission pour faute grave ayant presque entraîné la mort de nombreux citoyens Algériens.

Hebib Khalil

Quand le ministre de la Santé faisait l'éloge du charlatan Zaibet

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Commentaires (7) | Réagir ?

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fac droitsp

merci

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Caton L'ancien

"Oudjouhna meghsoulin bel boul" n'est pas une expression typiquement algérienne pour rien, cette expression n'existe nulle part ailleurs dans le monde pour exprimer la prétention, l'effronterie et l'absence de pudeur; il ne faut donc pas s'étonner que le ministre de la santé ne démissionne pas pour incompétence, que le "plagieur" en chef algérien, le Directeur Général de la Recherche Scientifique en Algérie, grand copieur devant l’Éternel soit toujours en poste, etc...

Sous des cieux plus scrupuleux, quand ces types d'individus s'accrochent à leur fondement (je parle de la chaise qu'ils ne veulent pas quitter), les pouvoirs publics font en sorte de les aider avec tact à se mettre un peu de "rouge au front" (expression si chère à Brel).

Ici en Algérie, les pouvoirs publics, au contraire, protègent du mieux qu'ils peuvent ces gens-là pour au moins deux raisons :

- Ils font partie du clan, en les expulsant on affaiblit le clan,

- Ils sont corvéables à merci et forment la ceinture de protection autour du clan.

C'est la spécificité algérienne.

Maintenant pour revenir au "RHB" et à son "inventeur", l'auteur de l'article traite le produit de dangereux et l'individu de charlatan, ceci n'est pas tout à fait juste, l'objectif de Mr Zaibet n'étant certainement nullement d'attenter à la santé des gens mais juste de leur soutirer le maximum d'argent pour qu'il s'enrichisse vite.

Je reste persuadé que ce Mr s'est au moins assuré que son complément alimentaire n'est absolument pas nocif au diabétique (qui continue à prendre son traitement) à défaut de lui faire du bien. N'importe quel initié en diabétologie même débutant peut élaborer ce type de complément alimentaire à condition de respecter les contraintes liées au fonctionnement du corps du diabétique et pour cela la littérature sur le NET n'en est pas avare.

Là où le bât blesse, c'est lorsque ce Mr a voulu faire passer un complément alimentaire (les substances constituant les compléments alimentaires n’exercent pas d’action thérapeutique et n’ont pas vocation à prévenir ou guérir une maladie*) pour un médicament en pariant sur l'incapacité des patients et des pouvoirs de tutelle à saisir la nuance entre les deux catégories de produits.

Pour le scientifique biologiste qu'il se prétend être, cela s'appelle de la malhonnêteté et, à la limite, de l'escroquerie.

Il reste encore un détail de taille à commenter, c'est celui de l’appellation déposée "Rahmet Rabi", tout être végétal ou animal servant à la nourriture des hommes est Rahmet Rabi !

Ce Mr, en utilisant spécifiquement cette appellation pour sa "propre découverte", s'est approprié un qualificatif relevant uniquement du Divin pour définitivement convaincre les patients de l'efficacité divine de sa "potion magique"...

Cet état de fait est une première mondiale, je ne trouve pas les mots pour qualifier ce comportement; le lecteur m'en excusera !

L'école de Benbouzid n'a pas amélioré les choses.

Il est donc plus que temps de remettre un peu de morale dans la nourriture spirituelle du peuple algérien, toutes catégories confondues !

* http://social-sante. gouv. fr/sante-et-environnement/denrees-alimentaires/article/complements-alimentaires

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