Hépatite C : deux génériques fabriqués à Alger interdits en France !

Des génériques fabriqués par un labo algérien non autorisés à la vente en France.
Des génériques fabriqués par un labo algérien non autorisés à la vente en France.

Le laboratoire Beker qui a mis au point deux médicaments génériques anti-hépatite C s’est vu interdire le marché français.

Les médicaments d’origine pouvant traiter l’hépatite C coûtent très cher à l’Assurance maladie française. Soit 900 millions d’euros. L’Algérien Rachid Kerrar, le patron du laboratoire Beker, basé dans la banlieue algéroise a proposé son générique à prix 30 fois moins cher que ceux prescrits, révèle Le Parisien dans son édition de mardi. Seulement voilà, la réglementation interdit la commercialisation en France de ce traitement. Pas en Algérie en tout cas où ils sont en vente.

Rachid Kerrar, soutenu par le professeur Debzi, hépatologue, présente comme "une des solutions au problème de l'hépatite C en France". Le Sofos et le Sofosled, les appellations commerciales des deux génériques du laboratoire Beker, sont des répliques du Sovaldi et de l'Harvoni. Ils sont ééputés efficaces à 95 %, ajoute Le Parisien. Ces derniers sont facturés à la France par le laboratoire américain Gilead respectivement 41 000 € et 46 000 € la cure. Les génériques que propose Rachid Kerrar ne reviendraient qu’à 2000 euros et 3000 euros la cure.

Cependant devant la cherté des médicament d’origine, souligne encore Le Parisien, les autorités ont dû rationner leur prescription. D’ailleurs sur les 200 000 personnes infectées par le virus en 2015, seules 15 000 ont bénéficié des produits innovants, moyennant... 900 millions d’euros, payés par l'Assurance maladie, ajoute le quotidien français.

En dépit de cette proposition fort alléchante, le laboratoire Beker n’arrive pas à obtenir de la France une autorisation de vente, car d'autres médicaments y sont déjà permis et protégés par des brevets. Mais Rachid Kerrar ne désespère pas, il propose même une modification de la réglementation française. Rien à faire, la Direction générale de la santé lui oppose un niet catégorique. Pas d'entorse à la règlementation, même au prix de faire d'énormes économies à la Sécu ! Et de justifier sa décision : "Ce qui est proposé est illégal, au regard des règles sur les brevets et sur la distribution des médicaments, car cela ne garantit pas la sécurité et la qualité sanitaire des produits", reprend Le Parisien.

L.M.A

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