Deux professeurs licenciés pour avoir dénoncé le népotisme à l'INA d'El Harrach
De nombreux professeurs, étudiants et personnalités de la société civiles étaient présents au rassemblement de soutien aux deux professeurs licenciés par le ministre de tutelle Tahar Hadjar.
Les enseignants et étudiants de l'Ecole nationale supérieure d’agronomie (ex-INA d’El Harrach) sont vent debout contre la décision du ministre Tahar Hadjar. Dans un communiqué rendu public, ils dénoncent "la décision de licenciement des deux enseignants" qui "a été prononcée par un conseil de discipline qui s’est tenu sans avoir convoqué les concernés, sans les avoir entendu et sans leur avoir donné l'occasion de se défendre".
Que reproche le ministre à ces éminences grises ? Cest le professeur Rosa Issolah qui le dit dans une lettre ouverte rendue publique aujourd'hui. D'avoir interpelé les autorités sur les cas de "plusieurs graves dysfonctionnements dont des inscriptions illégales de bacheliers en classes préparatoires sans moyenne requise et en doctorat sans concours. Contre toute logique universelle, et contre le droit à la liberté académique et d’opinion, Tahar Hadjar, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a donné instruction pour licencier ces professeurs."
Dans leur envie de mettre un terme au népotisme qui règne au sein de l'ex-INA, les deux professeurs ont aussi écrit à la présidence. En vain puisqu'à partir de là, le ministre a fait tomber la main lourde de licenciement sur les "impertinents professeurs". Voilà comment on remercie ceux qui souhaitent réhabiliter l'université algérienne !
Dans cette lettre remplie d'indignation le professeur Issolah loue les qualités de son collègue licencié comme elle : "Homme de laboratoire et de terrain, il incarne toutes les valeurs d’un scientifique engagé auprès des institutions des ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Culture. Ses travaux sur les fourrages, les espèces pastorales, les ressources phytogénétiques, la biodiversité ainsi que sa parfaite connaissance du terrain algérien constituent une valeur inestimable pour l’Algérie".
Cette lettre ouverte remplie d'indignation et de justesse sera-t-elle seulement entendu quand on sait que ce n'est pas le premier scandale qui éclabousse l'université algérienne ? Mais cette fois ce sont deux figures du monde universitaire qui sont victimes d'une décision du ministre de tutelle.
L.M.A.
Lire ici la lettre ouverte : Scandale à l’INA : "C’est une atteinte à la dignité de toute la communauté universitaire algérienne"
Commentaires (4) | Réagir ?
Grosse erreur du ministre qui semble à priori ne pas connaître la procédure en matière disciplinaire applicable aux enseignants et de surcroît de rang magistral. Si ladite procédure n'a pas été respectée dans le fond et la forme la révocation est illégale voire arbitraire et abusive.
j avais dénoncé le même cas, ou presque, qui s est passe a l université de vgayeth, département anglais : sur l ensemble des candidats au doctorat anglais, parmis les 17 admis, 16 sont setifiens, et seulement un boujiotte, mais palestinien. ce trafique (ainani), en plein jour, c est la vice doyenne, Mme. maouche (de setif) qui le pratique a ciel ouvert, sans même craindre sa chef de département, qui apparemment, la craint ou est complice, ni le recteur, qui lui aussi, aux dires de certains de ses collègues, traines des casseroles aussi : voir le cas de sa fille inscrite au doctorat, sans passer d examens, ni même avoir étudié son master en algerie, celle-ci perçoit actuellement une bourse d état algerien, en France, comme une chiqueuse.