L’Algérie n’a pas d’autre choix que celui de bâtir un vrai régime démocratique

L’Algérie n’a pas d’autre choix que celui de bâtir un vrai régime démocratique

Larbi D. - Lematin-dz

"Les pays rentiers en général et l’Algérie en particulier à exploiter leurs rentes pétrolières et leurs réserves de changes à construire un système démocratique et à réaliser le développement."
C’est un expert du domaine et un chercheur émérite que nous a proposé hier notre confrère gouvernemental Echâab, via son centre des études stratégiques. Luis Martinez – un Algérien d’origine – directeur de recherche à sciences po à Paris, a en effet mis le doigt sur le mal et les malheurs de l’Algérie avec son pétrole.
M. Luis Martinez a affirmé, dans une conférence qu’il a animée, hier, au centre du « Peuple » pour les études stratégiques, intitulée « Le pétrole et le développement démocratique », que l’Algérie a raté, dans les années 70 une vraie chance de réaliser un saut qualitatif dans tous les domaines, suite à la mauvaise gestion de ses rentes pétrolières. « Au lieu que l’Algérie utilise ses rentes pétrolières dans la réalisation du développement et la construction d’un régime démocratique assurant un minimum de libertés, et la construction de fortes entreprises, capables de gérer et de contrôler la rente pétrolière, elle a utilisé ces dernières pour bâtir une idéologie populiste », ajoute M. Luis Martinez.
Résultat d’une étude consacrée à 15 pays pétroliers, et donc rentiers, dont l’Algérie, le propos mais surtout les projections de M. Martinez ont de quoi inquiéter. « Les Etats rentiers appliquent la relation patron-client avec leurs peuples, du fait que la rente n’est pas mise au service de la société. Voilà, poussé jusqu’à la caricature, le mode de gouvernance en vogue chez les autocrates », d’après le conférencier, qui constate « l’exclusion des sociétés dans la gestion de ces rentes ».
Affranchi du « devoir de réserve » qu’observent scrupuleusement nos chercheurs, M. Martinez s’est employé, avec force arguments et exemples, à mettre en garde nos gouvernants contre la tentation de marginaliser le peuple. « Le pire pour l’Algérie serait d’imposer une gestion autocratique de la rente en dehors des institutions démocratiques. » Un constat d’une brûlante actualité.
Il a appelé le pouvoir algérien actuel à l’exploitation rationnelle des réserves de changes actuelles de l’Algérie, estimées à environ 140 milliards de dollars, dans la réalisation de projets économiques et l’établissement d’un système démocratique assurant un minimum de libertés. Il l’a également appelé à s’éloigner au maximum de l’utilisation de ces réserves dans des questions idéologiques.
Le conférencier a estimé que l’échec de création de fortes entreprises capables d’améliorer l’exploitation et le contrôle de la répartition de la rente pétrolière mènera forcément à des résultats négatifs qui pourraient menacer l’existence de l’Etat et son avenir. Il a indiqué que ces rentes pourraient avoir des répercussions sur l’Etat rentier si elles ne sont pas exploitées de la meilleure façon.

L.D.

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Commentaires (26) | Réagir ?

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Malek

Eh oui nous sommes l'un des pays rares ou les torches sensées apporter la lumiere, nous baignent dans l'obscurité et la thebaide totale.. mais chers concitoyens.. tant que les torches de hassi sont allumées, nous nous verrons jamais la lumiere du jour

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re-belle

Pour faire suite au message de Djermouche... l'usine de Draa Ben Khedda qui travaillait 24/24... et dont les produits partaient à l'etranger (parures draps, couvertures, etc).... fermée.... l'entreprise DNC multi domaine d'activités, qui produisait des vetement pour l'armée, du mobilier, des batiments.... fermée.... pour laisser le terrain libre aux import/import et leur produit chinois à 1 euros..... ou mazal ouhda talitha li fakhamatouhou à 73 ans..... allah yaatikoum s'bar ya les jeunes.... vous n'aurez le flambeau qu'à la Saint Glinglin....

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