France : la chaîne d’info iTélé en grève contre l'arrivée d'un animateur controversé

Jean-Marc Morandini, animateur non grata à i Télé
Jean-Marc Morandini, animateur non grata à i Télé

La rédaction de la chaîne française d'information en continu iTELE était en grève mercredi pour le 3e jour consécutif pour s'opposer à l'arrivée d'un animateur inculpé de corruption de mineurs aggravée.

La poursuite de la grève a été votée à 86% des voix par les journalistes de cette chaîne du groupe Canal+, alors que la direction a annoncé le maintien à l'antenne de Jean-Marc Morandini. L'animateur récemment recruté a été mis en examen (inculpé) le 23 septembre après deux plaintes déposées par des jeunes hommes pour des faits remontant aux années 2009 à 2013, alors qu'ils étaient mineurs.

Le mécontentement des journalistes se nourrit des difficultés de la chaîne qui, selon le directeur général de Canal+ Maxime Saada, perd 25 millions d'euros par an, avec des revenus de 35 millions pour des coûts de 60 millions. Beaucoup prêtent au patron de Canal+, Vincent Bolloré, qui a imposé l'arrivée de Jean-Marc Morandini, l'intention de transformer leur chaîne d'info en chaîne de divertissement, et de pousser les récalcitrants à partir.

A quatre jours du changement de nom d'iTélé, rebaptisée CNews, Maxime Saada a présenté mercredi à la rédaction quelques pistes pour relancer la chaîne en s'appuyant sur les points forts de Canal+ (sport, cinéma, culture, international), tout en confirmant le maintien de l'émission de Jean-Marc Morandini.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA, instance de régulation) a annoncé qu'il auditionnerait jeudi le président du directoire de Canal+, Jean-Christophe Thiéry pour lui demander des explications sur la situation à iTélé.

éLes journalistes de la chaîne avaient exprimé la semaine dernière leur consternation après l'annonce du recrutement de l'animateur, jugeant que son arrivée serait désastreuse pour l'image d'iTélé.

La chaîne française a répondu en ouvrant une clause de conscience pour ceux qui souhaiteraient partir. La clause de conscience permet aux journalistes de toucher des indemnités de départ en cas de reprise par un nouveau propriétaire dont ils ne partageraient pas les orientations.

Jean-Marc Morandini a été notamment mis en cause en juillet dans une enquête du magazine Les Inrocks faisant état, témoignages à l'appui, d'un casting scabreux de jeunes comédiens organisé pour une websérie qu'il a produite. L'animateur de 51 ans a été carté de l'antenne de la radio Europe 1, dont il était un pilier depuis quinze ans.

AFP

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