Abderrahmane Belayat : de "longues mains" sont derrière Amar Saadani

Abderrahmane Belayat
Abderrahmane Belayat

Dans un entretien accordé au Soir d’Algérie, Abderrahmane Belayat revient sur les dernières déclarations comminatoires du SG du FLN.

Il est manifeste que les luttes de chiffonniers qui se mènent à l’intérieur du FLN sont le miroir de ce qu’est devenu le pouvoir. Après avoir confié tout le mal qu’il pense des saillies de Saadani, Belayat fait remonter le problème au sein du FLN au 29 août 2013. Le jour où Amar Saadani a pris le contrôle total de l’ancien parti unique. De prime abord, Belayat élude tous les putschs précédents et concentre le tir sur son ennemi intime. Et défend mordicus son ami Belkhadem auquel il attribue une influence certaine au sein du parti. "Le coup de force contre le FLN se prolonge actuellement (…) Il se mue au fur et à mesure des évènements politiques. Je vais être plus clair. Je ne pense pas que le dernier discours ou la dernière prestation d’Amar Saâdani soient un acte isolé et un dérapage verbal seulement. Non. C’est un casting exécrable, misérable, nullement digne du FLN. Ce n’est pas terminé, le scénario se déroule. Je pense que c’est prémédité".

Dans cet entretien, Abderrahmane Belayat dit tout sans rien dire. Il pointe l’illégalité de la réunion qui a permis à Saadani de prendre le contrôle du parti et épargne l’incapacité des institutions à appliquer la loi. Il déclare :"La réunion du 29 août 2013 a été illégale car nous avons fait annuler l’autorisation donnée par la Wilaya d’Alger avec l’assentiment du ministère de l’Intérieur. Le Conseil d’Etat a annulé la réunion. Mais elle s’est quand même tenue dans l’illégalité." Tout est dit ou presque sur le fonctionnement des hautes sphères de l’Etat.

En dinosaure politique rompu aux pratiques retorses du FLN, l'ancien coordinateur du FLN accuse mais refuse de dire qui est derrière Amar Saadani. Car il sait que le SG du FLN n’est qu’un pantin aux mains d’un puissant tapi dans l’ombre. Avec Belayat, c’est le voyage dans le passé et l’intrigue. Il spécule, échafaude des accusations mais ne va jamais jusqu’à mettre le doigt là où ça fait mal. "A mon avis, le scénario n’est pas terminé, on peut tenter de l’enrober de secret mais les faits l’amèneront à se découvrir. C’est pour cela que je ne peux pas dire que les déclarations de Saâdani sont un dérapage. Elles ont été conçues par de «longues mains» mais se sont trompées sur les cibles", se contente-t-il d’avancer.

Il ne nomme pas ce ou ces manipulateur (s). Pourquoi ne va-t-il pas jusqu’au fond de ses pensées ? A-t-il peur de cette personne ou se tait-il pour se ménager un avenir politique? On remarquera enfin que l’inquiétude qui taraude Belayat est le devenir du FLN, rien que le FLN, il ne soulève aucunement la question du dysfonctionnement des institutions. Il va même jusqu’à s’en remettre à celui-là même qui est le premier responsable du pays, donc de ces pratiques.

La fête est promise à un avenir rayonnant au FLN. Et elle ne risque pas de se terminer autour d’un méchoui eu égard aux échanges entre les caciques.

Yacine K.

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adil ahmed

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msilaDSP DSP

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