Troisième mandat : terrain glissant

Troisième mandat : terrain glissant

A l’heure où le troisième mandat semble préoccuper le plus le pouvoir politique et certains partis, les conflits sociaux se multiplient et se durcissent. La colère s'étend.

Par Hassane Zerrouky

Débrayages dans le secteur de l'enseignement et de la fonction publique, grève des électriciens du secteur public, menace de paralysie totale dans la zone industrielle de Rouiba, préavis de grève pour les 24 et 25 novembre des 14 000 dockers du pays en signe de protestation contre la privatisation des ports algériens cédés à un groupe des Émirats, le front social est en ébullition. Qui plus est, le fait que les députés des partis de l’Alliance présidentielle au pouvoir, se soient voté une triple augmentation de leurs salaires, alors que par ailleurs ils adoptent sans rechigner des lois de finances préconisant l'austérité budgétaire, n'est pas étranger à la colère sociale qui gagne du terrain en Algérie.

« Citez-moi un seul pays au monde où les députés touchent 40 fois le SNMG (salaire minimum garanti). Aucun. Sauf le nôtre », proteste un syndicaliste de la fonction publique, cité par El Watan. La revalorisation des salaires, la révision à la hausse du point indiciaire et son indexation sur le pouvoir d'achat sont les principales revendications des syndicats autonomes. Et si les pouvoirs publics continuent de faire la sourde oreille, l'intersyndicale de la fonction publique et les syndicats de l'enseignement secondaire projettent de radicaliser le mouvement de protestation. « Les débrayages de courte durée ne rapportent rien », a indiqué l'un d'eux.

Ce mouvement social, qui se développe en dehors des partis politiques et des syndicats traditionnels, intervient dans un contexte de persistance du terrorisme islamiste, de chômage élevé (15 %), de pauvreté croissante et, selon l'expression d'un ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenou, dans un contexte de « période de vaches maigres à venir », et ce alors que les caisses de l'État sont encore pleines. Reste toutefois qu'avec la chute du prix du baril (il est descendu à moins de 50 dollars), l'argent généré par le pétrole (133 milliards de dollars de réserves de change dont 41 placés en bons du Trésor US) qui, dit-on, ne profite qu’à moins de 10% de la population, risque de fondre à vue d'oeil. En effet, faute d'investissements productifs créateurs de richesses et d'emplois - l'économie algérienne est monoproductrice – l’Algérie, qui est en train de revoir ses prévisions à la baisse, risque de ne plus être en mesure de faire face à des importations de l'ordre de 35 milliards de dollars par an pour satisfaire des besoins élémentaires pressants.

Les miracles n’existant pas en économie, il est difficilement imaginable que le pouvoir puisse redresser la situation d’ici avril prochain (date de l’élection présidentielle). Et le recours au déficit budgétaire (en cette période de crise financière internationale, de contraction de la demande internationale en pétrole), qui entrainera immanquablement des processus inflationnistes, pour financer les besoins à venir, s’avèrera dans ces conditions de peu de secours. Moralité : l’imprévoyance en économie ( le fait d’avoir parié sur un baril qui atteindrait les 200 dollars) risque de se payer cher.

H.Z

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Commentaires (19) | Réagir ?

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farida

vous savez, ce n'est pas le troisieme mandat qui derange, non c'est monsieur bouteflika et son harem qui sont le cauchemar de tout citoyen, c'est claire, ou, le citoyen doit reagir pour qu'il y'est un changement ou alors qu'il se taise et on se retrouvera toujours à lire le matin via le net au lieu de le voir sur l'etalage de toute librairies, .

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Sihem Meha

Bonjour,

aujourd'huit je vais dormir tranquille parceque j'ai trouvé un site algérien actualisé avec des personnes censés et réfléchis c'est tellement rare, voila en ce moment je passe mes nuits à lire le livre de monsieur benchikou et je suis blasé en même temps je suis fier de lire les vérités tellement cachés et tabou dans ce pays ou tout vas pour le mal, voila je cherche les coordonnés de benchikou parceque son livre represente une partie de la vie de ma famille et ça depuis 9mois maintenat mon pére est en prison et j'aimerais avoir le mail de benchikou ou son adresse pour pouvoir lui ecrire je trouve que son livre m'a aidé à me relevé et a voir les choses en face, pour vous dire mon pére a 60 ans retraité il se retrouve en tol pour une histoire bidon et pour en plus 5 ans de prison, je sais que pour bcp de gens pensent que ceux qui sont en prison c'est qu'ils le méritent mais moi aujourd'huit j'ai compris que j'avais des préjugés sansconnaitre les raisons de chacun, svp j'ai besoin de votre aide de votre ecoute et de votre soutien, et surtout de rencontré un jour mon idéole algérien parceque je vous ments pas j'en ai jamais eu un Benchikou que je remercie énorméméent.

Merci pour votre attention.

REPONSE : VOUS POUVEZ ADRESSER UN MESSAGE A MOHAMED BENCHICOU EN ECRIVANT A redactionlematindz@gmail. com

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