Le désarroi d’une enseignante de tamazight à Alger

Le ministère de l'Education n'a pas montré une ferme volonté d'enseigner tamazight.
Le ministère de l'Education n'a pas montré une ferme volonté d'enseigner tamazight.

Les entraves à l’enseignement de tamazight en Algérie sont une réalité. Elles subsistent encore malgré les déclarations rassurantes de Mme Benghabrit, ministre de l’Education nationale.

Nous tenons pour preuve, la mésaventure d’une enseignante à El Biar (Alger) en est la parfaite illustration.

Titulaire d’une licence en langue et culture amazighe de l’université de Bouira, la jeune femme a passé avec succès le concours d’enseignants à Alger.
"Après avoir obtenu ma nomination officielle en poste d’institutrice de tamazight, nous raconte-elle, au niveau du CEM des frères Amrani à El Biar, j’ai rejoins mon poste à la rentrée scolaire et j’ai signé, à l’image de tous les instituteur, mon PV d’installation".

Au lieu de recevoir son emploi du temps, la directrice lui a demandé de faire le tour des classes pour distribuer un formulaire dans lequel les élèves devaient répondre par "Oui" ou par "Non" à l’enseignement de tamazight.
L’enseignante, originaire de Batna, a alors saisi le secrétaire de la direction de l’éducation d’Alger-centre. Ce dernier a notifié à l'enseignante que tamazight est bien une matière obligatoire et doit être enseignée comme les autres. Mais les déconvenues ne faisaient que commencer pour l'enseignante qui va découvrir qu'un barrage idéologique tenu par les tenants de l'arabo-islamismes est dressé contre l'enseignement de tamazight.

"Peu de temps après, précise l’enseignante, j’étais surprise d’apprendre que mon poste a été purement et simplement supprimé !".

Cette facilité avec laquelle un poste budgétaire est supprimé lorsqu’il s’agit de tamazight, témoigne encore une fois qu’il n’existe aucune volonté politique pour promouvoir l’enseignement de tamazight en Algérie. Le caractère optionnel de son enseignement restera pour toujours une pierre d’achoppement devant son développement.

Jugurtha Hanachi

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Meziane AMLIKHCHI

Qu'attendez-vous de votre ennemi? sinon un plat préparé avec votre langue bien dépecer et épicée en guise bienvenue à l’école arabo-islamique! ne soyez pas naïfs, "l'ennemi d'aujourd'hui est pire que celui d'hier" M. FERAOUNE.

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urfane

La campagne de colonisation des berbères, entreprise il y a de cela 14 siècles, ne s'achèvera qu'avec l'anéantissement total de toute trace de cette culture. Après l'enrôlement des esprits à l'idéologie musulmane, il faudra bien solder le reliquat linguistique. Les berbères épris de leur culture n'ont plus qu'une solution : bouter cette idéologie hors de leur sphère individuelle et revenir aux fondamentaux.

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