A comme Algérie (II)

Le régime a recruté des milliers de policiers et d'indics pour surveiller la population dont il se méfie.
Le régime a recruté des milliers de policiers et d'indics pour surveiller la population dont il se méfie.

"La création, c’est le Verbe…c’est Dieu…seul Dieu est créateur. S’il a délégué son pouvoir, cela ne peut être qu’à la plus noble des créatures : l’homme, le mâle. Depuis l’Antiquité, tous les textes philosophiques affirment que la femme ne peut pas créer, qu’elle n’en est pas capable. Elle ne peut que copier, réciter, interpréter." (1)

B comme Bécassine

Aristote voit en elle une monstruosité tandis que son maitre Platon plus indulgent, un monde parallèle. C’est compliqué de réussir un couple sans point de rencontre. Si au moins les hommes engendraient leurs fils ou subvenaient seuls aux besoins de leur les femmes. Pendant que nos anciennes trimaient, certains de leurs rejetons réfléchissaient déjà au profit à escalader ces dos courbés. Résultat, les hommes ont fini par se regrouper autour d’un caïd et leur histoire se résument aux guerres : gloire, butin et esclavage. Même les religions monothéistes n’ont pas échappé à ce scénario. Quant aux femmes, leur méfiance envers cette violence les prive du seul lien social qui constitue leur force défensive. Les ethnologues pensent que c’est cette "insociabilité" qui a causé la défaite de l’homme Neandertal face à l’Homo sapiens. De nos jours, le mot même de société ne veut plus rien dire. L’union a fini par faire la meute. Il suffit de voir comment on a vendu d’une main virile l’éden bruxellois aux Européens, le marché mondial aux affamés de la Terre, l’indépendance aux indigènes et le multiculturalisme aux incultes. La nature amputée s’est avérée plus horrifiée par les extrêmes que par le vide. En ce 21eme siècle, bienvenue à l’ère des Bécassine et des maffieux. Dans "No Problem", Philippe Val commence son introduction en se demandant pourquoi le modèle de Marianne, symbole de la République française, est choisi d’après son tour de poitrine et non de son QI. La République de l’Egalité ne veut être représentée que par une actrice ou un mannequin. Telle une "Ravissante idiote" dans le film du Parrain.

En Algérie 2016, des jeunes en voulant honorer la statue de Kahina ont dû se battre contre d’autres qui rêvent de la démolir. Pourtant, la reine des Aurès est tellement absente de leurs livres scolaires que certains historiens n’hésitent pas à parler de mythe. Sur le sol imbibé de pétrole de Hassi-Messaoud, on recommence à violenter les femmes seules. Attention au problème de la Bécassine qui craque. Lâche et voulant se venger, elle pourrait s’en prendre à ses propres enfants surtout s’ils sont trop aimants pour la soupçonner ou trop petits pour se sauver. Les Algériens, qui se plaignent de la platitude de leur quotidien, sont gâtés ces derniers temps par ce genre de faits divers … "Pas d’homme, pas de problème", affirmait Staline. Pour faire un homme, il faut une femme. C’est pour cela que tout tyran qui se respecte voit dans la misogynie une baraka.

B comme burkini-bikini

Le corps du sexe faible semble tomber à pic quand personne n’a de réponse à des questions vitales. L’urgence est donc de dissimuler cette peau derrière quelques centimètres ou mètres de tissu pour un plongeon dans l’eau en évitant le viol. Pourtant, ni l’Algérie ni l’Egypte ni l’Arabie saoudite n’ont réussi à convaincre le reste du monde de leur éden au féminin voilé. On ne sait pas qu’elle serait la réaction de la femme si elle avait le libre choix. La mode féminine a toujours été un fantasme d’hommes au pouvoir. Au 19e, à Paris, pour pouvoir porter un pantalon, la femme devait demander l’autorisation, non pas au père ou à l’époux, mais au préfet. La logique serait sans doute de faire confiance à la science et de choisir le maillot étudié des médaillées en natation ou opter pour dame nature et oser le nudisme. Il y a plus de 3 siècles, les Occidentaux découvraient avec stupeur et envie la Polynésie où tout le monde se baladait nu. Les femmes et les hommes étaient minces et musclés, ignoraient la maladie, jouissaient d’une dentition parfaite et nageaient jusqu’à 20 m sous l’eau avec pour seule protection leur peau. Des "sauvages" dans l’Eden d’avant la Pomme. France Guillain, diplômée d’études supérieures scientifiques …et titulaire d’un diplôme d’Etat de diététique explique ce miracle dans son livre «Le Bain Dérivatif, 100 ans après Louis Kuhne». Elle écrit que le rôle des intestins est celui d’une usine mécanique et chimique très complexe. Il y a de la finesse et de l’intelligence là où l’on voit généralement qu’une vulgaire digestion. C’est grâce aux fibres, les fascias, qui tapissent l’appareil digestif que le corps se débarrasse de ses toxines. Les «vêtements… empêchent le système des fascias et intestins de vibrer avec régularité pour expulser les déchets…» D’après, la spécialiste, si les femmes ont plus de cellulite que les hommes c’est parce que c’est elles qui portent les vêtements les plus contraignants ceux qui fragilisent le plus la fonction des fascias et privent les organes sensibles d’une température adéquate : robe moulante, soutien-gorge ferré, gaine, corset, collants, talons aiguille, burka etc. Tous découpés dans la seule matière accessible à la masse, la synthétique à 0 % de coton, de laine, de cuir et de soie. Si on optait pour le nudisme, plus besoin de surveiller le métrage du tissu, de faire les boutiques, de fréquenter les salles de sport, d’acheter des appareils sophistiqués et croire au miracle de la dernière drogue ou du énième régime. On n’aurait plus besoin des professionnels de la santé dont nous sommes les abonnés à vie qui nous promettent le top-santé là où nous voyons que du stop-santé.

B comme barrage

A l’ère des migrants, on remarque que les généreux politiciens qui les invitent ne sont pas ceux qui les reçoivent dans leurs résidences dorées et leurs parcs illimités. Les pauvres avec les pauvres, les riches avec les riches. Le troupeau sera bien gardé même si le loup devient herbivore et les moutons carnivores. Bien sûr, on ne va pas les mettre au palais de Versailles ou au Club-des-Pins et peser directement sur les caisses de la République déjà pillées. C’est normal. Pourtant, on trouverait anormal qu’un homme riche invite en grandes pompes un SDF, dont il est plus ou moins responsable du malheur, refiler illico le fardeau au pauvre bougre à son service. Et au moment même où on parle de paix, de régler le problème, c’est l’accueil qu’il faut réussir ailleurs et non le retour au bercail. C’est logique si la Syrie est déjà partagée secrètement, définitivement, comme le Kurdistan d’hier. En 1974, le "prophète" Kissinger évoquait le conflit au Moyen-Orient au pluriel alors qu’il n’existait à l’époque qu’un seul : Palestine-Israël.

En Algérie, les migrants ne se bousculent pas aux frontières et quand ils y parviennent, on voit surtout des femmes, des mendiantes, contrairement à l’Europe. A se demander où sont passées les demandeuses d’aumône de souche ? Dur d’être une femme dans un pays en paix ou en guerre. Octobre 1988, ce déraillement à peine perceptible, a donné naissance à des traumatismes à la chaîne. Une année plus tard, Fukuyama avertissait de la "fin de l’histoire" avec la naissance du village planétaire. Les islamistes sont venus à l’heure en maniant vrai et faux barrage pour lui ravir la vedette avec l’aide de Huntington et son "crash des civilisations". Plus d’une génération plus tard, le seul crash avéré est celui de la civilisation planétaire avec celle de Daech, l’invincible chaos. A cause de lui, la mondialisation n’a pas pu se démocratiser. Rien ne passe sauf les ayants-droits, les esclaves, les marchandises et les virus. Face à ce «rien ne bouge» et «rien ne change" dans un univers à l’évolution constante, n’est-il pas logique de suspecter un complot ou une malédiction ?

B comme Béni-oui-oui

L’avantage avec le oui, il vient généralement avec le sourire en embellissant le visage. Détente, longévité, paix, rêve : «ils vécurent heureux, longtemps et eurent beaucoup d’enfants». Contrairement au non où la laideur est le moindre de ses maux. Heureusement que tous les adeptes anti-oui-oui ont disparu même le virtuel a fini par faire le tri. La recréation des sales garnements est terminée. Le dernier en date à venir rampant et repentant aux pieds de la Bête c’est le pauvre Snowden. A quoi ont servi les alertes, les scandales révélés par Wikileaks, Transpency, Anonymous, Panama Papers… ? Quelle faille géologique a englouti les indignés de Occupy Wall Street, de Greenpeace, de Yes Men… ? Où on a enterré les chiffres les tableaux les classements d’Amnesty International, Human Rights... ? Soutenu et encouragé par tout ce beau monde, Assange, dès la fin de 2011, privé par ses banquiers de 95 % de ses finances, a suspendu ses publications.

Il fallait réagir avant la naissance de la Banque ou l’invention de la monnaie puisque c’est le manque d’argent qui paralyse tous ces Zorro. Même les despotes l’ont compris, c’est fini les persécutions, les tortures, les procès les exécutions publiques, privées. C’est plus propre et plus rentable d’éliminer le Beni-non-non en les acculant à la ruine. A qui se plaindre ? Depuis qu’ils ont cessé d’être les patrons de leurs journaux, les journalistes ont fini par réciter le Communiqué. La puce au cerveau a remplacé l’arme au dos. Face au danger du non et à la lassitude du oui, on a fini par devenir des Beni no-no : ni non ni oui. Neurones débranchées. Qui se pose encore ce genre de questions : "N’est-il pas paradoxal qu’au cours de la période de croissance économique la plus importante qu’ait connu l’humanité, et en dépit d’innovations techniques sans précédent, la misère se soit étendue de façon aussi dramatique, et continue de le faire à travers le monde ?...Telle est l’extraordinaire énigme que nous avons à comprendre : comment est-il possible que la plus florissante époque de production matérielle qu’ait connu l’humanité ait provoqué un effondrement social et que, à l’apogée de ses succès techniques et scientifiques, l’humanité voie se déstabiliser les conditions mêmes de la vie ?"(2) Nous sommes déjà dans l’unique question qui s’impose : comment survivre?

B comme Big

Du Big Brother on est passé au "too big to fail (trop gros pour tomber) puis au "too big to jail" (trop gros pour la prison) pour finir par Big. Grand comme… Dieu. "…pour innocenter les coupables, on fabrique des coupables innocents". (3) C’était hier. De nos jours, la machine s’auto-conduit, s’auto-encense et s’auto-répare. Pourquoi s’étonner qu’un Trump affronte une Clinton pour diriger le monde et qu’en France, Hollande se réjouit d’avoir un Sarkozy alors qu’en Algérie, Bouteflika soit ressuscité indéfiniment ? Dernièrement, avec les attentats aux USA, un expert affirmait que par deux fois le président Bill Clinton avait refusé la demande de la CIA d’enlever et de liquider Ben Laden. Le shah d’Iran avait eu la même réponse quand on lui avait conseillé de se débarrasser de Khomeiny. Les historiens ont calculé 12 occasions ratées pour éliminer Hitler et éviter la Guerre avant la première goutte de sang. Mais comment fabrique-t-on un héros sans cadavre ? Bush, prix Nobel de la Guerre, a construit une prison pour mettre hors d’état de nuire les terroristes et Obama, prix Nobel de la Paix, a préféré utiliser les drones...

En Algérie, les patriotes "fascinés" par le «destin fabuleux" des émirs repentis ne désespèrent pas de tirer le Pouvoir de son "Alzheimer cérébral". Pendant que le reste de la population, les no-no s’interrogent pourquoi l’Etat ne va pas à la recherche du trésor national. Ce fameux matelas en milliards de devises au lieu de puiser dans leurs poches où le misérable dinar n’en finit pas de chuter à disparaitre complètement. Qui se souvient comment est fait un dinar ? Qui ose tendre une pièce de 5 dinars à un enfant mendiant ? On comprend, pourquoi, en Algérie, les sommes détournées, les factures revisitées donnent le tournis par leur grosseur...

B comme Belgique

D’après la presse nationale, l’Algérie a décidé de faire appel aux Belges pour le traitement des déchets. On sait que la Belgique est une démocratie qui se conduit comme une dictature dans ce domaine. Normalement la copier doit être facile. Espérons que les responsables vont commencer de A, c'est-à-dire avant la collecte. Dans ce royaume, le roi existe mais ne règne pas, tout un chacun peut admirer son palais et lui écrire une lettre en espérant une réponse. Les citoyens obéissent à des conditions drastiques pour se débarrasser de leur poubelle : heure, jour, lieu et couleur du sachet. Le gouvernement algérien a 10 ou 100 fois plus d’agents, d’indics, de policiers pour faire de même au lieu de se satisfaire d’un pays honteusement sale depuis que les touristes ont disparu. Quand la chienne met au monde ses petits, la première chose qu’elle lui apprend c’est de faire ses besoins loin de son environnement.

A Bruxelles, il y a de plus en plus d’Algériens et pas mal de Marocains dont certains sont éboueurs qui font bien leur boulot. Les lois sont implacables comme en Algérie quand il s’agit de ne pas manifester contre le gouvernement, de ne pas manger en plein carême, de ne pas accuser son supérieur de corruption, de ne pas changer de religion, de ne pas parler des victimes du terrorisme, des disparus etc. Les responsables belges se moquent bien de tout cela, leur obsession : le pollueur payeur. C’est normal, ils ont besoin, les pauvres, d’électeurs en bonne santé pour voter pour eux. Les Belges n’ont même pas reculé pour transformer en énergie le contenu des toilettes pour faire marcher leurs usines quitte à en importer...Faire appel à leurs experts, c’est un bon choix si le souhait n’est pas d’importer des "d’éléphants blancs" comme d’habitude. A moins qu’il y ait pression pour nettoyer la Méditerranée ou enterrer des déchets d’un autre genre.

La Régence n’a pas l’habitude de s’inquiéter de la qualité de l’environnement où végètent ses sujets. Elle donne l’impression d’une curieuse génitrice qui laisse avec sadisme patauger ses rejetons dans la grasse, le désordre, la violence, les maladies, l’errance… et qui se montre intraitable quand il s’agit de faire briller le salon fortifié où elle accueille, souriante et pomponnée, ses hôtes étrangers qui ne voient jamais l’enfer des coulisses.

B comme Baratin

D’une génération à l’autre, on numérote en boucle la réforme du «G» comme le débit de l’internet. L’essentiel, éviter le 0 et dépasser le nombre 1. Le baratin des grands mots dans la bouche des pédagogues algériens. En comparaison, leurs collègues Finlandais sont encore à l’âge de la pierre malgré leur prestigieuse place dans ce domaine. Ils sont encore à séduire l’élève en utilisant des images colorées, des cailloux, des animaux, des espaces vierges pour jouer et s’oxygéner. Exemple si la peine de mort était appliquée en Finlande, on couperait la tête à celui qui polluerait un lac ou mettrait le feu à un espace vert, par contre en Algérie, il subira le même sort, mais pour des raisons radicalement différentes que tout le monde connait. Si on n’a pas les mêmes préoccupations au départ on ne peut arriver au même résultat même avec une photocopieuse sophistiquée. Par exemple, on peut penser que brûler une forêt ce n’est pas grave notamment si elle ne renferme aucun élément à boire, à manger et nous débarrasse des maquis. En sus en Algérie, les enfants sont habitués au désert pas en Finlande. Seulement les scientifiques font de plus en plus le lien avec le sida, l’ebola, et autres «bobos» modernes et la disparition de ces étendues boisées. Ils expliquent que privés de leur milieu naturel, les animaux sauvages se rapprochent de l’homme en le contaminant…Qui nous dit que la couleur de la viande du mouton de l’Aïd n’est pas due à une petite bête migrante et mécréante ? Déjà faire une expérience à l’école algérienne sur un lapin, une grenouille, une chenille ou une poule bio c’est aussi facile que de prendre pour cobaye un dinosaure.

Former des Einstein en passant de l’arabe au français après avoir francisé le premier et arabisé le second, c’est le nouveau défi . Einstein n’a pas laissé de mode d’emploi, mais il a tenu à préciser le danger de la disparition des abeilles… Quand une femme est nommée à la tête d’un ministère aussi important que celui de l’Education dans un pays où il y a un Code de la famille et une Régence, c’est louche. Le jour où on nommera une femme à la Défense, il faut se préparer à faire la guerre au Maroc ou pire, à attaquer Israël. On connait l’état du monde arabe et de la France, pays en voie de sous-développement qui file le grand amour avec son ex colonie qui continue à rêver au développement. Il faut choisir le chinois qui monte ou pourquoi pas l’hébreux pour percer le mystère de sa résurrection réussie ou mieux l’amazigh et guérir l’abcès de nos racines. Quand on voit la nervosité de nos enfants, nos brillants ainés obligés de tout reprendre à zéro dans n’importe quel pays, on se demande si la meilleure langue pour l’école algérienne n’est-elle pas celle des sourds-muets ? "L’homme raisonnable s’adapte au monde. Celui qui est déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable." (George Bernard Shaw)

Mimi Massiva

Lire 1e partie : A comme Algérie !

Lire 3e partie : A comme Algérie (III)

Renvois

(1) La plus Belle Histoire des Femmes (Françoise Héritier, Michelle Perrot, Sylviane Agacinski et Nicole Bacharan)

(2) Le Piège (Jimmy Goldsmith)

(3) Le Moment est Venu pour dire ce que j’ai Vu (Philippe de Villiers)

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Caton L'ancien

"... l’aide de Huntington et son "crash des civilisations"... "

Samuel Huntington a intitulé son livre : "The CLASH of civilisations" en anglais, ce qui est traduit en français par : "Le CHOC des civilisations",

CLASH est un Anglicisme qui signifie désaccord violent, alors que CRASH signifie écrasement, insuccès (Crash d'un avion, crash boursier... ).

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moh arwal

MImi et Mebtoul le prof en stratégie économique devraient se rencontrer et debattre en commun leurs sciences.

Ils sont super doués en propositions de solutions qui nous tournent en bouriques en les lisant. Ils sont trop forts pour nous.

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