Quand l'urbanisation anarchique pourrit Mostaganem, les autorités regardent ailleurs...

Un immeuble de la rue Othmane Nefoussi à Mostaganem.
Un immeuble de la rue Othmane Nefoussi à Mostaganem.

Nous interpellons Messieurs le chef de daïra et les maires actuel et précédent de la commune de Mostaganem, comme nous tenons à informer Monsieur le wali par la même occasion à travers cet appel.

Attendez-vous Messieurs d’avoir des cadavres sur les bras, des écroulements de maisons, des familles révoltées, des dérapages entre autorités et citoyens pour enfin réagir ?

En cas de catastrophes naturelles, qui assumera les dégâts ? N’estimez-vous pas qu’il est grand temps de faire le ménage à Mostaganem ? Et à Monsieur le wali, qui est trop occupé à "promouvoir" sa personne sur les réseaux sociaux et chaines de télévision, quand est-ce que comptez-vous passer aux choses sérieuses ?

Mostaganem n’abrite pas que des cas sociaux, des demandeurs de logements et des vieillards. Que fait-on du reste du monde ?

Rappelons que le wali actuel de Mostaganem, M. Temmar, était auparavant Directeur de la DUCH, par son expérience ne pourrait-il pas apporter un avis critique sur la situation pour le bien de Mostaganem et de ses habitants ? Les citoyens de Mostaganem n’ont malheureusement pas la chance comme certains responsables à la conscience tranquille, de prendre des vacances, cette année encore…

Mostaganem est dans un état "macabre", c’est le mot qui décrit assez bien la situation actuelle de la ville ; sur le plan urbain, elle est à l’agonie notamment ces dernières années, Mostaganem-ville dénombre à elle seule d’immenses chantiers publics et privés, qui ont bafoué l’image ainsi que la vie de ses habitants.

Un tramway à l’arrêt depuis plus de deux mois, des routes crevassées, des trottoirs cassés, des rebuts débordants sur les grandes artères et les ruelles, des constructions démesurées, des commerces mortifiés, des centres commerciaux peu conventionnels, l’air est insalubre, le béton a étouffé la ville et les espaces verts sont quasi-absents. En résumé : là où il ne fait ni beau ni bon vivre mais aussi…

Entre autres, comment peut-on se vanter d’une ville dite touristique à fort potentiel économique avec une liste interminable de tares. Sommes-nous dans une jungle où la loi du plus fort ou plutôt du plus riche prime sur la vie et la sécurité des tiers ? Et où le règlement ne s’applique que sur certains et non sur les autres ? Nous attendons "en fanfare" la visite du maire sur ces chantiers aussi…

L’urbanisation est dans tous ses états à Mostaganem, nous visons la Mairie en premier lieu, principale responsable et auteur de ces permis de démolition et de construction: exécutés, en cours ou à l’arrêt, qui nous laissent perplexes sur la manière dont ils ont été acquis, à l’époque.

Les constructions "anarchiques" sont nombreuses, mais nous ne pouvons pas toutes les mentionner, les photos prises à Mostaganem démontrent certains cas sur lesquels nous espérons avoir des éclaircissements et sur comment les commissions procèdent-elles et par qui ont-ils été signés, rue Nefoussi-Othmane, rue Amirouche et avenue Khemisti, sans oublier le fameux centre commercial dit "Belagraa" sur cette même avenue.

Incontestablement, le maire doit veiller au bien-être et surtout à la sécurité des citoyens : les quartiers en chantier à Mostaganem abritent des familles toutes entières; des personnes âgées, des femmes au foyer, des enfants, des personnes malades, des travailleurs, des étudiants, qui ne connaissent ni le goût du repos, ni des vacances ; et voient leurs maisons se détériorer, puisque les chantiers travaillent tout le temps même les jours fériés et ne voient toujours pas de fin, aucune date d’échéance n’est fournie sur les chantiers, alors que la loi dicte l’obligation de communiquer par un panneau d’informations.

Tantôt de coups de massues, tantôt de marteaux-piqueurs, les maisons entourant ces chantiers sont fragilisées, et risqueraient même l’effondrement.

Violation de domiciles mitoyens, jet de poteaux, nocuités en tous genres et cris des maçons, saletés sur la voie publique, suppression de trottoir, atteintes morale et physique au voisinage, blocage d’accès aux véhicules et aux riverains, dégradations internes des maisons mitoyennes, danger de chute, atteinte à la vie privée, non-conformité des cloisonnements et des distances de sécurité entre la nouvelle réalisation et les habitations existantes, non-respect de l’alignement…

Les riverains se plaignent toujours et aucune autorité jusqu’à présent n’a fait son travail convenablement puis qu’aucun procès -verbal n’est consultable au niveau des administrations concernées. Des structures grossières, débordantes résultant un vis-à-vis de par toutes les façades, elles ne respectent ni le cadre ni l’environnement, elles sont tout simplement monstrueuses. Est-ce des centres commerciaux ? Des grands magasins ?L’enquête commodo et incommodo a-t-elle été réalisée ? Et selon quelles clauses ?

Nous accusons la police de l’urbanisme de ne jamais intervenir au moment opportun, qui ne fait que de belles promesses et use de la patience des citoyens, de même pour les autres administrations du domaine urbain.

Une mésestime profonde des habitants

Ces rues sont fréquemment empruntées par les hauts responsables de cette wilaya qui souffriraient apparemment de myopie aiguë et de surdité. Aurait-on acheté leur silence ?

La démolition comme le régit le code de l’urbanisme pour certains bâtiments, serait d’un grand soulagement pour les sols et les cieux. Puis, nous nous interrogeons : d’où vient tout cet argent ?

Qui est en mesure de nos jours et en cette conjoncture économique défavorable de démolir des maisons toutes entières pour y construire des buildings ? Certains devenus «notables» du jour au lendemain se servent volontiers de la nonchalance des maires et des chefs de daïras… .

Mostaganem est devenue une ville où chacun fait ce que bon lui semble, ville de l’irrationalité et de l’anarchie totale où l’argent est maître et autorise les abus en tous genre, quitte à mettre en péril la vie des gens.

Avant d’être responsables, vous êtes des humains mais vous restez insensibles aux souffrances des citoyens car ce ne sont ni vos biens ni vos familles qui sont en jeu.

Rachid B., architecte urbaniste

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Atala Atlale

Monsieur R. B. Architecte. Je vous assure si vous remplacez le nom de votre ville par celui de la capitale, c'est à dire Alger la noire, jadis Alger la blanche, personne ne vous le reprochera surtout les Algérois, au contraire ils seront un peu plus optimistes qu'un architecte veuille décrire la destruction physique et morale d'Alger. Oui oui, je vous assure que c'est votre description d'Alger. (et d'autres grandes villes) Maintenant, ceux qui sont censés veiller sur sa propreté, son entretien, sa beauté, ils regardent, également ailleurs. Ils arrivent quand même à enjoliver quelques coins, quelques parcelles gazonnées ça et là, un bassin avec eau, c'est juste pour ''tromper l'ennemi'' comme on dit. Mais ce qui me chagrine c'est de voir certains terminer leur mandat d'élus ou autre avec une réussite personnelle pleine et entière alors que la commune ou autre entité se dégrade et se clochardise, c'est inversement proportionnel à leur réussite. c'est le règne des parvenus des roturiers et des incompétents. Une espèce de médiocratie qui prend de l'ampleur dangereusement. Mon Dieu est-ce cette Algérie dont rêvaient nos martyrs ? Je ne peux croire que cet état de déliquescence perdurera ! Une seule question pourtant, où est l'État ? Ou est-ce pour nous faire rentrer dans la tête que sans "nous" bourourou vous dévorera. C'est la nouvelle gestion de la peur aujourd'hui, c'est un créneau porteur apparemment !