Djihadisme : "ici" ou "là-bas", il est un !

DR   Le Djihadiste est partout un islamiste en arme
DR Le Djihadiste est partout un islamiste en arme

Un prêtre, Jacques Hamel, mémorable homme de 86 ans, a été assassiné dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, dans le nord de la France. Un de ses assassins, Adel Kermiche, âgé à peine de 19 ans était connu de la justice et des services anti-terroristes français. Il était fiché "J" et placé sous contrôle judiciaire avec obligation de porter un Bracelet de surveillance électronique.

Ce jeune, dont le frère ainé est en Syrie depuis 2015, a tenté d’aller "faire le djihad là-bas". Il a été appréhendé à la frontière syro-turque et remis aux autorités de son pays. Condamné pour cette tentative de rejoindre le théâtre de la guerre de Syrie, un méfait en lien avec une entreprise terroriste. Il a fini, pourtant, par être remis en liberté. C’est que la doctrine euro-atlantiste opère de significatives distinctions entre les djihadistes.

Dans cette doctrine à géométrie variable, il y a ceux qui veulent juste faire "le djihad là-bas". Alliés d’aujourd’hui, labélisés modérés ou opposition, ils bénéficient, même s’ils ont été les ennemis d’hier, d’appuis logistiques, d’équipements et d’encadrement. Il y a, aussi, ceux qui font "le djihad ailleurs". Pudiquement désignés par l’euphémisme d’islamistes armés. L’attitude est de préserver un avenir, même hypothétique, sans se compromettre publiquement. Ne pas cracher sur l’avenir sans pour autant consentir à d’ostensibles liaisons sulfureuses. Tout ce que les services spéciaux savent savamment faire.

Reste les méchants. Ceux qui veulent faire le "djihad ici". Ceux qui ont attaqué "Charlie", l’impertinente plume. Ceux qui ont, pour gommer le rire et assassiner la joie, sauvagement saccagé le Bataclan et les terrasses parisiennes. Les inspirateurs de la dévastation et des crimes à Nice, Bruxelles, Saint-Etienne-du-Rouvray. Les conspirateurs, les conjurés et factieux. Ceux-là, sont à combattre avec une poigne de fer et une volonté d’acier. La doctrine anti-terroriste euro-atlantiste est ainsi faite de nuances qui peuvent échapper au commun des mortels. Elle peut faire du djihadiste un opposant aux régimes postcoloniaux, un résistant aux bureaucraties dégénérées ou bien un odieux criminel menaçant les démocraties.

Pourtant le djihadiste est partout un islamiste en arme, bras agissant d’une idéologie mortifère qui pose la théocratie sunnite comme une alternative globale à l’ensemble des construction étatiques que les hommes ont conçue. Qu’importe qu’il se saisisse de l’épée ici ou là-bas, une fois qu’il a fait ce pas, c’est partout qu’il conçoit la légitimité de sa violence dans la voie du seigneur.

Depuis le théâtre afghan où cette doctrine Euro-atlantiste a commencé à être mise en œuvre, les effectifs des djihadistes n’ont cessé de grandir. Perdant certes de la chair à canon mais engrangeant des éléments aguerris qui se distinguent dans les guerres suivantes. Leur meilleur atout reste l’attitude Euro-atlantiste bassement intéressée, éloignée des grands principes et valeurs, et que l’on nous désigné sous le qualificatif de "real politique".

Mohand Bakir

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Bachir Ariouat

Un voyou demeurera un voyou, un voleur restera un voleur, un corrupteur restera un corrupteur, un criminel restera un criminel. la nature humaine, elle change avec l'éducation et l'instruction, que l'on reçoit d'abord de ses parents ensuite de l'école, enfin la lecture des bons livres, qui éveils les consciences.