L'Algérie poursuivie en justice par les groupes pétroliers Total et Repsol

Le groupe Total
Le groupe Total

Le groupe français Total a confirmé samedi avoir engagé avec Repsol, en mai, un contentieux contre l’Algérie et sa compagnie pétrolière d’Etat, la Sonatrach, sur le partage des profits tirés du pétrole et du gaz.

Après les milliards obtenus par Anadarko sur les caisses de l'Algérie, ce sont Total et Repsol qui engagent une procédure en justice pour faire encore payer l'Algérie. Selon Le Monde, qui a révélé l'information, Total et le groupe espagnol Repsol contestent la façon dont, au milieu des années 2000, l’Algérie a rétroactivement modifié à son avantage le partage de ces profits.

"On a essayé de se mettre d'accord à l'amiable, on n'y arrive pas, alors on va en arbitrage", a déclaré le PDG du groupe pétrolier français Patrick Pouyanné, à des journalistes, en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), confirmant des informations du quotidien Le Monde.

Total et Repsol contestent un revirement d'Alger, qui a subitement changé les règles du jeu en 2006 pour mieux profiter de la hausse des prix du pétrole en créant une "taxe sur les profits exceptionnels" réalisés par les compagnies étrangères.

Dès que le prix du baril dépasse 30 dollars, les majors pétrolières se sont vu réclamer un impôt supplémentaire allant de 5% à 50% de la valeur de la production, ce qui s'est concrètement traduit par des modifications unilatérales et rétroactives de leurs contrats.

"La vie des contrats, la vie du business, fait que quand on n'est pas d'accord, il y a des clauses d'arbitrage et on les active. Il ne faut rien voir de plus que la relation entre une entreprise et une partie prenante qui est (la compagnie pétrolière d'Etat algérienne) Sonatrach. On n'est pas d'accord sur l'interprétation d'une clause, eh bien on va en arbitrage", a expliqué Patrick Pouyanné samedi.

"Ce n'est pas exceptionnel, j'en ai plusieurs des arbitrages un peu partout, c'est la vie des affaires, rien de plus", a-t-il insisté, remarquant que cette clause a déjà fait l'objet d'autres arbitrages avec d'autres entreprises pétrolières, favorables aux entreprises.

5 milliards pour Anadarko

L'américain Anadarko et le danois AP Moller-Maersk ont notamment obtenu au total plus de 5 milliards de dollars d'Alger en 2012 alors qu'elles allaient gagner en arbitrage.

Total espère obtenir un dédommagement de plusieurs centaines de millions d'euros, selon Le Monde.

Interrogé à Aix-en-Provence sur l'impact de son action sur les opérations du groupe pétrolier en Algérie, M. Pouyanné a relativisé. "Il faut savoir faire la part des choses, on a d'autres permis, on a d'autres opérations en Algérie qui continuent, il y a une difficulté sur un contrat parce qu'il y a une évolution d'une loi en Algérie... Dans les contrats, il est prévu de pouvoir utiliser des arbitres", a résumé le PDG de Total, qui dit avoir négocié longtemps.

Patrick Pouyanné a affirmé que son groupe a agi en toute indépendance, sans intervention du gouvernement français, alors que les relations sont souvent délicates entre Paris et Alger. "Je ne demande pas au gouvernement si j'ai le droit d'aller en arbitrage", a-t-il déclaré. "C'est une décision qui appartient à l'entreprise, nous sommes une entreprise privée. (...) Total prend ses décisions tout seul".

Le Monde explique que Total et Repsol ont déposé ensemble une requête à Genève auprès de la Cour internationale d’arbitrage, qui dépend de la Chambre de commerce internationale.

Avec AFP

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Commentaires (8) | Réagir ?

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rabah Benali

@ Mr BENKALFATE, Bonjour,

De quels juristes parlez vous !! ??. Ceux formés à la "Madrassa fondamentale DZ" ou ceux ramenés dans leurs bagages par ces mêmes multinationales étrangères dans le cadre de "l'assistance juridique" exigée par les appels d'offres de la partie contractante algérienne. Les premiers arrivent juste à gérer les affaires théologiques des "couffins du ramadan" et celles des longueurs des kamis et des nighabs. Les seconds défendent plutôt les intérêts de ceux qui leurs procurent le boulot. Donc, au 54 em anniverssaire de la neo-coloniale, il est peut être temps de cesser de rêver. Cordialement. Rabah Benali

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Aksil ilunisen

Tres grave!

Notre Algerie entamme serieusement sa route vers l'abattoir........ Le peuple doit bouger.

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