Le Monde et la censure du livre de Benchicou

Le Monde et la censure du livre de Benchicou

Sous le titre "Alger censure, avant sa parution, un livre "infamant" de Mohamed Benchicou" le quotidien français Le Monde publie l'article suivant:

Le 13e Salon international du livre d'Alger devait s'ouvrir, lundi 27 octobre, avec la participation de près de 400 exposants venus de 23 pays dont la France. Comme les années précédentes, les responsables du Salon ont annoncé des "mesures strictes" contre les livres à "caractère subversif", terme souvent utilisé pour des écrits islamistes jugés radicaux. Mais ce forum, très couru par les Algériens, s'ouvre sur une nouvelle polémique entre le journaliste et écrivain Mohamed Benchicou et la ministre de la culture, Khalida Toumi.

En 2007, le livre de M. Benchicou, Les Geôles d'Alger, avait été retiré sur ordre des organisateurs du Salon. Cette année, son nouvel ouvrage, Journal d'un homme libre, a été saisi par les policiers à l'imprimerie Maugin de Blida - tenue par une Française. Cette censure avant parution a suscité la colère du journaliste, ancien directeur du Matin, auteur, en 2004, du retentissant Bouteflika, une imposture algérienne. Un pamphlet au vitriol contre le chef de l'Etat, qui a valu à Mohamed Benchicou deux ans de prison pour "infraction à la législation des changes".

"C'est une censure médiévale", a déclaré Benchicou, en faisant valoir que son Journal d'un homme libre avait été enregistré à la Bibliothèque nationale et s'était vu délivrer un numéro de dépôt légal comme le veut la réglementation. La ministre de la culture, Khalida Toumi, a assumé la décision d'interdire le livre, au motif qu'il "banalisait les crimes du colonialisme", portait atteinte à "l'honneur des personnes et des corps constitués" et qu'il contenait " des propos antisémites".

Mme Toumi a souligné que cette décision allait éviter à M. Benchicou de retourner en prison. Selon elle, le livre accuse, sans preuve, des représentants de l'Etat d'être "des voleurs" et il compare le ministre de l'intérieur, Yazid Zerhouni, au général Massu, ce qu'elle juge "injuste, infamant et absolument inadmissible". Sans avoir pu lire l'ouvrage incriminé, éditeurs, intellectuels et militants des droits de l'homme se sont élevés contre le principe d'une censure préventive. Mais Mme Toumi semble convaincue que l'interdiction du livre est un moindre mal.

"Des personnes, représentatives des institutions de l'Etat, sont accusées de vol sans aucune preuve. Ne croyez surtout pas que ces personnes vont faire comme si de rien n'était. J'en fais partie, a souligné la ministre de la culture. On peut critiquer mon action en tant que ministre, mais je n'accepte pas qu'on m'accuse de vol".

MORCEAUX CHOISIS SUR INTERNET

En réaction, Mohamed Benchicou a mis sur son site Internet quelques morceaux choisis. Trop peu pour avoir une idée du contenu général du livre qui doit paraître à la fin du mois, en France, aux Editions Riveneuve. L'un des extraits, qui motiverait l'accusation d'antisémitisme de Mme Toumi, concerne Nicolas Sarkozy. Selon M. Benchicou, le président français "doit son élection, en grande partie, aux lobbies pro-sionistes : le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), mais aussi et surtout l'AIPAC (The American Israël Public Affairs Committee), principal lobby d'Israël aux Etats-Unis".

Toujours selon M. Benchicou, le CRIF et l'AIPAC ont "autant favorisé le succès de Sarkozy que démoli les chances de Chirac et des chiraquiens". Nicolas Sarkozy, estime-t-il, s'est fait "subtilement adouber par l'AIPAC lors de son fameux discours pro-israélien de 2005 à Washington avant de jouer habilement de son image de "juif hongrois" pour devenir la star du CRIF".

Ces passages ont disparu, ces derniers jours, du site de Mohamed Benchicou. On ne les retrouve plus que sur certains blogs algériens.

Florence Beaugé
Article paru dans l'édition du 28.10.08

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Commentaires (7) | Réagir ?

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Razik

bonjour,

c'est quoi un LOBBY:c'est un groupe de pression, en occident cela existe, dans l'industrie, dans la finance, dans la polique, il n-y-a rien de choquant. les Arabes ne peuvent pas etre antisemite, car on est des semites, mais par contre, j'ai le droit d'etre anti- sioniste, car c'est une idiologie:fachiste proche des integristes, d'ailleurs c'est gens ont brulés des livres, des bibliothèques, et soumettre leurs citoyens à l'ignorance"voir idiologie de goblees"la censure: c'est la peur de l'intelligence de l'autre.

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besbes

atchoummmm !!! oh.. dieu du ciel c'est de l'antisemitime...

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