Amar Ghoul aux portes du désert

Amar Ghoul remercié malgré son soutien zélé du clan au pouvoir.
Amar Ghoul remercié malgré son soutien zélé du clan au pouvoir.

Le ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat et non moins président du parti TAJ, Amar Ghoul, a été limogé, samedi dernier, et s’apprête donc à entamer, la mort dans l’âme, sa traversée du désert.

Considéré à tort ou à raison comme un proche du cercle présidentiel, Amar Ghoul était bien parti pour battre tous les records de longévité au sein de l’Exécutif, mais c’était sans compter avec l’humeur du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui frappe des fois là où on l’attend le moins. En effet, pour ce remaniement, beaucoup s’attendaient à voir plutôt d’autres noms sauter, à l’image de Hamid Grine ou Noria Benghabrit, mais c’est Amar Ghoul qui a payé pour les autres et certainement pour ses dernières sorties médiatiques pour le moins anecdotiques.

En déclarant par exemple qu’il joue régulièrement au football avec le désormais ex- patron du DRS, Mohamed Mediène dit Toufik, le président de TAJ voulait peut-être se donner de l’importance, d’autant plus que les discussions du moment tournaient essentiellement autour de cet homme emblématique. Avec le temps, Amar Ghoul découvrira stupéfait que son affirmation était tout simplement de trop et que son sort avait toutes les chances d’être scellé au prochain remaniement.

Et ce qui devait arriver arriva en ce samedi 11 juin, un jour noir pour Amar Ghoul qui apprendra à ses dépens que nul n’est indispensable aux yeux du chef de l’Etat. Un chef d’Etat qui n’hésite pas à nommer un octogénaire, Boualem Bessaieh en l’occurrence, en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, représentant personnel du chef de l’Etat, et envoyer des quinquas à la retraite.

Ainsi donc, Amar Ghoul ira compléter la liste déjà longue des candidats à la traversée du désert. S’il veut des conseils pratiques pour débuter et poursuivre la sienne comme le veut la tradition algérienne, il n’aura qu’à passer un coup de fil à des anciens collègues au gouvernement, à l’instar d’Amara Benyounès.

Mais s’il souhaite vraiment apprendre ce qu’est une traversée du désert réussie en Algérie, Amar Ghoul devrait rendre visite à Abdelaziz Belkhadem. Cet homme, qui a failli devenir président de la République par intérim, a occupé par la suite d’importants postes de responsabilité, avant d’être trainé dans la boue et jeté aux oubliettes, sans qu’il pipe le moindre mot.

Il y a certes des candidats à la traversée du désert qui ont profité de l’occasion pour se libérer complètement et dire tout haut ce qu’ils pensaient tout bas quand ils étaient au gouvernement. Hélas, comme on ne peut pas mettre tous ses œufs dans le même panier, on ne peut pas non plus comparer Abdelaziz Rahabi à Amara Benyounès, Ahmed Benbitour à Khalida Toumi ou encore Ali Benflis à Abdelaziz Belkhdem.

Ahcène Bettahar

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Commentaires (14) | Réagir ?

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lila laoubi

merci bien pour les informations

wanissa

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adil ahmed

merci

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