Le système Bouteflika est au bout du rouleau

Comme ses soutiens, Bouteflika et son système n'ont plus rien à apporter à l'Algérie.
Comme ses soutiens, Bouteflika et son système n'ont plus rien à apporter à l'Algérie.

Un conseil des ministres pour nous annoncer l’approbation d’un avant-projet de loi organique relative à la Haute instance de surveillance des élections est pour le moins surprenant dans le contexte politico-économique actuel qui ne accommode pas de fuites en avant ni de dispersions des objectifs.

Faut-il attendre quelque chose des décisions prochaines du clan au pouvoir ? Assurément non, puisque depuis 17 ans l'Algérie ne fait que ramer dans le sable. Le dernier conseil des ministres est une parfaite illustration de l'improvisation qui caractérise les décideurs. On sait pourtant que l’urgence des temps qui courent est plutôt dans le comment parer à la crise économique et sociale induite par la chute brutale des cours du pétrole sur le marché international ? Une crise qui frappe de plein fouet notre pays dont l’économie ne tourne que par ce que lui apporte la manne pétrolière du Sahara.

Le pays est pris au dépourvu, piégé par ses propres contradictions, ne sachant plus par quel moyen faire redémarrer la machine économique qu’il n’a fait jusque-là que mettre en veilleuse en la supplantant par d’importants flux d'importations de biens de consommation et d’équipements high-tech et de services divers pour donner l’illusion d’une soi-disant croissance économique qu’il soutient par le seul apport des recettes d’exportations de ses hydrocarbures .

Une solution facile, il faut le dire qui a développé les réflexes néocoloniaux chez l'élite gouvernante formantun Etat bourgeois campradore dont le seul souci est de capter la manne publique et faciliter la mainmise sur les richesses et les matières premières du pays.

Les tenants du pouvoir ont brillé surtout dans l’autre rôle, à savoir : garnir les carnets de commande et les plans de charge des multinationales dont les usines tournaient à plein régime et qui en redemandaient toujours plus dans ces nouveaux marchés de dupes offerts par une Algérie enrichie par l’embellie des recettes de la mono-exportation de son gaz et de son pétrole.

Le système politique s’est surtout distingué et investi dans l'exaltation des objets d’aliénation que sont l’argent et la religion. On peut dire qu’il n’a pas perdu de son bon flair en allant chasser jusque dans les plates-bandes du FIS dissous et de ses affidés, en faisant comme lui dans le populisme en rase-motte, le clientélisme de tous bords pour ratisser large dans les sondages et susciter une allégeance d’intérêts et une reconnaissance du ventre qui payent bien les jours de scrutins décisifs.

Aujourd’hui le système politique qui se propose d’apporter des solutions à la fraude électorale par une loi organique n’est autre que celui-là même qui doit sa raison d’être à cette même fraude massive dont il a été le plus grand bénéficiaire lors des précédents scrutins.

De plus, iI viole un article de l’ancienne Constitution portant sur l’alternance au pouvoir pour ensuite le rétablir dans la nouvelle. De qui se moque-t-on ? Faire une chose et son contraire comme si de rien n'était ou alors pour neutraliser le tout, en tournant en rond sur ses propres turpitudes. Au lieu d’avoir une vision clairvoyante sur l’avenir du pays qui tienne compte des échecs accumulés et des impasses politiques auxquels ils ont mené, on préfère encore une fois tabler sur les courtes échéances de trois ou quatre années, celles qui permettent de gagner du temps et d’avoir à se replacer ou assurer sa succession sans problème. Une reconduction ou une succession soft sans grabuges qui pérennise le système prédateur et lui évite la reddition de comptes.

Un court-termisme politique par lequel il déclame son nouveau modèle économique comme un scoop mais qui ne rompt pas en réalité avec le statu quo en cours et l'ordre établi. Une montagne qui accouche d'une souris pour simuler le changement dans la continuité. Un système politique qui se projette sur les élections des trois ou quatre prochaines années sachant qu’il n’a pas donné une bonne image de lui ni présenté des gages de bonne conduite.

Une supercherie qui en appelle à une autre comme seul sait échafauder le Prince florentin Machiavel, en déployant tous les moyens et toutes les ruses possibles et imaginables pour garder son règne jusqu’au dernier souffle, d'ailleurs, enseignait-il : La soif du pouvoir est la dernière à s’éteindre dans le cœur de l’homme.

Hellal Khelaf

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Commentaires (7) | Réagir ?

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lila laoubi

merci bien pour les informations

wanissa

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adil ahmed

merci

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