Quand donc la fin du "séquestre" des 36 crânes de résistants algériens en France ?

Le quotidien français L'Humanité a appelé, dans son édition de mercredi, à la fin du "séquestre" par la France des 36 crânes de martyrs (chouhada), résistants algériens morts au champ d’honneur au début de la colonisation française.

"Entre les deux rives de la Méditerranée, une authentique relation d’amitié implique la fin du séquestre de ces restes mortuaires. Le retour et l’inhumation en Algérie des crânes des insurgés de Zaâtcha seraient un acte précieux de mémoire, de réparation et d’humanité", a écrit le journal dans un article intitulé "Les crânes de l’amnésie".

Pour le journal, "un siècle et demi plus tard, le statut de ces restes mortuaires est le cruel symbole de la barbarie de la conquête de l’Algérie", rappelant que les résistants ont été tués, puis décapités en 1849, lors de la célèbre bataille de Zaâtcha.

C’est également, ajoute le journal, le témoignage "des politiques d’oubli que partagent l’ex-métropole et l’ex-colonie", soulignant que pour l'Etat français, ces têtes "ne sont que de simples "objets scientifiques"".

Dans un entretien à l'APS rappelle-t-on, le directeur des collections au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) de Paris, Michel Guiraud, a indiqué mardi que son institution muséale était "prête" à examiner "favorablement" la demande de restitution des crânes des Algériens, conservés au MNHN.

Ces restes sont "nommés" (identifiés), donc "nous les considérons forcément qu’ils peuvent sortir du patrimoine et nous attendons seulement des décisions politiques", a-t-il précisé, avertissant qu’il y a cependant "un chemin à prendre" sur le plan procédural pour que la demande soit prise en considération.

"Pour leur restitution, il y a un chemin à prendre. Nous reconnaissons le droit de la famille et celui des descendants relayés par leur Etat", a-t-il dit, soulignant que les demandes "doivent passer par le canal diplomatique et non pas par une association qui n’a pas un droit particulier par rapport aux restes humains".

Une pétition a été lancée en ligne pour la restitution de ces restes, dont l’objectif est de les rapatrier en Algérie pour "y recevoir une digne sépulture".

Les restes, des crânes secs pour la plupart, appartiennent à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif "Boubaghla", Cheikh Bouziane, chef de la révolte des Zaâtchas (région de Biskra en 1849), Moussa El-Derkaoui et Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui.

La tête momifiée d’Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant du Cherif Boubaghla, figure parmi ces restes mortuaires, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l’Emir Abdelkader.

APS

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Commentaires (2) | Réagir ?

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lila laoubi

merci

wanissa

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haroun hamel

Ci après copie article publié en 2012 par Farid Belkadi, anthropologue dans le journal le Matin DZ où il interpelle les autorités Algériennes sans aucune suite:

"37 crânes d'honorables résistants algériens sont sauvegardés depuis leur mort dans les sous-sol du Musée de l’homme à Paris.

Non pas que le musée veut garder ces crânes pour sa collection, ou qu’il refuse de les restituer. Car déjà la France a rendu les têtes de guerriers maoris. Donc non, l’Algérie ne veut pas les reprendre. C’est simple. Elle garde le silence dans cette affaire pourtant très médiatisée (*). Elle ne réclame pas les restes de ces personnes mortes pendant les décennies de conquête au XIXe siècle. L’Algérie a du mal avec son histoire ? Manifestement oui. Autrement comment expliquer que le ministère de la culture n’ait pas réagi aux appels de Farid Belkadi.

Boubaghla et les autres...

Mohammed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif Boubaghla, chef kabyle à la tête d’une insurrection dans la région du Djurdjura, tué en 1854 ; Cheikh Bouziane, exécuté en 1849 après avoir tenu tête à l’armée française dans l’oasis des Zaatchas… Au total 37 crânes d’Algériens, presque tous identifiés, morts lors des décennies de conquête de l’Algérie mi-XIXe siècle figurent parmi la collection du fonds d’anthropologie du Musée de l’homme, à Paris. "

En fait les ascendants des tenants du pouvoir actuel ne figurent dans aucune bataille, ni acte de résistance connus, étant pour la grande majorité établi de l'autre coté de la frontière Algérienne. Du coup à part Messali qui est de leur fief aucun autre résistant ne mérite leur intérêt.