BRTV, une tribune pour faire le buzz

Kamel Tarwiht.
Kamel Tarwiht.

Il vous suffit d'une seule apparition devant les caméras de BRTV pour vous retrouver, le lendemain, en « Une » de plusieurs quotidiens nationaux. Le tout dernier à avoir vérifié cet impact de la chaîne franco- berbère n'est autre que l'homme d'affaires algérien, Issad Rebrab.

En conflit avec le ministre de la Communication au sujet du rachat de la majorité des actions du groupe «El Khabar», le patron de Cévital n'a pas raté l'occasion lorsqu'il s'est retrouvé devant le micro de BRTV à asséner ses vérités sur une transaction commerciale devenue «affaire politique»! Issad Rebrab saisit la belle opportunité qui lui est offerte et choisit des mots forts qu'il sait «indiffusibles» nulle part ailleurs. Délibérément, il envoie du lourd comme on dit dans le jargon journalistique : "c'est de l'antikabylisme... je ne fais pas partie de leur clan... ils ont peur de perdre le pouvoir...ils veulent me casser" … soit le genre de propos qu'aucune des 45 chaînes de télévision off-shore agréées ou celles tolérées par les locataires du palais d’El Mouradia ne peuvent laisser passer à l’antenne. Le businessman n'aura sans doute pas cherché le buzz qui a suivi sa sortie médiatique, plus qu'il n'a voulu mettre Hamid Grine et ses mentors devant leur propres responsabilités et par la même, prendre à témoin l'opinion publique devant toutes les entraves qu'on dresse devant lui. Pourtant, de nombreux journaux en ligne dont lematindz.net relayent l’information assez rapidement. Le lendemain, le quotidien «El Watan» reprendra tout dans sa "Une", tout comme les autres médias qui ont traité en long et en large cette sortie courageuse Un coup réussi, un de plus sans doute, avant de crier victoire !

Déjà et avant lui, d'autres voix étouffées ailleurs sont venues devant les caméras de BRTV pour briser la loi du silence et s'exprimer librement. C'est d'ailleurs cette garantie de pouvoir dire ''les choses, même celles qui fâchent réellement'' qui fait de BTRV une tribune indiquée, voire recommandée pour les «sans voix».

Pourtant, passer sur le plateau du présentateur vedette de la chaîne, Kamel Tarwiht, s'est aussi prendre le risque de vivre un moment mouvementé, du moins la certitude d'être secoué. Said Sadi, Nourredine Ait Hamouda, Ferhat Mehenni ou même Ahmed Ouyahia pour ne parler que des têtes d'affiches parmi les hommes politiques qui sont passés sur cette chaîne basée à Montreuil (en région parisienne) n'ont pas été ménagés par l’animateur. Un peu à la manière de Jean Jacques Bourdin (Meilleur intervieweur de France et qui officie sur RMC/BFMTV), Kamel Tarwihtr sait pousser ses invités dans leur derniers retranchements pour leur soutirer certaines vérités. Des questions précises et pointues, dont certaines vraiment gênantes, il ne s'interdit aucune remarque, même désobligeante soit elle, pour avoir le vrai du vrai. Certains ont subi un véritable interrogatoire face à cet animateur qui, en contrepartie de la liberté de ton qu'il assure à ses invités, se réserve le droit d’exiger d'eux le devoir de vérité. Le deal est dès lors simple : on range les ciseaux de la censure dans un tiroir scellé et l'invité devra, lui, laisser dans les vestiaires sa langue de bois. D'ailleurs, les adeptes de cette langue de bois et d'une phraséologie construite et insensée n'osent pas se mettre devant les caméras de BRTV. N’ignorent ils sans doute pas qu'un tel discours sera inaudible face à Kamel Tarwiht. Souvenons-nous qu’Ahmed Benbitour s'est essayé, un jour, à ce style de communication. Résultat, l'ancien Premier ministre regrettera à jamais son passage au «Club de la Presse» animé par le même Kamel Tarwiht. Voilà pourquoi aujourd'hui, BRTV est courtisée par beaucoup de personnalités politiques mais redoutée par tant d'autres. Comprendre que cela dépend de quel bord on vient.

Aujourd'hui, même si l'offre télévisuelle est assez conséquente pour le téléspectateur algérien, l'on n’ose même pas esquisser le moindre comparatif avec toutes les chaînes existantes, tant BRTV a su se distinguer par son indépendance éditoriale. Avec des moyens financiers limités (hormis ceux investis par son propriétaire Mohamed Sadi) la chaîne franco-berbère a réussi à occuper une place de choix dans les foyers algériens. Présente essentiellement sur les boxes des différents opérateurs en France et au Canada, BRTV souffrait jusqu'à si peu d'un manque de visibilité en Algérie avant qu'il ne soit décidé de changer de satellite pour se positionner sur un orbite permettant une large couverture du territoire amazigh et atteindre un plus grand nombre de foyers.

Devenue gratuite sur la rive sud de la Méditerranée, cette chaîne cryptée par le passé, gagne du terrain sur ces concurrentes et séduit de plus en plus de téléspectateurs lassés par la médiocrité des autres programmes qui leur sont proposés quotidiennement .

Une nouvelle offre, un nouveau ton, un discours nouveau et une liberté d'expression effective dans un paysage audiovisuel, jusque-là, pollué jusque-là, le pari de BRTV est certes osé, mais tellement utile.

Dahmane Hamid

Consultant en communication

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Commentaires (4) | Réagir ?

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sarah sadim

Le message de Rebrab à BRTV est celui de beaucoup, dont Rebrab n'a été que le porte voix, attention que le pouvoir fasse une lecture correcte en décodé.

Les limites des patiences sont dépassées, tout est et sera possible face à un déni identitaire sectaire du pouvoir et une fanfaronnade unique depuis 1962, il représente qui ce pouvoir en populations en cas de dérives graves prévisibles?

Il représente Zéro, rien à l'Ouest, nul à l'Est et personne au Centre ou au sud du pays.

Il ajuste derrière lui quelques généraux corrompus et incompétents d'origine suspecte les clés de la Banque d'Algérie une police infestés 'Des marocains d'algérie", des représentations diplomatiques des trafics par valise diplomatique et d'évasion illégales, quelques "Marocains d’Algérie" controlant le ministère de la justice et le syndicat des magistrats et une bonne trentaine de Zaouïas corrompues du "Satanisme d'argent".

Et oui les autres devraient arroser l'Algérie de chaines TV et une multitude de satellites, et vous verrez les résultats.

Avoir comme base sociale 10 000 voleurs BOUTEFLIKA ET SON CLAN SONT NUS ET DETRUISIBLES RAPIDEMENT, qui veut le parier Toufik Gaid Salah ou Hamel, à bon entendeur salut le temps aiguise ses lames.

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youcef al got

vous faites de la pub pour une chaîne mediocre, avec un seul animateur, une chaîne anti kabyle qui a longueur de journee nous montre le drapeau arabo islamique de messali et qui passe en silence toute activités qui va dans le sens de la délivrance de la Kabylie du joug arabo islamique, cette chaine ne vaux rien, vivement le jour ou la Kabylie se dotera dune veritable tv qui defendra la dignité du peuple kabyle

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