Ali Benflis : "l’affaire El Khabar" relève d'un abus de pouvoir

Ali Benflis observe que la répression durera tant que l'Etat autoritaire est en place
Ali Benflis observe que la répression durera tant que l'Etat autoritaire est en place

Ali Benflis, Président de Talaie El Houriyet, a rendu public le communiqué suivant à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse.

La communauté internationale dans son ensemble célèbre en ce 3 Mai 2016 la journée mondiale de la presse. J’adresse à cette occasion, à l’ensemble de la grande famille des médias nationaux mes sincères félicitations. Je tiens à leur dire que leur ténacité et leur foi en leur cause prévaudront sur toutes les adversités qu’ils subissent et que leur noble mission qui représente plus une cause qu’une profession mérite leur patience et leur persévérance et leur sacrifice.

Par cette célébration, le monde entier distingue la liberté de la presse comme une condition indispensable du droit à l’information, comme un attribut naturel de toute citoyenneté réelle et comme le cœur vibrant de toute vie démocratique véritable.

Ainsi appréhendée comme inséparable du droit à l’information et comme condition d’une citoyenneté épanouie, la liberté de la presse offre une aune à laquelle se mesure l’existence d’un ordre démocratique et d’un Etat de droit.

A cette aune, la liberté de la presse dans notre pays apparait pour ce qu’elle est : une liberté en recul constant, une liberté refrénée et réprimée dès lors qu’elle contrevient aux intérêts exclusifs du régime politique en place et une liberté qui n’est tolérable ou acceptable à ce même régime politique que dans la stricte mesure ou elle fait acte d’allégeance et reste dans les limites qu’il pose et circonscrit lui-même.

La liberté de la presse comme la prétendue ouverture du champ audiovisuel dans notre pays ne servent que de devanture à un régime politique de nature authentiquement totalitaire qui n’admet aucune contestation de ses diktats qui n’accepte aucune remise en cause de ses faits accomplis et qui vise à imposer son hégémonie à tous les segments de la voie politique, médiatique, économique et sociale.

Dans notre pays, la liberté de la presse ne fait pas exception à cette règle. Pour ceux qui cherchent encore des preuves de cette volonté hégémonique du régime politique en place, l’actualité apporte une autre démonstration parmi les plus éclatantes.

Ainsi le régime politique en place est oublieux des lois en vigueur dans le domaine de l’information écrite et audiovisuelle lorsqu’il s’agit de ses clientèles, de ses soutiens et de ses affidés. Mais il n’hésite ni se retient de fouler au pied ses propres lois, d’outrepasser ses prérogatives et de commettre un véritable abus de pouvoir dès lors qu’il s’agit de médias auxquels il accole le crime suprême à ses yeux, le crime de non allégeance.

Ce qu’il faut bien appeler "l’affaire El Khabar" est de ce point de vue révélatrice à bien des égards. Dans cette affaire ce n’est assurément pas l’application de la loi qui est recherchée, car elle est le dernier souci d’un régime politique si prompt à lui faire subir tous les outrages dès lors que ses visées et ses intérêts particuliers le commandent.

Ce que le quotidien El Khabar est contraint de subir relève du déni de droit, de l’abus de pouvoir et de la répression de l’opinion contraire. Cette année encore la journée internationale de la liberté de la presse est célébrée dans notre pays dans l’amertume, l’abattement et la frustration.

Il en sera malheureusement ainsi aussi longtemps que durera le régime totalitaire qui sévit dans notre pays et que sera différé l’avènement de l’Etat de droit.

Ali Benflis

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Commentaires (7) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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merci

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