La censure du livre de Benchicou vue par Chawki Amari : "Un livre, une image"

La censure du livre de Benchicou vue par Chawki Amari :  "Un livre, une image"

En prévision du Salon du livre, un livre a été interdit, bloqué avant l’envol, à l’imprimerie. Il ne sert à rien ici de faire une prospective sur la prochaine méthode, peut-être saisir directement les arbres qui font le papier qui font les livres. Pas plus qu’il n’est utile de rappeler la bêtise de ces procédures médiévales, méthodes à la Ben Ali de l’avortement au premier mois, et toute l’inconsistance de ce régime qui marche sur les lois en exigeant de tout le monde qu’il les respecte, avec la menace permanente de la prison. Il s’agit de se demander pourquoi organiser un Salon du livre en sachant que s’il y a salon, il y a éditeurs et s’il y a éditeurs, il y a des livres et s’il y a livres, il y aura forcément un déviant qui en profitera pour écrire tout le mal qu’il pense de ceux qui dirigent si mal son pays. De la même façon que lorsque l’on apprend à un enfant à parler, il va forcément dire une bêtise un jour avec la langue qu’on lui a donnée. Dans un autre ordre d’idées, beaucoup ont été étonnés de voir l’organisation officielle d’un festival de bandes dessinées à Alger alors qu’il y a très peu de dessinateurs de bandes dessinées et encore moins de bandes dessinées dans les librairies. Il aurait été beaucoup plus intéressant de faire un festival dédié à tous ces dessinateurs de presse et caricaturistes de journaux que les Algériens apprécient tous les jours et que même les étrangers respectent pour leur talent et leur courage. Mais bien sûr, un dessinateur de presse pose problème au régime en ce sens qu’il ne se contente pas de dessiner des bidons d’huile et des files d’attente. Avec tout le respect que l’on doit aux bédéistes, ils sont en Algérie aux dessinateurs de presse ce qu’est le coloriage d’enfant à l’impressionnisme. Avec tout le respect que l’on doit à la ministre de la Culture, elle est à la culture ce qu’est le mouhafedh aux sciences politiques.

Chawki Amari

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Commentaires (5) | Réagir ?

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AKLI

L'interdiction du livre de BENCHICOU montre que des ignares, au pouvoir bien sur, ne comprennent pas le sens historique d'un livre parce que ceux qui nous gouvernent ne prennent leurs stylos que pour signer la censure non pas pour autre chose. Croire que demain, il fera jour en Algerie, faut avoir de l'imagination, MAIS "il faut un peu fou pour réussir" aussi, dirait napoléon. Bon courage les anciens.

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Mohand Mokher

"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu'a la mort pour que vous ayez le droit de le dire"Non ce pas un serment de Bouteflika le jour de sa prise de pouvoir. Juste une citation apocryphe. Dommage

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