Vidéo. Du "soundok ettadamoun"(*) à l’emprunt obligataire !!!

L'emprunt obligataire d'Abderrahmane Benkhalfa souffre du manque de crédibilité du gouvernement.
L'emprunt obligataire d'Abderrahmane Benkhalfa souffre du manque de crédibilité du gouvernement.

L’opération d’emprunt obligataire commencera ce dimanche, a assuré le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa, lors de la conférence de presse du 11 avril (*), qui s’était déroulée au siège de l’institution dont il a la charge.

Ce mécanisme économique est une énième mesure imaginée par le gouvernement pour renflouer les caisses de l’Etat. En fait, le gouvernement aura recours à un emprunt "intérieur" pour faciliter le financement des différents projets. Autrement dit, il en appel au bas de laine des Algériens. Voilà qui rappelle à nos aînés ce tristement célèbre soundouk Ettadamoun dont les retombées sont toujours ignorées des Algériens.

Durant sa démonstration, qui s’apparentait à une campagne publicitaire, le ministre a insisté sur les retombées bénéfiques qu’aura une telle action sur la situation économique du pays. Usant (abusant souvent) de pédagogie de bazar et de vulgarisation démagogique, il explique que l’opération n’est autre qu’un investissement économique et non une forme de solidarité nationale! Autrement dit, l’Etat n’est pas en train de quêter, car l’Etat, dit-il, et malgré la chute des rentes pétrolières, a rentabilisé la fiscalité ordinaire qui aurait dépassé du double la fiscalité non pétrolière! Ce qui est selon lui, une grande satisfaction en soi.

Dans ses élucubrations, il promet un retour programmé des Fonds d’investissements de la diaspora algérienne, qu’il dit prêt, dans un élan de solidarité et de nationalisme, à réinjecter son argent dans le pays.

Continuant sa plaidoirie, le trésorier du pays met l’accent sur les modalités d’emprunt, en précisant que la valeur de toutes les obligations était de 50 000 dinars. Des titres nominatifs ou anonymes, dont la maturité est fixée à 3 ou 5 ans avec un taux d’intérêt de respectivement 5 et 5,75% par année.

À qui profite cette opération ?

Sûrement pas aux petits créanciers! Pensée pour renflouer les caisses de l’Etat, cette opération pourrait se transformer en un véritable fiasco pour le gouvernement! Outre la valeur élevée des obligations, c’est l’absence de confiance des Algériens envers leurs institutions, qui pourrait tuer cette initiative dans l’œuf! Le ministre des Finances a beau marteler des slogans stériles et rappeler les garanties de l’Etat, l’opinion publique algérienne reste insensible et totalement désintéressée. Car, le commun des mortels sait combien ce pouvoir est discrédité, non seulement par la gestion de la manne pétrolière (1000 milliards de dollars) mais aussi et surtout les nombreux scandales de détournement d’importants fonds.

L’argent informel

Reste l’argent qui se trouve en dehors des circuits formels (même s’il est difficile à quantifier, certains économistes l’estiment à 50 milliards de dollars) celui qui prospère dans l’économie des bas-fonds, l’argent sale, celui de la contrebande et de la drogue. Cette manne de la corruption, de la malversation, de la magouille et des trafiquants de tous bords qui échappe au circuit bancaire et officiel est la cible du gouvernement.

Cet argent sale, Abderrahmane Benkhalfa nous promet sans sourciller qu’il a les moyens, (sans nous expliquer lesquels) de l’empêcher de rejoindre le circuit normal ! Autrement dit, cette fable, que l’on doit "gober" sur parole, n’est nullement une opération clanique de grande envergure de blanchiment d’argent, ni une forme d'amnistie fiscale, organisées entre affabulateurs du régime.

Hebib Khalil

(*) Coffre dela solidarité lancé par Ahmed Ben Bella. Les Algériens ont râclé toutes leur économies et les femmes ont offert à l'Etat leurs plus beaux bijoux pour renflouer ses caisses. Cependant, cette opération a été entachée d'un manque de transparence, puisqu'on ignore tout de la destinée de cette manne.

La vidéo du ministre des Finances

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Commentaires (5) | Réagir ?

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babe dz

Est-ce qu’un jour le vase débordera telle est la question ?

Vont-ils participer au coup de grâce que leurs prépare ‘SAID` avant sa fuite ?

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Bachir Ariouat

Ils prennent les Algériens pour des imbéciles, aucune bourse ne peut fonctionner sous un régime militaire, prétendre le contraire c'es mentir au peuple.

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