L’ANP doit prendre ses responsabilités !

L'armée a été neutralisée par le pouvoir en place
L'armée a été neutralisée par le pouvoir en place

Une analyse suffisamment crédible de la situation politique du pays tient toujours du tour de force. L’opacité y est devenue une culture et l’information sérieuse est quasiment inaccessible. Aujourd’hui, faute de pouvoir disposer de données suffisamment fiables, l’analyse est devenue quasiment impossible.

Mais dans le contexte actuel, que peut-on dire et quelles pistes de réflexion emprunter ? Ce qui est sûr est que le tableau socio-économique est si dégradé que de partout hurlent les sirènes d’alarme et l’on ne sait pas jusqu’où ira-t-on dans la descente aux abîmes.

Si les cours restent bas, les hydrocarbures ne pourront plus assurer le minimum vital de la population (paiement irrégulier des salaires et des retraites, flambée des prix, pénuries de médicaments, éducation au rabais, remise en cause des programmes de logements, etc, etc…). La classe politique n’a qu’une seule préoccupation : le koursi et le précarré des prébendes.

Mais comment décrypter la grève de la faim du général Benhadid ? Comment expliquer l’omerta sur la détention du général Hassan que le pouvoir semble avoir mis aux oubliettes ? Pourquoi l’atteinte au principe de présomption d’innocence et l’inertie de l’instruction du dossier de justice de ces deux généraux ? Pourquoi ces mises en examen arbitraires ?

Ce silence est-il la signature d’une tentative délibérée de faire taire toute voix discordante, voire de tuer dans l’oeuf toute résistance au sein de l’ANP ?

Pourquoi l’absence de riposte du notre armée républicaine ? A-t-elle été neutralisée, autrement dit est-ce que le pouvoir s’en serait-il affranchi pour se donner les mains libres ou bien est-il plombé par des contradictions internes ? Est-ce que l’ANP n’attendrait-elle pas le moment le mieux adapté pour s’exprimer et se jeter dans les futures batailles ?

Quelles significations politiques par ailleurs donner au retour de leur exil doré de certains hommes politiques dont les responsabilités dans la crise dans laquelle se débat l’Algérie sont immenses ?

Le fantasque Abdelhamid Brahimi est déjà revenu au bercail mais l’on parle aussi du retour éventuel du sinistre Haddam de l’ex-FIS et de celui du ministre scélérat Chakib Khellil qui a mis en coupe réglée l’entreprise la plus importante du pays, Sonatrach et qui est au cœur d’un des plus grands scandales de corruption.

Est-ce que l’objectif de ces rumeurs n’est-il pas de préparer l’opinion à la mise en place d'un gouvernement d’union nationale avec ces vieux chevaux de retour pour faire face aux turbulences sociales qui s’annoncent ?

Face à une situation aussi délétère, pourquoi aucune dynamique de rassemblement des démocrates ne se dessine dans le champ politique? Pourquoi la fragmentation, l’émiettement et la division des rangs continuent t-ils dans le déni assourdissant de la situation réelle du pays ?

Est-ce l’absence de cap qui serait la cause de cette paralysie qui perdure au sein du champ politique ? Est-ce l’absence d’un projet national clairement assumé qui expliquerait l’attentisme de la société ? Ou bien est-ce le contexte international, notamment la fragilisation, voire l’effondrement de certains Etats-nations au Moyen-Orient et en Afrique, et la guerre contre l’Etat syrien qui tétanisent la population ?

Pourquoi à l’exception de quelques percées lumineuses d’une poignée d’intellectuels, une désaffection marquée de l’intelligentsia au débat ? Pourquoi aucune leçon n’a été tirée par les démocrates des décennies de barbarie de l’islamisme politique ? Pourquoi n’ont-ils pas tranché en faveur d’une rupture définitive avec le fascisme islamiste ? Pourquoi pour certains courants démocrates, le rapprochement est plus facile en direction des islamistes que des démocrates ? Comment se fait-il que des démocrates jugent l’avenir de l’Algérie inenvisageable sans les islamistes ? Sont-ils inhibés par l’immobilisme de la société ou bien ont-ils pris la mesure de leur faiblesse d’ancrage dans la société au point de renoncer à toute initiative ? Pourquoi une telle cécité politique ? Craignent-ils de perdre leurs privilèges, d’être mis à l’écart des postes de responsabilités que leur offre le pouvoir ? Seraient-ils sous l’emprise de la peur pour leur propre sécurité ? Est-ce que c’est l’interférence d’intérêts étrangers qui brouille leur analyse? Les partis seraient-ils manipulés au point de ne plus voir les intérêts vitaux de leur propre pays ?

Les syndicats, quant à eux restent enfermés dans des logiques revendicatives de type populiste et dans le meilleur des cas, demeurent marqués par une démarche fondamentalement corporatiste. Depuis longtemps, l’UGTA a fait allégeance au pouvoir et comme vient de l’affirmer son secrétaire général, elle se considère comme …"faisant partie du gouvernement" !? Ce qui ne permet pas d’inscrire la société dans des perspectives de combat fondés sur des luttes citoyennes et de progrès.

Evidemment, le pouvoir a joué du bâton et de la carotte pour mâter la société et mettre au pas les partis politiques. Il use de tous les subterfuges pour mettre en difficulté la presse démocrate et permet aux pires ennemis de la liberté de menacer par fatwas des journalistes et des intellectuels tel Kamel Daoud, victime par ailleurs d’une cabale fomentée par des intellectuels occidentaux.

Et ce ne sont certainement ni les commémorations officielles du 8 mars mâtinées aux petits fours, ni la parité convenue qui ne s’affiche que dans les allées du pouvoir qui règleront la question des violences faites aux femmes ou celle de l’Egalité entre les femmes et les hommes. L’Algérie a besoin de revoir radicalement sa copie pour porter un nouveau regard sur la question des femmes et refonder la société sur la base d’une constitution à vocation moderne où la religion ne se mêle plus de politique.

Chaque jour apporte malheureusement l’évidence de ce que nous avions annoncé dans nos précédents communiqués. Nous aurions aimé que la réalité démente nos prédictions mais la question qui nous préoccupe aujourd’hui est de réfléchir ensemble sur une sortie de crise véritable.

L’Etat-nation demeure menacé dans son existence. Plus que jamais, l’ennemi est à nos portes. Des mouvements armés d’obédience islamiste prospèrent dans tous les pays limitrophes, notamment la Libye et la Tunisie à l’est, le Niger et le Mali au centre et la Mauritanie et le Maroc à l’ouest et la dernière agression à la frontière algéro-libyenne laisse redouter la présence de groupes armés de Daech à l’intérieur de notre territoire.

La construction du rassemblement des forces démocratiques est au cœur de tous les enjeux politiques. Dans un contexte explosif sur les plans social et sécuritaire, qui risque de mettre en péril l’unité de la nation et l’intégrité territoriale de l’Algérie, il s’agit aujourd’hui pour tous les patriotes, les républicains et les démocrates de faire bloc autour de la seule force républicaine organisée du pays, l’ANP, laquelle a payé et continue à ce jour de payer un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme islamiste pour ouvrir la voie à une transition nationale républicaine.

Toutes ces interrogations feront l’objet d’échanges et de discussions lors de la journée "Portes ouvertes" que le PLD organise le samedi 12 mars de 10 heures à 17 heures dans le local de Garidi 2 (près de Cevital).

Les militants, sympathisants et ami(e)s du PLD ainsi que la presse y sont cordialement invités.

Alger le 7 mars 2016,

Le Bureau National du PLD.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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sarah sadim

L'armée est doublement fragilisée par:

1) une économie désastreuse et une société fracturée au bord de l'éclatement national.

ET un COMMANDEMENT INCOMPÉTENT, BUDGÉTIVORE, SANS AUCUNE STRATÉGIE RÉGIONALE ET PIRE SOURD ET AVEUGLE PAR LA DESTRUCTION MASSIVE DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS.

L'armée n'est aps protégeé par la constitution et souffre de l'absence d'un pouvoir parlementaire effectif pour se soumettre au contrôle et incidemment sous protection, laissant l'armée livrée aux désiratas d'un président de la république passager quelque soit le nombre de ses mandats.

Un président de la république est constitutionnellement commandant suprême des forces armées en tant de Guerre et non en tant des "coulisses politiciennes", et, c'est lui qui doit déclarer la guerre après consultation d'un véritable parlement et en informé la nation.

De tout ce minimum requis en Algérie rien de rien alors autant appeler notre armée de X ou Y.

voilà la faille basale des armées arabes ou africaines et de leurs faiblesses incurables, et bien entendu de la destructivité rapide des "états qu'ils servent".

Un petit regard sur l'Irak, La Lybie ou la Syrie est fortement illustratif.

Et pourtant la moitié des guerres ce sont les services secrets qui les mènent sinon l'humanité serait en voie d'extinction, et nous dans quelle "gare de triage" se trouve notre armée nationale.

Plus grave à court et moyen terme, un état sans parlement populaire légitime et une armée inféodée à un homme (fusse président de la république) naviguant aveuglément dans les ombres des autres, cela s'appelle atteinte à la sécurité nationale simplement, qui est qui et qui commande quoi et qui....., ? Tout est à refaire classiquement et suivant ce que font les puissants de ce Monde.

L'honneur d'une nation c'est son armée, le Fleuron d'une nation sont ses services spéciaux, nous dans tout cela, toutes les questions sont permises.

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Awal Azithan

Le militaire est dans la même situation que le civil, tous deux gouvernés par une dictature, essayent tant bien que mal de résister et de rêver d'un avenir meilleur pour une Algérie complétement mise en difficulté sur le plan social, sécuritaire, éducatif, sanitaire, identitaire, financier... etc.

Combien de militaires ont été jetés en prison et combien ont pris la fuite? comme l'ont été les civils.

La seule équation dont il reste espoir est l'union d'officiers honnêtes avec des civils intellectuels qui aiment leur patrie, dans le seul et unique but, sauver l'Algérie.

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