"Apulée", une nouvelle revue littéraire de réflexion de haute facture

La revue Apulée.
La revue Apulée.

Les Editions Zulma (France) ont publié en ce mois de février le premier numéro d'"Apulée". Cette revue annuelle s'intéresse à la littérature du Maghreb et des rives de la Méditerranée.

Protéiforme, cette nouvelle revue initiée par Hubert Haddad traite, dans ce numéro, des "Galaxies identitaires". Dense et riche de plumes de grande qualité comme Adonis, Boualem Sansal, Jean-Marie Blas de Roblès, Abdelatif Laâbi, Hubert Haddad, J.M.G. Le Clézio, Albert Mimmi ou encore Abdelkader Djemaï, Apulée a pour point d’enjeu l’Afrique et la Méditerranée. L’éclectisme des signatures est signe de la richesse de cette revue qui se veut libre et à la croisée de plusieurs cultures.

Quel immense hommage à l’écrivain amazigh Apulée que rendent par-là les Editions Zulma en lui donnant son nom ! Cet auteur berbère d’expression latine a ouvert le chemin de l’écriture littéraire imaginaire dès le IIe siècle avec L’Ane d’or et Les Métamorphoses.

Avec ce numéro inaugural, on peut lire trois contributions sur Malek Haddad. L’immense Abdellatif Laâbi nous plonge dans les œuvres de Mohammed Dib. "L’œuvre romanesque de Mohammed Dib, l’une des plus marquantes de la seconde moitié du XXe siècle, a-t-elle été l’arbre tutélaire qui a caché, non pas la forêt, mais le jardin secret que la poésie a irrigué et entretenu tout au long du parcours de l’écrivain ? La question mérite d’être posée, car il n’est pas sûr que l’art du contrepoint que Dib a pratiqué en permanence ait été véritablement perçu et reconnu comme un composant subtil de cette poétique littéraire qui caractérise son œuvre et explique l’effet de magie qu’elle n’a cessé d’exercer sur ses lecteurs", écrit-il en liminaire. De juste Laâbi rappelle la réserve légendaire de Mohammed Dib. "À ma connaissance, Mohammed Dib n’a jamais trempé dans de telles querelles. Homme d’une grande réserve, il avait du mal à s’exposer en agora. Connaissant le juste poids des mots et la juste mesure dans leur utilisation, il laissait à son œuvre le soin d’apporter des réponses pratiques aux questions éternelles ou incidentes de la littérature", souligne l’écrivain et poète marocain.

On ne peut ici sérier les nombreuses contributions que contient ce premier numéro de près de 400 pages. Il est cependant important à signaler qu’il fait la part belle à la littérature algérienne.

Yacine K.

Ce numéro inaugural autour du thème des Galaxies identitaires, alliant textes et photographies, rassemble des poètes consacrés ou à découvrir, nouvellistes et romanciers, essayistes, artistes – Adonis, Tahar Bekri, Yahia Belaskri, Alexandre Bergamini, Sophie Bessis, Jean-Marie Blas de Roblès, Patrick Chapuis, Julien Delmaire, Denise Desautels, François-Michel Durazzo, Colette Fellous, Francesco Gattoni, Hubert Haddad, Malek Haddad, Serge Kantorowicz, Naïm Kattan, Abdellatif Laâbi, J.M.G. Le Clézio, Alain Mabanckou, Abdelwahab Meddeb, Albert Memmi, Laure Morali, Anne Mulpas, Alain Nadaud, Bernard Noël, James Noël, Cécile Oumhani, Serge Pey, Catherine Pont-Humbert, Sylvain Prudhomme, Jean Rouaud, Amina Saïd, Boualem Sansal, Éric Sarner, Leïla Sebbar, Ingrid Thobois, Frédérick Tristan, Abdourahman A. Waberi, Hyam Yared…

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Quand, je dis que nous avons une histoire, des plus hautes importances.

Si, nous savions reconnaître les notre, nous avons eux, et je suis convaincu, qu'il en existe beaucoup d'autres de notre époque,

Alors, pourquoi aller chercher une autre langue, une autre culture et une autre histoire, chez les autres, chez les étrangers, bien que je sois ouvert à toutes les cultures, mais en gardant d'abord ce que nous en légués nous ancêtres.

Le prophète de l'Islam, il aurait dit quand il avait chassé les juifs de Mèdine, dans un pays, il ne peut y avoir deux langues, deux cultures, deux histoires, chacun chez soi.