L’Arabie saoudite vole au secours de la Syrie ???

Les gazoducs passent...les populations trépassent
Les gazoducs passent...les populations trépassent

Les plans de déstabilisation de la Syrie se succèdent et se déclenchent comme des poupées gigognes, passant de plan bis en plan bis depuis 2011. Notamment depuis l’implication directe de la Russie dans la région, qui a mis un sacré caillou dans les godasses de l’Otan.

Le dernier en date, celui de l’Arabie Saoudite qui s’allie à la Turquie pour une intervention terrestre. L’une pour combattre officiellement les Kurdes, l’autre pour combattre Daech ? En effet, la dernière conférence à Genève avait échoué ou a été ajournéé (c'est selon) parce que les forces du régime syrien aidées par les Russes remportaient au même moment des victoires décisives sur le terrain contre les opposants au régime d'Assad (Daech ou intégristes "modérés").

L’opposition issue de la société civile, telle l’arlésienne, n’existe pour l’instant qu’à travers les discours bellisistes de Laurent Fabius (ancien ministre des AE ) et consorts. Depuis le début de la guerre lancée par les Occidentaux pour faire tomber le régime syrien, pour des raisons bien précises, mais inavouées, l’évolution des événements s’enchaînent et se succèdent semblant parfois se faire dans un désordre déroutant.

Qui est qui ? Qui fait quoi ? Dans quel but ? Bien malin celui qui peut y retrouver ses petits ! Comme dit un proverbe libanais : "Si vous avez compris ce qui se passe au Moyen-Orient, c’est peut-être qu’on vous l’a mal expliqué".

Qui sont les principaux protagonistes sur le terrain? La Syrie bien sûr, l’Iran, la Russie,et le Hezbollah libanais, d’un côté, et les Otaniens (dont les plus impliqués restent l'UE, la France et la Turquie), et le Qatar, l’Arabie Saoudite, Israël, de l’autre. Au milieu, il y a, bien sûr, les accessoires, les pions ou les chevaux de Troie que sont Daech, Nosra et autres groupes armés, qui servent de "casus belli" à tous les camps pour justifier des bombardements dans tous les sens.

A défaut de surchauffer nos précieuses méninges, allons à l’essentiel, comme dirait le commissaire à la pipe : à qui profite le crime ? -"Mais aux serpents pardi ! Mon cher Watson", en désignant la carte de la région, là où Watson ne voit que des gazoducs traversant l’Asie via la Mésopotamie pour aboutir en Europe.

Watson demanda naïvement : "Ce n’est donc pas une guerre d’hégémonie ou de religion?" Le commissaire excédé : "Ces serpents sont le nerf de la guerre mon cher ! Ce sont les clefs pour l’hégémonie"

En effet, le combat des deux géants se déroule sous nos yeux rivés aux actualités, souvent biaisées selon le prisme.

Le combat Nabucco et South Stream n’est pas terminé tant qu’une des vannes n’est pas ouverte. L’histoire et les péripéties de ces deux tuyaux, qui durent depuis plus de dix ans, qui a englouti des dizaines de milliards de dollars d’investissements, est un roman sans fin. La partition de la Syrie sera l’aboutissement final de l’objectif pour les Otaniens (par Otan il faut entendre et comprendre l’Europe sous la domination des USA)

Actuellement, le projet occidental Nabucco est à l’arrêt, suite à la résistance de la Syrie et de l’Iran qui ont opté pour le projet russe South Stream. Ce dernier est, lui, bloqué suite au revirement de la Bulgarie, qui, sous les menaces de l’UE, a annulé le permis de passage.

Qui gêne quoi chez ces Géants des temps modernes ? Les Sunnites, les Chiites, les kharidjites, les Zoubeitites, les Hanbalites, les Hittites, les Zaydites, les intégristes barbares, les intégristes modéré…ne sont que des épouvantails pour amuser la galerie.

La réalité est tout autre pour les Watson que nous sommes, réduits à avaler les couleuvres des médias qui nous abreuvent plus souvent de romans préfabriqués que de l’information. Les gazoducs passeront. L’Arabie saoudite et la Turquie en se lançant dans cette aventure "nouvelle" de guerre terrestre, n’augure rien de bon pour la région et le monde, qui risquent de basculer vers des zones inédites.

Sur le terrain, la chute probable d’Alep a été peut-être le déclencheur de ce énième plan bis dont les sous-traitants cette fois ne sont plus les hirsutes de Daech, mais bien des intégristes en cols blancs titulaires d’une chair à l’Onu.

Oser dire "pour chasser Daech" ! Pour qui ces bédouins prennent-ils le monde ? Les mercenaires de Daech s’évanouiront dans la nature aussi vite qu’ils ont été créés, ou ils seront envoyés avec ordres de missions multiples, pour déstabiliser d’autres contrées …si ce n’est déjà le cas !

Le but recherché depuis le début étant bien sûr la partition de fait du pays à l’instar de l’Irak. Les territoires ainsi conquis par les uns et les autres feront cas de "fait accompli" ou de "butin de guerre", comme à Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

A l’issue de cette intervention, chacun campera sur les positions conquises militairement, pour être avalisées plus tard par le machin Onusien.
Et si le plan foire, un autre est certainement tout prêt dans les laboratoires des maîtres de ces bédouins.

S. Ouidir

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Commentaires (10) | Réagir ?

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chawki fali

Le journal nous aide beaucoup

Les sujets sont précieux et distinctifs

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mounis benchikh

Bravo, une bonne analyse, crée des conflits pour mieux voler.

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