L’ex-président français Nicolas Sarkozy entendu par les juges sur l'affaire Bygmalion

Nicolas Sarkozy rattrapé par les affaires. Photo Reuters.
Nicolas Sarkozy rattrapé par les affaires. Photo Reuters.

Nicolas Sarkozy a été convoqué mardi au pôle financier du parquet de Paris en vue de sa mise en examen par les juges en charge de l'affaire Bygmalion liée au financement de sa campagne présidentielle de 2012, a-t-on appris de source judiciaire.

Mais cela ne veut pas dire que l'ancien chef de l'Etat sera mis en examen car les juges peuvent se contenter de le placer sous le statut de témoin assisté, a-t-on ajouté. L'enquête porte sur des fausses factures présumées émises pour un montant de 18 millions d'euros par la société Bygmalion pour couvrir des dépassements du budget de la campagne 2012. Le parquet de Paris a élargi en octobre l'enquête à d'autres dépenses de l'ex-UMP, d'un montant de 13,5 millions d'euros.

Quatre acteurs de la campagne de l'ancien chef de l'Etat en 2012 ont été mis en examen en janvier dans ce volet, dont le trésorier et le directeur de campagne Philippe Briand et Guillaume Lambert, déjà en examen dans le dossier Bygmalion.

Dans le dossier Bygmalion, outre Philippe Briand et Guillaume Lambert, les deux experts-comptables de la campagne de 2012 ainsi que deux autres responsables de cette campagne ont été mis en examen : Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne, et Philippe Blanchetier, conseiller juridique.

Trois ex-cadres de l'UMP -l'ancien directeur général Eric Cesari, l'ancien directeur de la communication Pierre Chassat et Fabienne Liadzé, ex-directrice des affaires financières-, et quatre anciens cadres de la société Bygmalion -Bastien Millot, Guy Alvès, Franck Attal et Sébastien Borivent-, ont également été mis en examen dans ce dossier.

Sarkozy dit n'avoir pas connu Bygmalion

Jérôme Lavrilleux, à l'origine des révélations sur cette affaire, a affirmé que la décision de mettre en place une double comptabilité avait été prise avec quatre autres responsables de l'UMP et de la société et dédouané Jean-François Copé et, dans un premier temps, Nicolas Sarkozy.

L'instruction, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue fin novembre au délit de financement illégal de campagne électorale.

Dans son livre publié fin janvier, Nicolas Sarkozy assure avoir tout ignoré de Bygmalion et de ses pratiques.

"Là encore, on aura sans doute du mal à le croire, c'est pourtant, je le jure, la stricte vérité : je ne connaissais rien de cette société jusqu'à ce que le scandale éclate", écrit-il.

Les responsables de Bygmalion étaient des proches de l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé, qui a été entendu la semaine passée comme témoin assisté.

En octobre dernier, Jérôme Lavrilleux, a reproché à Nicolas Sarkozy de "se défausser" et de ne pas "assumer" sa responsabilité dans le système de fausses factures mis au jour dans le financement de sa campagne.

"Oui, les comptes ont débordé de tous les côtés. Il n’y a que Nicolas Sarkozy pour dire dans sa déposition que cette affaire ne concerne pas sa campagne. C’est un système de défense voué à un échec total", déclarait dans L'OBS l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé.

Le président des Républicains est directement ou indirectement visé par plusieurs "affaires" politico-financières susceptibles d'enrayer ses ambitions présidentielles présumées pour 2017, alors qu'il n'est toujours pas officiellement candidat pour la primaire de droite.

Il n'est pour l'heure mis en examen que dans l'affaire des "écoutes", des chefs de trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel.

Mais d'autres dossiers restent pendants, comme l'information judiciaire ouverte en avril 2013 sur des allégations de l'homme d'affaires Ziad Takieddine, qui dit avoir des preuves du financement par la Libye de la campagne Sarkozy en 2007.

Une autre information judiciaire, pour favoritisme, détournement de fonds publics (dont détournement ou destruction d'archives publiques) vise des sondages et des prestations de communication commandés par l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2012.

Reuters

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