El-Hamdou li Lah ! Abderrachid Boukerzaza a enfin compris le rôle, chez nous, d’un bon ministre de la Communication : empêcher la communication ! La mission n’est pas aisée. Il faut, pour cela, bien du talent et les prédécesseurs de Boukerzaza n’en ont pas toujours eu. Du docteur Mohiédine Amimour à Khalida Toumi, nos ministres de la Communication n’ont jamais su vraiment convaincre dans leur rôle principal : empêcher la communication ! Ils n’ont jamais su, par exemple, faire passer la fermeture du bureau d’Al-Jazira pour un acte de salubrité patriotique. Ils n’ont jamais su, non plus, justifier l’interdiction faite à l’opposition algérienne de s’exprimer dans la télévision de leur pays. C’est pourtant simple, du moins dans la bouche de Hamraoui Habib Chawki : « C’est pour éviter la cacophonie ! » Il fallait y penser. Nos ministres de la Communication n’ont jamais su, enfin, expliquer aux Algériens que c’est pour leur bien que le gouvernement interdit la création d’autres chaînes de télévision. Il est pourtant évident qu’une chaîne unique n’a que des avantages. Elle favorise la paix dans les ménages. Et elle garantit une bonne santé : on se couche tôt, avec une chaîne unique !
Tout ça pour dire qu’Abderrachid Boukerzaza s’est mis à la page. Il a donné avec brio instruction aux médias de minimiser l’ampleur des actes terroristes, c’est-à-dire de ne pas en parler. Son mot d’ordre aux journalistes se résume à ceci : « Ne dites surtout rien de la guerre qui vous entoure. Mourrez en silence et dans l’anonymat »
C’est connu : la meilleure façon de gagner une guerre c’est de l’ignorer.
Et c’est toujours la faute des journalistes s’il y a la guerre, les attentats, le chômage, les harragas, les suicides, le boycott électoral, les grèves et tous les malheurs de ce régime.

(A suivre)

Extrait de la chronique de Mohamed Benchicou dans EL-Khabar Hebdo paru jeudi 18 septembre
Lire la suite dans EL-Khabar Hebdo, en arabe et en français.