Affaire Omar el-Béchir : L'Elysée fait plier l'Algérie

Affaire Omar el-Béchir : L'Elysée fait plier l'Algérie

Après avoir annoncé de la bouche du ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci, que "l'Algérie et le Soudan envisagent de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU en vue de geler la procédure engagée par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir", Alger se rétracte et se désavoue. «A aucun moment Mourad Medelci n'a déclaré envisager que l'Algérie saisisse le Conseil de sécurité de l'ONU. Ni l'Algérie, ni le Soudan ne sont d'ailleurs membres de ce Conseil», a déclaré à l'AFP le directeur de la communication du ministère, Mehdi Nedjib.
Un fonctionnaire des AE qui dément son propre ministre ! Et un ministre qu'on a entendu de vive voix !
Car c'est à la radio nationale, dans une interview diffusée mercredi par la chaîne nationale, que le ministre a parlé, et c'est par l'agence de presse gouvernementale APS, que les déclarations de Medelci ont été rapportées !
A la radio, M. Medelci, cité par cette même agence algérienne APS, avait estimé que cette procédure de gel "doit nous permettre de prendre toutes les assurances pour que la justice soit rétablie à l'endroit du Soudan, de son peuple et son président".
Et notre chef de la diplomatie s'était même lancé dans des explications techniques, précisant que les
consultations entre les deux pays, ouvertes "depuis plusieurs mois", vont vers deux directions, dont "la saisine du Conseil de sécurité en vertu de l'article 16 du statut de la Cour pénale international".
Cet article "prévoit une procédure de gel de ce que nous appelons aujourd'hui une initiative très malheureuse du procureur du CPI", a déclaré M. Medelci.
Et pour ceux qui n'auraient toujours pas compris, M. Medelci avait souligné que les 15 membres du Conseil de sécurité peuvent voter une résolution pour différer de 12 mois toute enquête ou poursuites initiées par la CPI et ce délai peut être prolongé par le Conseil selon les mêmes conditions. Pourtant, jure M. Nedjib, "jamais M. Medelci n'a dit ça" ! Comment ne pas le croire et se fier à nos oreilles seulement ?
Que s'est-il donc passé ?
Tout simplement ceci : la France s’est opposée, quelques heures plus tard, à l’initiative algérienne de saisir la Conseil de sécurité !
Interrogé sur l'annonce par l'Algérie de sa volonté de saisir le Conseil de sécurité en vue de geler la procédure engagée par le procureur de la CPI contre le président Béchir, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux, a été sec : «La France est attachée à ce que les procédures engagées devant la Cour pénale internationale suivent leur cours»
Cela a suffi pour qu'un petit fonctionnaire des AE démente son ministre.
Et qu'on nous donne à voir le pitoyable état dans lequel se trouve, neuf ans après, "el izza oua al karama".

Le Matin

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Commentaires (16) | Réagir ?

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Aghyul Tadarth

Bravo au quotidien Liberté pour son article. Je suis plus qu’étonnée de cette "Liberté d’expression". L’état algérien doit s’expliquer sur son double discours : lutte incessante contre le terrorisme (au prix de dommages irréversibles en Kabylie notamment) et la protection du terrorisme au Soudan. Il est temps que les langues se délient et dénoncent au niveau international. J’ai pour ma part transmis cette info à plusieurs institutions et journaux européens.

Par AGHU

....

"La réconciliation nationale appliquée à la diplomatie Par : Mustapha Hammouche, -

Après la visite du ministre soudanais de l’Industrie, l’Algérie s’est engagée à initier une procédure de saisine du Conseil de sécurité à l’effet de suspendre les enquêtes et procédures sur la responsabilité du président Omar El-Bachir dans le génocide du Darfour. C’est peut-être l’occasion de rappeler “la dette” que détient le régime soudanais auprès de notre pays, et qui lui vaut cette solidarité diplomatique.

À partir de 1996, le Soudan, contraint par la pression internationale, a dû multiplier les gages de son désengagement du terrorisme. Il livrait alors Carlos à la France et fermait quelques-uns des nombreux camps d’entraînement de terroristes, notamment dédiés au GIA. Son illustre hôte du début des années 1990, un certain Oussama Ben Ladden, outre qu’il y faisait prospérer ses affaires dans le BTP, y finançait plusieurs camps d’entraînement dans la banlieue de Khartoum et dans la province de Damazie. Plus de mille cinq cents “Afghans” algériens y séjournèrent avant de rentrer sévir dans leur pays par la “filière du Sud”. Nul besoin de détails factuels pour établir le rôle du Soudan dans le déclenchement et le développement du GIA : l’État algérien qui, en avril 1993, avait rappelé son ambassadeur à Khartoum en même temps qu’il rompait ses relations avec l’Iran, a nécessairement fondé sa décision sur des preuves de l’implication soudanaise dans la guerre terroriste que lui livrait l’islamisme. D’ailleurs, quand en 2005, le Conseil de sécurité votait la résolution 1595 qui déférait la situation au Darfour à la CPI, l’Algérie qui y siégeait ne s’y était pas opposée ; elle s’était abstenue. Le coup de pouce au régime de Khartoum, même depuis débarrassé de Tourabi, autant que l’hommage posthume à Khomeïny, constitue une inconséquence politique. La crédibilité de la diplomatie algérienne, ou ce qu’il en reste, doit-elle servir à faire attelage avec deux régimes hier impliqués dans une guerre qui nous a coûté deux cent mille vies, et qui nous sollicitent parce qu’aujourd’hui, ces mêmes agissements belliqueux les ont mis en difficulté avec la communauté internationale ? S’il y a un hommage à rendre, c’est à nos victimes du terrorisme, à leurs victimes — parce que les États sponsors partageront pour la postérité les méfaits des groupes qu’ils ont construits, entraînés et motivés — qu’il faut le rendre. Et la meilleure manière d’exprimer cette fidélité à la mémoire de nos morts, c’est que la République qu’ils ont défendue s’en souvienne quand elle vient à s’exprimer. Si elle est toujours là, la République est en train de se rendre coupable d’un déni de martyre envers ceux qu’elle a sacrifiés. La course désespérée à la réconciliation avec les terroristes nous fait payer sans compter. Le principe de justice, l’argent du Trésor et la mémoire collective sont mis à mal dans une démarche qui, chaque jour, donne la preuve sanglante de sa vanité. Et comme la politique, dit-on, est le prolongement de la politique intérieure, nous voici “réconciliés” avec ces régimes qui, il y a quelques années, nous accablaient de leur meurtrière coopération. Faut-il qu’en ce pays, en matière de terrorisme, le crime paie ?

Source: http://www. liberte-algerie. com/edit. php ?id=99845

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sidani

si omar elbachir sera traduit devant la cour penal international

s`est a quand le tour de boutef j`oserai pas dire le president parceque il n`a pas étais élu démocratiquement pour le crime contre les jeunes en kabylie en 2001 a ne pas les oubliés.

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