Le président Hollande dévoile un plan de deux milliards d'euros pour l'emploi en France

François Hollande
François Hollande

L'Etat dégagera deux milliards d'euros supplémentaires pour tenter d'enrayer la hausse du chômage, a annoncé lundi François Hollande, dévoilant une nouvelle prime à l'embauche et des mesures de soutien à la formation et à entrepreneuriat.

Le chef de l'Etat français, qui a précisé que ce plan serait financé par des économies, a annoncé dans le passé qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de 2017 si le chômage ne baissait pas d'ici là. Lors de ses voeux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi, François Hollande a par ailleurs confirmé que les indemnités de licenciement décidées par les prud'hommes seraient plafonnées, avec un barème lié à l'ancienneté du salarié.

Il a ajouté que la future réforme du Code du travail prévoirait que l'accord d'entreprise fixerait les modalités d'organisation du temps de travail, sans remettre en cause sa durée légale, et donnerait plus de place à l'accord collectif. "Il s'agit de redéfinir notre modèle économique et social", a déclaré François Hollande, jugeant qu'"entre le libéralisme sans conscience et l'immobilisme sans avenir, il y a une voie". Les réformes donneront plus de liberté et de sécurité aux entreprises comme aux salariés, a-t-il dit.

Pour doper la création d'emplois, les entreprises de moins de 250 salariés qui embaucheront un jeune ou un demandeur d'emploi en CDI ou en CDD d'au moins six mois recevront une aide de 2.000 euros par an pendant deux ans, a annoncé François Hollande.

Le dispositif concerne les salariés payés entre un et 1,3 smic embauchés entre ce lundi et le 31 décembre 2016, précise le dossier de presse de l'Elysée. La prime "première embauche" annoncée en juin sera parallèlement élargie aux CDD d'au moins six mois au lieu de 12 actuellement.

Un milliard de plus pour la formation

Un milliard d'euros sera débloqué pour contribuer à porter le nombre de formations de chômeurs supplémentaires à 500.000 cette année. François Hollande a précisé que les partenaires sociaux définiraient les formations liées, "branche par branche, région par région, aux besoins des entreprises".

Les partenaires sociaux financeront ces formations supplémentaires à hauteur de 130 millions d'euros, a précisé la ministre du Travail, Myriam El Khomri. La loi El Khomri qui sera présentée le 9 mars au conseil des ministres donnera plus de place à la négociation collective, a dit François Hollande, tout en appelant une nouvelle fois le patronat à tenir les engagements qu'il a pris en échange des 41 milliards d'euros de baisse du coût du travail.

Le chef de l'Etat a ainsi confirmé qu'une évaluation de la mise en oeuvre du Pacte de responsabilité et de solidarité serait faite fin janvier autour du Premier ministre, Manuel Valls. "C'est indispensable pour que toute la clarté soit faite sur les engagements des uns et des autres", a-t-il dit, avant de répéter qu'il voulait transformer "aussi vite que possible" le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse définitive des cotisations sociales.

La loi El Khomri engagera la réforme du Code du travail sur la base des propositions que fera la commission Badinter la semaine prochaine pour définir un socle de droits, a-t-il ajouté. "Le reste, c'est-à-dire l'application, sera renvoyé à la négociation collective", a dit François Hollande. Le projet de loi développera en outre le compte personnel d'activité, un dispositif qui doit donner plus de liberté aux travailleurs dans l'utilisation de certains droits sociaux.

Doper alternance et entreprenariat

François Hollande a par ailleurs annoncé un élargissement des règles de l'apprentissage, avec une ouverture des titres professionnels délivrés par le ministère du Travail et une possible entrée en apprentissage toute l'année. L'Education nationale créera des formations nouvelles en alternance, a-t-il ajouté, en précisant que 1.000 postes seraient créés et affectés à ces formations en 2017.

Pour encourager la création d'entreprises, François Hollande a demandé à Emmanuel Macron d'assouplir les règles pour certaines professions, en revoyant le système de qualifications "pour le rendre plus lisible et plus cohérent".

Reprenant une citation du ministre de l'Economie ("pour beaucoup de jeunes, il est plus facile de trouver un client que de trouver un employeur"), il a souligné que certaines qualifications préalables étaient nécessaires pour garantir la santé et la sécurité. "Mais parfois, elles dépassent cet objectif et peuvent constituer des barrières", a-t-il dit.

Un nouveau régime accessible aux artisans et entrepreneurs permettra à ces derniers de choisir l'option fiscale la plus appropriée, a-t-il précisé. Et le portage salarial sera réformé. François Hollande a aussi cité la négociation qui s'ouvrira cette année sur la prochaine convention d'assurance chômage. "Je rappelle qu'en France la durée d'indemnisation est la plus longue d'Europe mais la durée de formation des chômeurs est la plus courte. C'est ce qu'il faut changer", a-t-il dit.

"C'est la responsabilité des organisations d'employeurs et de salariés, je leur fais confiance pour aboutir à la signature d'une nouvelle convention sur ces bases : tout faire pour que le retour vers l'emploi soit encouragé", a-t-il poursuivi. Les syndicats et le patronat ont réservé un accueil mitigé à ces mesures, Force ouvrière déplorant "un libéralisme exacerbé" tandis que le Medef regrettait l'absence d'annonce sur une modification des contrats de travail.

Reuters

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

C'est pas lui qui paie, alors il peut dépenser, comme il veut.