Avant-projet de révision constitutionnel: un oukase de l'Empire

En autocrate, Abdelaziz Bouteflika impose sa constitution après avoir manqué de respect 3 fois pour la précédente.
En autocrate, Abdelaziz Bouteflika impose sa constitution après avoir manqué de respect 3 fois pour la précédente.

Confirmation du caractère colonial et confessionnel de l'Etat, dont tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d'un dictateur. voilà Résumé sur le fond, le fumeux avant - projet de révision constitutionnelle, d'ores et déjà adopté par les voies de la magouille habituelle, à n'en pas douter, Naegelen a bien assuré sa relève.

Mensonges, démagogie, insultes à la dignité humaine, racisme à l'endroit des Algériens arabophones et amazighophones, négation de l'Algérie dans ses profondeurs historiques, linguistiques, sociologiques et culturelles, structurent la substance de cet oukase de l'empire

Ce texte est un aveu explicite du caractère étranger et opposé de l'Etat au peuple algérien, tel qu'il a été hérité du colonialisme. Plutôt que de le réformer sur des bases démocratiques et de lui donner un relief qui parachève l'indépendance nationale et le long combat du peuple pour recouvrir son identité et ses libertés, l'oligarchie qui en dispose depuis 1962 par la force des armes, persiste à renforcer sa nature oppressive et en faire l'instrument de sa domination aux profit de ses intérêts exclusifs et de l'idéologie arabo-islamique.

La matrice du droit algérien est posée dès le préambule sur des a-priori idéologiques qui anéantissent d'emblée la liberté de conscience et reconduisent le déni identitaire qui place la question nationale au centre de tous les enjeux.

La déclaration sommaire du 1er Novembre est instrumentalisée d'une manière perfide et réductrice dans le but évident d'évacuer le gênant congrès de la Soummam qui en est le prolongement substantiel et correctif où ont été établis les premiers jalons d'un Etat moderne, avec la suprématie du civil sur le militaire et l'absence de toute référence à la religion.

Sitôt né, cet embryon d'Etat, qui se voulait souverain, républicain, plein de promesses pour assurer les libertés démocratiques dans l'Algérie indépendante est aussitôt combattu par les futurs oligarques qui lui préfèrent le modèle colonial qu'ils imposent par les armes au service de l'arabisme et de l'islamisme. Contrairement à une idée reçue, son centralisme jacobin n'est qu'un des aspects de sa véritable nature. Il est conçu dans toutes ses structures et ses attributs pour asservir par les moyens de l'oppression et de la répression un peuple auquel il est étranger. Telle était sa vocation au temps du colonialisme, telle sera sa mission après l'indépendance.

"L'Algérie terre d'islam - pays arabe- l'islam est la religion d'Etat- l'arabe est la langue nationale et officielle- l'arabe demeure la langue officielle de l'Etat- ", ces sentences récurrentes dans toutes les constitutions qu'a connu le pays sont des vecteurs par lesquels on tente de remettre à l'ordre du jour le temps des conquêtes arabes. Le pouvoir dévoile ainsi, son attitude de défiance à l'égard de l'histoire, de la culture, des langues, des croyances et des siècles de luttes menées par un peuple qui n'a jamais accepté le joug des empires, qu'ils émanent de l'Occident ou de l'Orient.

L'Etat et la présidence qui sévissent en Algérie s'affirment dans toutes leurs dimensions comme des institutions de domination et de contrôle de la société, malgré le vernis démagogique des professions de foi démocratiques et patriotiques par lesquelles les rédacteurs de ce texte tentent vainement de voiler leur attitude calquée sur celle des conquérants d'hier. Les islamo-baâthistes vivent encore au temps révolu de Okba Ibn Nafa et se positionnent clairement contre la volonté populaire indûment convoquée pour l'écraser dans ses aspirations les plus profondes.

L'ensemble des articles contenus dans le corps de cet avant-projet l'affirment et le confirment sans la moindre nuance: il n'y a de droit tangible pour les Algériens que dans la soumission au pouvoir illégitime du président, à l'Etat greffon, au talon de fer de l'Islam et à la factice identité arabe imposée au peuple algérien.

Mokrane Gacem

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Commentaires (3) | Réagir ?

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moh arwal

Que veulent de nous ces rats d 'archives qui continuent à grignoter la constitution, les ressources humaines, cultuelles culturelles, materielles du pays, son identité et son histoire.

Ils sont insassiables.

Ils auront beau bouffer et remplir leurs gros ventres de femmes enceintes, ils resteront encore et toujours avec leurs coeurs vides.

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Aksil ilunisen

Apres tant d'energies perdues, ce pays qui fut jeune et riche a son independence, il est tant qu'il se reveille de son long sommeil et ouvre ses grands yeux pour voir la verité amere et les consequences de son entetement a miser sur son cheval de bataille tant senile et sterile de l'Arabo0-ismalisme.

Ile est le temps de la mondialisation, a la diversification, et surtout de lexploitation des toutes les alternatives pour ne serait-ce que maintenir son nez au dessus de l'eau.

Oui! L'Algerie coule, et s'entete a

- NE PAS ECOUTER SON PEUPLE,

- NE PAS SE LIBERER DE LA PENSEE UNIQUE

- NE PAS ADMETTRE QUE L'AMAZIGH RESPRESENT DANS TOUTES SES DIMENSIONS LA VALEUR LA PLUS SURE DE CE PAYS

- NE PAS CORRIGER SA TRAJECTOIRE....

IL est grand temps de se reveiller avant que cela ne soit trop tard. Les puissances etrangeres sont deja sur nos ecrans!

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