L’Algérie émergera-t-elle un jour ?

Les Algériens n'attendent plus rien d'un pouvoir qui continue d'ignorer la population et ses préoccupations.
Les Algériens n'attendent plus rien d'un pouvoir qui continue d'ignorer la population et ses préoccupations.

Aucun des présidents algériens qui se sont succédé aux commandes de l’Algérie n’a pu la propulser au rang de pays émergent, parce qu’ils n’avaient ni la volonté, ni encore moins les capacités techniques pour le faire.

Si dans les pays démocratiques devenir président de la République est l’aboutissement d’une longue et riche carrière politique, chez nous devenir président relève parfois, pour ne pas dire chaque fois, d’un coup de tête de décideurs mal inspirés. En effet, au moins la moitié des présidents algériens ont été désignés dans des conclaves douteux, avant de se faire élire avec des scores bréjneviens.

Si sous d’autres cieux la période de grâce pour le président de la République ne dépasse guère les cent jours, en Algérie elle est tout simplement illimitée. Mieux encore, après près de 17 années de pouvoir absolu sans résultat probant, on voit encore des gens s’échiner à monter d’improbables rassemblements dans le but, disent-ils à qui veut les croire, de soutenir le programme du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, alors que le souci de ce dernier est tout autre.

Abdelaziz Bouteflika n’est sûrement pas là pour appliquer un quelconque programme à même de sortir l’Algérie de son sous-développement, si tant est qu’il lui reste encore le temps pour un chantier pareil. Non, il est là pour gouverner comme bon lui semble, sans même se soucier de ce que diront de lui les générations actuelles, ou futures.

La preuve, au lieu de s’avouer vaincu par la crise qu’il n’a pas vu venir, ou par sa très longue maladie, il persiste et signe une nouvelle constitution, comme si les Algériens avaient besoin d’une énième et archaïque constitution pour affronter une crise qui frappe déjà à nos portes.

Plus grave encore, les médias publics font de cette constitution l’événement phare de la très longue présidence d’Abdelaziz Bouteflika. A la télévision, à la radio et dans les journaux, on ne parle que de "ça". Une bonne manière de faire diversion ; une bonne astuce aussi pour préparer la succession d’Abdelaziz Bouteflika loin des regards inquisiteurs.

Il était peut-être dit que l’Algérie restera ce qu’elle n’a jamais cessé d’être depuis l’indépendance : un des plus grands pays importateurs du monde. Jusqu’au jour où l’on s’apercevra que l’autoritarisme ne mène nulle part. Espérons seulement qu’il ne soit pas déjà trop tard, ce jour-là !

Ahcène Bettahar

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Commentaires (6) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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logique logique

je reste pessimiste quand à l'avenir de l'Algérie!quand la corruption se généralise à tout les secteurs il n'y a rien à espérer.

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