Mais aussi, il y a cette faune d’hyènes aux appétits voraces qui guettent les restes du cadavre effrité par les prédécesseurs où la succession peut paraître pernicieuse mais, le chemin est balisé à travers une constitution sur-mesure, des lois totalitaires et infâmes et une administration domptée et asservie, qui permettent à "l’élu" deux mandats avec des commodités royalistes. Elle est enthousiasmée et a applaudi avec délire par cet avant-projet.

Le chef de l’Etat qui est sorti des arcanes de subterfuge, de manigance et de la duplicité, principal conspirateur de cette nouvelle monture de la loi fondamentale, a pour but de conforter son clan par la poursuite de la politique qu’il a tracée. Pour refroidir les ardeurs de l’étranger, il a teinté son texte d’un semblant de respect des droits de l’homme.

A quoi peut servir une constitution "alibi" qui est transgressée à toute conjoncture par ses propres concepteurs ? D’autant plus qu’elle est bricolée en famille dans une totale opacité et sans l’avis ou bien un débat national des concernés que sont les citoyens et les citoyennes.

Une certaine euphorie a gagné une couche de défenseurs de l’Amazighité, (officieuse), ceux-ci sans bien lire les textes qui l’entourent. Cette civilisation ancestrale de l’Algérie qui est la racine fondamentale identitaire du pays et le socle de ses valeurs, cette Amazighité est reléguée à la troisième position après l’islamité et l’arabité. On fait table rase du passé millénaire. La terre de l’Algérie est donc définitivement arabe ! aux yeux des rédacteurs de cette constitution, elle n’a pas existé avant le VIIe siècle, elle a été importée dans les besaces à dos de chameaux de la lointaine Arabie pendant la conquête musulmane.

La femme algérienne est maintenue enfermée dans la loi de l’infamie. Un sectarisme envers la moitié de la nation et sans vergogne. La justice est libre mais les responsables à sa tête sont désignés par le président. On sait aujourd’hui pourtant qu’est-ce qu’il en est de la justice depuis 1999..

La commission indépendante qui devait gérée les élections, devient une commission de surveillance nommée par l’administration. Ce qui limite ses pouvoirs et la rend caduque.

L’âge du candidat à la présidence doit avoir 40 ans, mais sans limite d’âge, à défaut d’un fauteuil roulant le candidat «élu» peut être poussé dans une brouette pour prêter serment et l’immigré avec deux passeports, n’est pas un citoyen à part entière, ce qui est une discrimination avérée et abusive

La réconciliation inique du potentat occupe une bonne place dans le préambule, ce qui constitue un blasphème à la mémoire des victimes du terrorisme et une insulte à l’héroïsme des patriotes méprisés.

Par le peuple et pour le peuple, ce slogan artificieux refait surface dans cette constitution. La démocratie et la souveraineté populaire ne sont pas la vertu première pour ce régime vilipendé, avec ce dernier, la légitimité et les joies ont pris le chemin de l’exil. Bonjour tristesse.

Nora Bendifellah