De l’eau potable acheminée dans des tuyaux amiantés à N’gaous

Les 30000 habitants de N'gaous alimentés par une eau amiantée.
Les 30000 habitants de N'gaous alimentés par une eau amiantée.

Après Tazoult, Seggana et Batna, des révélations gravissimes qui touche la santé de centaines de milliers de citoyens nous arrivent aussi de N'gaous.

Depuis des décennies, l’eau potable de la ville de N'gaous est acheminée dans des anciennes canalisations en amiante. Il est de notoriété publique que ce matériau est hautement toxique. Il est interdit dans de nombreux pays. La simple inhalation de fibres d'amiante peut être à l'origine de l'asbestose (fibrose pulmonaire) ; de cancers broncho-pulmonaires, ainsi que de cancers de la plèvre (mésothéliome) et de cancers du larynx des voies digestives.

Des élus à l'Assemblée populaire communale de N’Gaous, poussés dans leurs retranchements par les habitants en colère viennent de jeter un pavé dans la mare. Ils ont indiqué au Matindz que l’eau consommée par les habitants de N’gaous, est transportée dans d’anciennes canalisations en amiante ciment (conduites usinées en amiante- ciment dont l’installation a été faite dans les années 1980.

Les conséquences que pourrait avoir l’amiante sur l’eau et donc la population qui boit cette dernière sont des plus dramatiques. Pire encore, les quantités d'amiante détectées sont plus importantes que ce qui était attendu, selon nos sources.

Le problème est majeur ; il est de santé publique et de santé au travail : ce matériau aux multiples qualités a été énormément utilisé dans la construction mais il s'est révélé, d’après de nombreuses études, hautement toxique. En Algérie et particulièrement à N’gaous, il a été massivement utilisé. Et le nombre de cas de cancer dus à l’amiante ne cesse d'augmenter, observent des sources médicales. Interdite dans le monde, notamment en Algérie bien avant 1997, l’amiante contamine toujours de nombreux bâtiments et équipements (*).

Les habitants résidant dans le périmètre concerné par cette alerte à l'amiante, sollicitent une intervention immédiate des services concernés notamment le wali de Batna afin d'adopter une meilleure solution à leur problème. Il est à rappeler que Batna compte parmi les premières wilayas les plus touchées par les maladies cancérigènes, ceci est déjà constaté et prouvé, a-t-on appris auprès des services concernés. Récemment trois cas de cancer ont été diagnostiqués sans oublier que de nombreuses personnes sont mortes des suites de cette maladie.

Abdelmadjid Benyahia

(*) Voir le Journal officiel de la république algérienne, numéro 29 du 21 avril 1999) en outre, un décret exécutif n 99.95 correspondant au 19 avril 1999 relatif à la prévention des risques liés à l'amiante) tiré du journal officiel de la république algérienne n 59, daté du 14 octobre 2009. (dont le Matin-dz détient des copies et photos).

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