Le peuple doit être "rassuré", soutient Abdelmalek Sellal

Abdelmalek Sellal.
Abdelmalek Sellal.

Le premier ministre vient de s’illustrer par des déclarations rassurantes. Voilà qui permettra de ne pas troubler le sommeil des Algériens.

Et d’une autre saillie du premier des ministres algériens ! L'Algérie "maîtrise" la situation et le peuple doit être "rassuré" car la politique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est "claire et elle s'oppose à tout immobilisme'', a soutenu, samedi à Sétif le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Lit-il seulement les rapports critiques réalisés par les économistes ? A-t-il entendu une seule fois le gouverneur de la Banque d’Algérie tirer la sonnette d’alarme sur les finances publiques ? Ou le dernier rapport de la Cour des comptes ? Manifestement non, le premier ministre continue de nier courageusement l’évidence.

En d’autres temps, les déclarations du premier ministre auraient fait sourire, mais la réalité est tout autre. "L'Etat algérien maîtrise la situation. Les Algériens doivent se rassurer définitivement parce que la politique du président de la République est contre l'immobilisme", a indiqué Sellal à la presse alors qu'il inspectait le projet d’extension de la cimenterie d’Ain El Kebira. Pourtant, l’Algérie n’a jamais été aussi immobile que depuis ces dernières années. A propos, à quand en fait remonte le dernier conseil des ministres ? Autre exemple : pendant le conseil des ministres qui a eu lieu le 30 décembre 2014, il a été question d'une profonde réforme bancaire. Qu'en est-il depuis ?

Abdelmalek Sellal a la science infuse et le verbe facile. Benoîtement, il se rend compte finalement, lui a été premier ministre déjà en 2012, qu'"il est inconcevable d'avoir des recettes en milliards de dollars, les consommer et d'aller s'endetter ensuite auprès du FMI".

Puis de débiter une évidence répétée depuis la nuit des temps. Celle d’"aller vers la production et l'investissement sans arrêt". Un autre truisme tant de fois ressassé, jamais suivi d'effet, en dépit des dizaines de milliards de dollars engloutis dans des projets non créateurs de richesses.

Sellal a ajouté à Setif, ce grand wilaya qui a particulièrement bénéficié des largesses de Bouteflika, qu'il est "impératif que l'Algérie devienne exportatrice du ciment et de l'acier en réalisant un surplus de production en 2018". Pour cette dernière déclaration, rendez-vous en 2018 quand on découvrira encore une fois que la production ne suffit pas à répondre aux besoins des chantiers de construction.

Il est cependant une vérité que ne peut nier le premier ministre : actuellement l'Algérie est dépourvue de boussole économique.

Yacine K.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

"Le peuple doit être rassuré ", après avoir déclaré que nous traversons une période difficile. Rassuré par quoi et comment ? Ils doivent connaitre le bouton de perte d'altitude comme le copilote de la German air wings.

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moh arwal

Parler au peuple est une chose, brailler c' est une autre !!