Dossier du général Hassan : Me Mokrane Aït Larbi remet les pendules à l’heure

Emprisonné, pourquoi le général Hassan est aujourd'hui la cible de critiques ?
Emprisonné, pourquoi le général Hassan est aujourd'hui la cible de critiques ?

Maître Aït Larbi a rendu publique une déclaration dans El Watan dans laquelle il défend son client, le général Hassan, cible de diverses attaques dans la presse. Nous vous livrons la déclaration.

"Au moment où il est privé de la visite de ses avocats, le général Hassan fait l’objet d’une campagne de dénigrement et de fuites organisées. Ce n’est pas à moi de faire une mise au point sur des questions qui sortent du dossier, mais j’invite ses détracteurs à un minimum de retenue. Malgré l’insistance de plusieurs journalistes, mon refus de communiquer sur le fond de cette affaire est sans appel.

Cette position n’a pas été dictée par la crainte de poursuites disciplinaires ou judiciaires, mais par des impératifs de sécurité des citoyens. Toutefois, je me fais le devoir de préciser que, contrairement à ce qui a été dit, le dossier n’a évoqué à aucun moment, de l’ordre de poursuite au procès «la détention illégale d’armes», «la création d’une organisation criminelle» ou "l’attaque terroriste de Tiguentourine".

C’est un scénario hollywoodien. Sur le plan du droit, les faits reprochés au général Hassan ne résistent pas devant une analyse juridique impartiale. Il s’agit, pour rappel, de "destruction de documents" et d’"infraction aux consignes", faits prévus et punis par les articles 289 et 324 du code de justice militaire. Concernant la première inculpation, il s’agit de notes personnelles et le service ne s’est jamais plaint de la disparition de documents.

Quoi qu’il en soit, la loi vise la destruction par "tout militaire ou tout individu embarqué" sur un bâtiment de marine ou sur un aéronef militaire, ce qui n’est pas le cas. D’ailleurs, la loi ne peut pas prévoir 5 ans de prison pour avoir déchiré un papier, quelle que soit sa nature. Concernant l’infraction aux consignes, il s’agit de la gestion administrative et sécuritaire d’un dossier top secret et je n’en dirais pas plus.

Deux questions se posent. La première : les consignes générales données à «la troupe» sont-elles applicables aux services spéciaux et à cette affaire ? La deuxième : le général Hassan a-t-il agi dans la gestion de ce dossier conformément aux consignes de sa hiérarchie ? Ces interrogations ont fait de ma part l’objet d’une analyse écrite au juge d’instruction pour asseoir ma demande de mise en liberté et d’une plaidoirie devant le tribunal.

Aujourd’hui, la réponse à ces deux questions vient de Messieurs Khaled Nezzar et Mohamed Mediène dit Toufik, respectivement ancien ministre de la Défense nationale et ancien chef du DRS, dans leurs déclarations publiques que je ne veux pas commenter. Pour le premier, les consignes générales données aux troupes ne s’appliquent pas aux services secrets : «Il est curieux d’exiger d’un chef des services de renseignement de respecter des consignes générales, alors que ses missions imposent que l’on s’affranchisse parfois de la contrainte imposée par les règles et la transparence.»

Pour le second : «En ce qui concerne l’opération qui lui a valu l’accusation d’'infraction aux consignes générales'’, j’affirme qu’il a traité ce dossier dans le respect des normes et en rendant compte au moment opportun."

Afin d’éviter tout amalgame, je tiens à rappeler qu’il ne s’agit pas du procès du DRS ou des généraux. Mon devoir est de défendre avec professionnalisme un homme réduit au silence qui réclame justice, sans entrer dans d’autres considérations qui sortent du domaine professionnel et des droits de la défense. Fin de la conversation."

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Commentaires (4) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

il est dans son rôle d'avocat de la défense !!!

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khelaf hellal

C'est le grand déballage au sein même du DRS, comme cette sortie inopinée de cet ex-cadre du DRS: Amir Khaled dans Le soir d'Algérie d'aujourd’hui, le 13/12/ 2015 , où il a décoché plusieurs flèches empoisonnées contre son ex-Chef et contre celui qu’il a qualifié de « son enfant protégé » « d'officier voyou », de son « grand bébé et mouton » le général Hassan. 45 ans passé dans cette" boite" appelée aussi l'établissement -DRS, il aurait pu au moins décrocher le grade de Général et se faire connaitre avant ce jour ou faire parler de lui aujourd’hui à la place de celui qu'il appelle le gourou Toufik ou encore Rab Dzair , mais enfin, c'est quoi cette épuration raciale et sectorielle opérée par la machine Toufik et ses chefs choisis dans l'empire, il était dans quel autre empire lui ? Une chose est certaine : il y a quelque chose qui ne va pas dans le sérail et dans tout ce qui fait la stabilité et la pérennité d'une République digne de ce nom.

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