Le pétrole se maintient péniblement au-dessus du seuil des 40 dollars

L'Arabie saoudite va augmenter sans doute sa production.
L'Arabie saoudite va augmenter sans doute sa production.

Les cours du pétrole ont baissé jeudi dans un marché découragé par la persistance des excédents, mais parvenant à se maintenir au-dessus du seuil des 40 dollars à New York grâce à un petit accès de faiblesse du dollar.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a perdu 21 cents à 40,54 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres en revanche, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné juste 4 cents à 44,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Les cours du pétrole ont évolué dans des marges relativement étroites ces derniers jours. Les investisseurs ont clairement du mal à savoir s'il convient de se focaliser sur des facteurs baissiers à court terme ou sur des facteurs haussiers sur le légèrement plus long terme", a relevé Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. Mais les analystes suivant le WTI de plus près étaient pessimistes.

"A notre avis on risque de passer sous le plancher atteint l'été dernier, et les raisons principales c'est que la production américaine reste obstinément élevée, et bien sûr que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) continue sa surproduction, qu'il y a des inquiétudes pour la demande, et qu'à partir de l'année prochaine on va avoir au moins un demi-million de barils venant d'Iran, sans compter qu'on approche de la saison de l'année où habituellement les stocks commencent à s'accumuler", a énuméré Bart Melek, chez TD Securities.

Par ailleurs, "le marché ne semble pas accorder beaucoup d'importance à des propos du ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaimi, selon qui l'Arabie Saoudite travaille avec d'autres producteurs pour stabiliser les prix du pétrole", a noté Tim Evans, chez Citi.

M. al-Nouaimi a prôné jeudi davantage d'efforts pour stabiliser le marché, affirmant que le royaume saoudien était "prêt à coopérer avec les membres de l'Opep et les producteurs non membres du cartel pour stabiliser le marché et les prix". Mais M. Melek a indiqué qu'il n'attendait aucun changement de politique lors de la réunion de l'Opep prévue dans deux semaines à Vienne.

Production soutenue

Le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi a appelé jeudi à des investissements soutenus pour augmenter la capacité de production dans les pays pétroliers malgré la chute des cours du brut.

Le ministre du plus grand exportateur mondial de brut a indiqué qu'en dépit de la faiblesse de l'économie mondiale, la demande de pétrole augmente d'un million de barils par jour (mbj) chaque année, alors que la production mondiale perd 4 mbj pour des raisons naturelles (épuisement de certains gisements...).

D'importants investissements sont nécessaires pour répondre aux besoins. Nous devons continuer, voire augmenter, le rythme des investissements dans le secteur de l'énergie, a déclaré M. Nouaïmi lors d'une conférence sur l'énergie à Manama, à Bahreïn. Aux Etats-Unis, le ministère de l'Energie (DoE) américain avait participé à la sinistrose en annonçant mercredi que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient augmenté de 300.000 barils durant la semaine achevée le 13 novembre.

Même s'il s'agit de la plus faible augmentation des stocks depuis huit semaines, comme l'ont noté les analystes de Commerzbank, ce chiffre a déçu certains investisseurs qui s'étaient pris à croire à la prédiction, la veille, d'un reflux de 500.000 barils avancée par l'association professionnelle API.

Par ailleurs, la production américaine se maintient à 9,182 millions de barils par jour, avec un reflux d'à peine 3.000 barils par jour la semaine dernière. Tous ces facteurs ont contribué à faire passer les cours brièvement sous la barre des 40 dollars à plusieurs reprises en séance.

Mais "quand le dollar s'est affaibli, on a vu le pétrole rebondir au-dessus de son niveau de résistance de 40 dollars", a souligné M. Melek, craignant que, si ce seuil était enfoncé, les cours puissent glisser "bien, bien, bien plus bas". Le contrat de référence du WTI avait fini à 38,24 dollars le baril le 24 août dernier, marquant la première fois depuis février 2009 qu'il finissait sous le seuil de 40 dollars, mais il l'avait repassé à la hausse trois jours plus tard.

AFP

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