Khalifa et les douteuses anomalies d'Alger

Khalifa et les douteuses anomalies d'Alger

Les derniers développements du feuilleton Khalifa, la remise en liberté de l’ex-milliardaire et deux de ses collaborateurs mais aussi l’abrogation de la circulaire Ouyahia, ont mis à nu la déconsidération du pouvoir algérien auprès des instances internationales ainsi que, et c’est lié, son affligeante inconséquence politique.

Car enfin, si coup sur coup, les justices britanniques et françaises ont relâché des personnes lourdement condamnées à Alger et dont l’extradition était expressément demandée, cela sous-entend bien que les verdicts algériens sont entachés de discrédit. Les juges de Londres – qui étaient sollicités autant par Nanterre que par Alger – aussi bien que les juges de Paris – qui rechignent à extrader Nanouche et Kebbache – ne semblent pas avoir été convaincus par le procès de Blida ni par les charges retenues contre le groupe Khalifa.

Comme pour leur donner raison, le gouvernement algérien vient d’abroger la circulaire Ouyahia promulguée le 8 août 2004 dans la foulée de l’affaire Khalifa et qui interdisait aux entreprises et institutions publiques de déposer leurs fonds dans les banques privées algériennes. «C’était une anomalie !» avoue-t-on au gouvernement. «Elle contrevient au principe d’autonomie de gestion des entreprises publiques économiques reconnue par la loi» renchérissent des voix autorisées.

Mais alors c’est donc sur une «anomalie» que la juge de Blida a emprisonné des dirigeants des entreprises et institutions publiques accusés d’avoir déposé leurs fonds chez Khalifa Bank ? Puisqu’ils n’ont fait qu’agir dans le cadre de « l’autonomie de gestion des entreprises publiques économiques reconnue par la loi», il faut non seulement les libérer, les réhabiliter mais aussi s’expliquer publiquement sur cette «anomalie» qui a fait commettre une grande injustice.

C’est parce qu’il y a tant de perverses anomalies que le pouvoir algérien a perdu sa réputation et que l’affaire Khalifa va lentement mais sournoisement mettre à nu ses pratiques douteuses et, au final, se retourner contre lui.

Lahouari B.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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El-hadj abdellah el-mouit (TLEMCEN)13

Libérer ce pauvre jeune ya sid-rais il n'as rien a voir.

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Ali BEN

Merci de dénoncer les coronpus qui osent souiller les honnetes gens, les cadres qui se donnent corps et ames, pour l'interet du pays, et ce, depuis les années 70. Abats les faux méssies......

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