La Slovénie clôture sa frontière avec la Croatie pour contrôler les réfugiés

L'Europe n'arrive plus à gérer l'afflux des réfugiés.
L'Europe n'arrive plus à gérer l'afflux des réfugiés.

La Slovénie a commencé mercredi à ériger une clôture de barbelés le long de certaines parties de sa frontière avec la Croatie en expliquant vouloir mieux contrôler l'afflux de migrants souhaitant passer par son territoire pour se rendre dans d'autres parties de l'Union européenne.

Au moins dix-huit migrants, dont sept enfants, sont morts noyés mercredi alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce, les deux derniers en date d'une longue série de naufrages meurtriers survenus depuis des mois au large des côtes de la Turquie. De l'autre côté de l'Europe, on dresse des clôtures devant les réfugiés.

Depuis la mi-octobre, 180.000 personnes environ sont entrées en Slovénie. Beaucoup viennent d'Afghanistan et de Syrie, deux pays en proie à la guerre civile. La plupart souhaitent se rendre en Autriche et de là, en Allemagne. Des camions acheminant des barbelés sont arrivés tôt mercredi dans le village slovène de Veliki Obrez, près de la frontière croate. Vers 11h30, environ deux kilomètres de clôture avaient été érigés, a pu constater un photographe de Reuters.

Face à l'afflux de migrants, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Union européenne sont réunis à Malte ce mercredi pour un sommet spécial sur la crise migratoire dans l'espoir de pouvoir rapprocher leurs positions.

Le principal point de désaccord entre Etats membres de l'UE concerne la question des quotas obligatoires visant à répartir les demandeurs d'asile entre les 28 Etats membres. La République tchèque, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui a fermé sa frontière aux migrants en octobre, sont très opposés au système des quotas.

La Slovénie pour sa part doit faire face à la pression immédiate des migrants. Le Premier ministre Miro Cerar a déclaré mardi que le pays, le plus petit sur la route des migrants, n'aurait pas les ressources pour protéger de l'hiver des foules importantes si l'Autriche venait à fermer sa frontière.

La frontière de la Slovénie avec la Croatie restera ouverte, a déclaré Miro Cerar, mais la clôture empêchera les migrants d'entrer dans le pays en dehors des points de passage officiels. L'armée slovène a aussi installé 100 mètres de barbelés dans un champ près du village frontalier de Gibina, également dans l'est de la Slovénie, a constaté un cameraman de Reuters. Aucun migrant n'était présent à aucun des deux endroits, mais un grand nombre de soldats et de policiers s'y trouvaient, notamment pour garder le matériel de chantier.

La Croatie a déclaré mercredi que la décision de la Slovénie n'était pas nécessaire et constituait un gaspillage d'argent.

"Ce serait mieux s'ils construisaient des centres d'accueil, comme nous l'avons fait", a déclaré le ministère croate de l'Intérieur, Ranko Ostojic à la presse. "Aucun barbelé ne peut empêcher des gens de trouver leur chemin et il vaut mieux organiser ce chemin."

La Slovénie a dit cette semaine qu'elle n'avait pas l'intention d'aménager des centres d'accueil de longue durée. Selon le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés, plus de 3.000 personnes attendent d'entrer dans un camp de réfugiés à Presevo dans le sud de la Serbie, d'où ils devraient vraisemblablement se rendre en Croatie plus en Slovénie.

En outre, 3.000 personnes doivent entrer en Serbie mercredi, après 9.000 mardi, a déclaré un responsable du HCR à Presevo. Quelque 175 policiers d'autres Etats de l'UE sont entrés en Slovénie pour renforcer les forces locales. Cent policiers supplémentaires sont attendus dans les 15 prochains jours.

C’est un virage à 180 degrés qu’opère le gouvernement allemand sur l'accueil des réfugiés. Le ministère de l’Intérieur a confirmé mardi soir appliquer de nouveau le règlement de Dublin lui permettant de renvoyer les demandeurs d’asile vers les pays européens où ils se sont enregistrer en premier. Les demandeurs d’asile syriens – et aussi africains désormais – empruntent davantage la route des Balkans mais, depuis janvier, quelque 140 000 personnes ont aussi navigué entre la Libye et l’Italie.

L.M./Reuters/AFP

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Bachir Ariouat

C'est normal, les sauvages arrivent de partout, les vrais arabes ne sont pas capable de donner à manger à leurs oies.