Egypte: un journaliste jeté en prison sur un simple soupçon d'avoir publié de fausses informations

Hossam Bahgat
Hossam Bahgat

La justice militaire égyptienne a décidé lundi de placer en détention préventive le journaliste et militant des droits de l'Homme Hossam Bahgat, qu'elle soupçonne d'avoir publié de fausses informations, a indiqué le site internet d'information Mada Masr pour lequel il travaille.

Le reporter de 37 ans avait été convoqué dimanche matin pour être interrogé par les militaires sur son article que Mada Masr avait publié le 13 octobre révélant un procès militaire que l'armée n'avait pas officiellement confirmé ni réfuté. Dans la nuit, le procureur militaire a ordonné son placement en détention préventive pour quatre jours, dans le cadre d'une enquête sur la propagation de fausses informations qui nuisent aux intérêts nationaux, selon Mada Masr. Au terme de cette détention, il peut être soit accusé et renvoyé devant un tribunal militaire, soit relaxé.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) basé à New York à appelé l'Egypte à libérer Hossam Bahgat, qui est aussi l'un des fondateurs en 2002 de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), une organisation de défense des droits de l'Homme.

L'armée égyptienne a déjà montré son mépris du rôle des médias indépendants en arrêtant plusieurs journalistes. Cette dernière arrestation est une tentative claire de museler les médias, a déclaré dans un communiqué Sherif Mansour, chargé du Moyen-Orient au CPJ.

De son côté, Human Rights Watch, qui qualifie M. Bahgat de figure de proue de la défense des droits et libertés civils en Egypte, a appelé à l'abandon des charges pesant sur lui et à sa libération immédiate. Maintenir Hossam Bahgat en détention ou le faire juger serait un signal définitif pour dire que (le président Abdel Fattah) al-Sisi et son gouvernement n'ont aucune intention de mettre un terme à la répression des deux dernières années, souligne Sarah Leah Whitson, directeur de HRW pour le Moyen-Orient.

Hossam Bahgat a été l'une des figures de proue de la révolte populaire de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, dans la lignée du Printemps arabe. Il a reçu en 2011 le prix Alison Des Forges, qui récompense des militants des droits de l'Homme.

L'Egypte a renforcé cet été son arsenal antiterroriste par une loi prévoyant notamment une amende très lourde pour les journalistes et médias, y compris étrangers, qui rapportent des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d'attentats ou d'attaques.

AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

L'Égypte fait partie des pays qui ont causés le malheur de nous enfants, à cause de ses islamistes.

En ce moment, ils se retournent contre propre pays.

Ils ont aidés à l'installation de nous dictateurs avec Ben Bella, depuis cela n'a jamais cessée.

C'est qu'ils ont eux aussi un super dictateur depuis l'arrivée de Nasser au pouvoir, et je pense qu'il ne sont pas prêt de s'en sortir de la dictature avec celui qu'ils ont à la tête de leur pays en ce moment.

Il ne faut surtout pas écarter leur culture et celle de la mosquée EL ZAHAR.