La Nation est confrontée à une véritable crise de régime, estime Talaie El Hourriyet

Ali Benflis.
Ali Benflis.

Le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a tenu au siège du parti sa réunion ordinaire le 7 novembre 2015 sous la présidence, de M. Ali Benflis, Président du parti.

A son ordre du jour figuraient les points suivants :

  1. Un rapport sur les activités du Président du parti ;

  2. Un échange de vues sur le projet de révision constitutionnelle ;

  3. Un échange de vues sur le projet de loi de Finance pour l’année 2016.

  4. Un rapport sur la réunion de l’Instance de Concertation et de Suivi de l’Opposition (ICSO).

  5. Un rapport sur l’évolution de la préparation de la structuration permanente des représentations locales du parti.

A l’entame de ses travaux le Bureau Politique a entendu un rapport sur les activités du président du parti. Dans ce cadre, il s’est félicité de la rencontre partisane tenue à Sétif et a salué la haute qualité de son apport à la structuration du parti dans la région, à la mobilisation de sa base militante et à la diffusion de son projet politique.

Le Bureau politique a procédé à un échange de vue au sujet du projet de révision constitutionnelle à la lumière du message présidentiel rendu public à l’occasion de la célébration du 61 ème anniversaire de la glorieuse Révolution de Novembre 1954. Il a fait sienne la lecture et les conclusions du Président du parti quant au contenu de ce message formulées dans sa déclaration en date du 2 novembre 2015.

Le Bureau Politique a rappelé que la Nation est confrontée à une véritable crise de régime du fait de la vacance du pouvoir, de l’illégitimité des institutions et de la situation de quasi- cessation d’activités dans laquelle elles se trouvent. Il a estimé, en conséquence, que le dépassement d’une crise de cette nature et de cette ampleur ne peut être circonscrit dans les limites de ravalements constitutionnels de façade et exige comme tâches nationales prioritaires le règlement de cette problématique de la vacance du pouvoir, de la religimitation de toutes les institutions et de leur remise en état d’assumer l’intégralité de leurs prérogatives constitutionnelles.

Le Bureau Politique a souligné que l’accomplissement de ces trois tâches nationales prioritaires et pressantes commande le retour au choix du peuple souverain à travers des élections définitivement et effectivement mises à l’abri de la fraude que le régime politique en place utilise comme instrument de son maintien au pouvoir en dépit de ses défaillances, de ces échecs et de la perte d’autorité, de crédibilité et de confiance auprès des citoyennes et des citoyens.

Le Bureau Politique a estimé que le fraude comme pratique honteuse et malsaine du régime politique en place et comme crime contre la volonté populaire souveraine ne pourra être bannie du système politique national que par la mise de tous les scrutins à venir hors de portée de toute immixtion, interférence ou détournement de la part du régime politique en place et de son appareil politico-administratif. A cette fin, le Bureau politique a renouvelé la demande instante de création d’une instance nationale indépendante de préparation, d’organisation et de contrôle de l’intégralité des processus électoraux à venir comme cela est le cas dans de très nombreux pays dans le monde y compris dans notre voisinage immédiat. Il a conclu qu’une telle instance dont les prérogatives seraient limitées à la seule surveillance des élections comme proposé de manière dilatoire dans le dernier présidentiel procéderait d’une volonté de perpétuer sous d’autres formes et par d’autres moyens le système de la fraude devenu endémique dans le paysage politique national.

La réunion du Bureau Politique s’est poursuivie par un échange de vues général sur la situation politique dans le pays. Dans ce contexte le Bureau Politique a relevé avec regret et préoccupation l’escalade dans le langage de menace, de chantage et d’intimidation qui a pris pour cible toutes les positions critiques à l’égard du régime politique en place et les idées contraires ou les opinions divergentes des siennes exprimées par la société civile, les médias ou l’opposition nationale. Le Bureau Politique a estimé qu’un tel langage qui est le signe d’un pouvoir dans un état de perte de confiance et de désarroi est contraire à l’esprit du pluralisme politique et aux règles d’une saine pratique politique qui exclut les tentations hégémoniques et les prétentions dominatrices du régime politique en place et des clientèles dont il s’est entouré. Le Bureau Politique a stigmatisé avec vigueur le recours irresponsable aux menaces, aux accusations et aux tentatives d’intimidation et a réaffirmé la détermination de Talaie El Hourriyet de ne céder à aucune de leurs formes dans la défense de leur projet politique visant la refondation d’un système politique qui est devenu, de toute évidence, l’obstacle majeur devant l’entrée du pays dans la modernité politique et la rénovation économique et sociale.

Le Bureau Politique a, également, entendu un rapport du Secrétariat National chargé de la prospective, des études et de la formation sur le projet de loi de Finance pour l’année 2016.

A ce sujet il a relevé ce qui suit :

Premièrement, à l’instar de la loi de Finance complémentaire pour l’année 2015, le projet de loi de Finance pour l’année 2016, s’inscrit dans une logique purement et limitativement comptable inapte à mettre le pays en position de relever effectivement la gravité des défis que lui pose la crise économique dont il continue et continuera à subir les effets sévères à défaut d’une stratégie plus appropriée.

Deuxièmement, quinze longs mois après l’apparition de la crise énergétique mondiale et à la différence de tous les autres pays exportateurs d’hydrocarbures, l’Algérie fait figure d’exception en étant le seul pays encore dépourvu de stratégie globale, cohérente et performante face à cette crise et à la diversité de tous ses impacts qui se font déjà lourdement sentir sur l’économie nationale.

Troisièmement , en ne tirant aucun enseignement des expériences passées, le Gouvernement reprend à son compte, des recettes dont l’insuffisance destine le pays à aller au devant d’une aggravation de la situation économique actuelle et d’un autre échec assuré tant la gouvernance actuelle pêche par manque de courage, d’innovation et de rigueur dans la prise en charge des retombées de la crise énergétique mondiale sur l’économie nationale.

Quatrièmement, l’approche étroitement fiscaliste adoptée par le Gouvernement n’est qu’un adjuvant de courte vue tant elle se confine au seul traitement des manifestations comptables de la crise plutôt qu’aux dysfonctionnements fondamentaux de l’économie nationale qui constituent les véritables causes de son extrême vulnérabilité face à cette crise.

Cinquièmement, le fardeau des ajustements que dicte la crise économique actuelle est inéquitablement partagé. Dérogeant de manière flagrante au principe de juste répartition des sacrifices qui devrait la guider, la démarche du gouvernement fait porter le poids de la lourde pression fiscale décidée à certaines catégories de la population et en exonère les niches clientélistes et rentières de même que celles de l’argent douteux qui domine de vastes pans de l’économie nationale.

Sixièmement, la démarche approximative, improvisée et insuffisamment murie du gouvernement inclut l’annulation indiscriminée et irréfléchie de projets de développements au risque de casser la dynamique de production et de rendre le cours de son affaiblissement difficilement réversible à l’avenir ; de ce point de vue, il aurait été plus rationnel et plus utile pour l’économie nationale que le Gouvernement porte son attention sur une compression des dépenses de fonctionnement et s’abstienne autant que possible de faire porter au seul budget d’équipement la charge des ajustements dans une démarche inconsidérée et de courte vue.

En conclusion de ces constats, le Bureau Politique a souligné l’inadaptation de la démarche gouvernementale suivie et l’inanité d’un traitement strictement comptable de la crise actuelle. Il a appelé à l’adoption au plus tôt d’une stratégie nationale cohérente et globale ayant pour objectif la modernisation de l’économie nationale au moyen de toutes les réformes structurelles qu’elle requiert et qu’elle attend depuis bien longtemps.

Après avoir entendu un rapport sur la réunion de l’Instance de Concertation et du Suivi de l’opposition (ICSO) du 25 octobre 2015, le Bureau Politique s’est félicité de l’adhésion de Talaie El Hourriyet à cette instance ainsi que de l’élargissement de celle-ci à d’autres partis agréés ou en voie de constitution ainsi qu’à d’autres personnalités nationales. Il a appelé instamment à la poursuite de cet élargissement dans le cadre de l’objectif d’unification de l’opposition et de la consolidation de ses rangs autour de la promotion de l’alternative démocratique. Le Bureau Politique a salué la décision de l’ICSO relative à la préparation d’une deuxième conférence nationale de l’opposition et a exprimé la disponibilité de Talaie El Hourriyet à participer activement à sa préparation et à contribuer au succès de son projet politique visant à sortir le pays de l’impasse politique à laquelle il est confronté, à surmonter la crise de régime actuelle et à mettre le pays sur la voie du changement démocratique consensuel, ordonné et apaisé.

Ali Benflis

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