Challenge réussi pour le colloque sur les organisations sociales ancestrales amazighes sur BRTV

Challenge réussi pour le colloque sur les organisations sociales ancestrales amazighes sur BRTV

Tiwizi n’était plus un vain mot les 31 octobre et 1 novembre 2015 dans les locaux de Berbère-télévision. Dans une atmosphère fraternelle où la libre expression était de la partie, le challenge relevé d’apparence difficilement réalisable était réussi.

Des conférenciers de différents horizons de Tamazgha (Kabylie, Aures, Rif, M’zab, Azawad) et des responsables d’associations de villages kabyles en France ont répondu présents à l’appel de BRTV . Tajmaat d’antan, dans son esprit, sa philosophie, sa structure et son fonctionnement, a été au centre des toutes les interventions. Cette valeur culturelle qui constituait l’ossature (Asalas almas) de toutes les organisations sociales ancestrales amazighes a été clairement approchée par les intervenants.

Le premier jour. Chacun des conférenciers est allé par la langue qu’il maîtrise le mieux, le français ou le kabyle, pour décoder tous les domaines de compétence de cette Tajmaat qui a traversé des siècles. La dualité des deux sexes était soulignée. Les sphères de pouvoir de l’homme et de la femme étaient appréhendées par une approche osée. Le qanun, l’exhérédation et d’autres valeurs culturelles qu’elles soient positives ou négatives étaient passées en revue. La patrilinéarité et la matrilinéarité étaient tout autant revisitées. Les similitudes et les différences dans les différentes contrées ont été relevées.

Est-elle actualisable ? A cette question, les avis des conférenciers étaient nuancés. Pour certains, Tajmaat est tellement érodée qu’elle est difficilement applicable à la complexité de la vie actuelle. En revanche pour d’autres, elle porte en elle des velléités de modernité. Pour peu qu’on lui confère des conditions nécessaires, elle prouvera ses capacités d’adaptation.
Il n’est pas inexact de faire un rapprochement entre Tajmaa amazighe et l’association loi 1901. Dans leur fonctionnement, deux personnes suffisent. Pour l’une l’Amin et Tamen et pour l’autre le Président et le trésorier.

Le deuxième jour. Dans une conférence introductive, les intervenants ont revisité l’histoire des immigrés kabyles en France pour poursuivre sur la dynamique de leur réseau associatif. Des responsables de ce réseau ont embrayé sur leurs riches témoignages. Ils nous ont gratifiés de tout le travail laborieux qu’ils ont pu déployer sur le terrain des années durant. Ils nous ont exposé les projets qu’ils ont réalisés ici en France et les aides financières et matérielles qu’ils ont apportées à leurs concitoyens en Kabylie. Ils nous ont fait saisir concrètement, par-là, le sentiment de Tiwizi qui anime leur communauté. Ils ont appuyé sur sa nécessité dans ces moments de crise économique. Ils nous ont montré aussi que la mixité devient progressivement une vérité dans ces associations qu’on qualifie injustement de rétrogrades.

Tout au long de ces témoignages, un besoin unanime se faisait sentir, celui de donner suite à cet élan d’organisation des kabyles en France.

C. P.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Si, cela leur fait plaisir tant mieux pour eux, mais parler des histoires de villages au lieu de l'histoire du pays et de son avenir, il me semblerait que cela sera plus utile pour nous montagnards et nous jeunes qui arrivent, le savoir d'un peuple, il est plus utile que le savoir des pets des villageois sauf le respect que je vous dois.