L’Algérie n’aura pas son prix Goncourt pour le "2084, la fin du monde"?

Boualem Sansal.
Boualem Sansal.

Le dernier roman de Boualam Sansal suscite des débats en France, car il pose des questions sur la place du fondamentalisme dans la démocratie et que, malheureusement, l’extrême droite, française ou européenne, exploite pour alimenter son discours et le justifier.

Cependant, "2084, la fin du monde" est un texte que tous les Algériens (tous les citoyens du monde) devraient lire. Car le roman, au-delà des critiques allergiques aux opinions de l’auteur, est une interrogation philosophique à l’idéologie extrémiste. Rappelons-le, c’est la ligne droite de l’auteur, car dans l’ensemble de ses romans la question des fondamentalistes (religieuse ou nationaliste) est centrale dans ses œuvres. Ceci dit, le roman "2084, la fin du monde", d’inspiration de George Orwell décrit l’évolution des idées extrémistes au niveau de l’individu et son environnement. Comment devient-on extrémiste ? Comment la pensée unique pourrait laminer toute forme de liberté, l’altérité et la vie d’ensemble ! Le lien entre la religion et la langue, entre la mémoire et l’histoire, et leur implication dans le formatage de la pensée unique !

Certes, l’auteur a alimenté son œuvre littéraire de ses expériences vécues au cours de la décennie noire et que chacun de nous porte dans son for intérieur, d'une manière consciente ou inconsciente. Le traumatisme vécu par notre peuple au cours de cette période nécessite des traitements de choc, des réflexions profondes et surtout pas des discours creux sans effets thérapeutiques. La solution n’est pas uniquement dans le présent, mais dans la capacité de ce projet dans l’avenir, un projet de société, ce que l’auteur essaye de nous avertir par ce roman prophétie !

Le Goncourt vient de rater encore une fois l'occasion d’enregistrer dans sa liste des lauréats, un nom qui forcément marquera l’histoire de la littérature mondiale. Car Boualem Sansal porte en lui des convictions et des opinions, qui ne sont pas forcément en accord avec tout le monde. Cependant, il est resté fidèle à l’esprit des "vigiles" et à exercer sa liberté d’exprimer des idées et des opinions qui sont à contre-courant de la pensée répondu dans sa société. C’est un auteur qui ne met pas sa langue dans sa poche.

Yazid Haddar

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Commentaires (4) | Réagir ?

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tahar foli

merci pour l'information et le partage

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chawki fali

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