L’Etat despotique, entre légendes et réalités (I)

Le potentat qui prétend réformer l'Algérie la plonge dans une crise sans précédent.
Le potentat qui prétend réformer l'Algérie la plonge dans une crise sans précédent.

Entre la légende et la réalité, c’est le mythe qui a prévalu.

Quelle appréciation peut-on verser dans le débat, après cette rupture dans la symbolique de la société. Le départ du général Mediene, une mesure qui a déchaîné des vagues d’opinions, des émotions, voire une angoisse, n’exprime, sur le fond, qu’un seul symptôme : les réactions d’une société contrôlée. Ce qui, dans une république moderne serait passé pour une simple information ou un fait divers, le départ d’un puissant général d’un Etat de non-droit, a bouleversé toute la société et déstabilisé les institutions, à tel point que, juste après la liquidation de Médiene, comme rapporté par la presse nationale, et au terme d’interminables luttes d’appareils, de négociations et de compromis, en réalité, des luttes de palais, Bouteflika a réuni, dans l’urgence, le Haut conseil élargi de la sécurité nationale et clarifié les mesures prises, leurs portées dans la région et les implications des réformes engagées au niveau des services de sécurité et de l’ANP ainsi que les principales tâches à l’ordre du jour qu’il s’agit d’engager. Pour les acteurs du pouvoir, la préparation minutieuse de l’après Bouteflika, reste l’enjeu essentiel du moment, avec tout ce que cela suppose de garanties des intérêts et privilèges de toutes sortes, des forces détentrices du pouvoir réel, y compris en articulant ces intérêts dans le jeu des alliances internationales.

Le projet de l’Etat-nation inachevé

Historiquement, la tâche qui est à l’ordre du jour, et qu’il s’agit d’évaluer, d’analyser, en formulant, en conséquence, une démarche alternative concrète, stratégique, c’est le projet de l’Etat-nation qui n’a pas abouti, qui est resté inachevé. C’est un chantier qui exige une approche pluridisciplinaire articulée à un engagement militant. Dans cette contribution, on versera notre appréciation, remarques et propositions alternatives, sur tout ce processus de changement autoritaire, non démocratique, qui a concerné, essentiellement les appareils répressifs (du fait de leurs rôles dominants dans le fonctionnement de l’Etat), l’armée et les services de sécurité, qui a retenu l’attention et les inquiétudes de toute la société, acteurs et institutions. Notre approche s’inspire d’une conception moderne de l’Etat, qui tienne compte des aspirations citoyennes au progrès social, à la justice sociale et à la démocratie. Et s’inscrit dans la continuité du combat libérateur de Novembre.

Dans cet ordre d’idées, on ne peut analyser le rôle d’un responsable, aussi important que le général Toufik, en dehors du système politique dans lequel il a travaillé et évolué. Selon notre point de vue, on évalue un responsable, en particulier, s’il est au centre des décisions de l’Etat, par rapport à sa contribution à la modernisation du fonctionnement de l’état, en s’appuyant sur des indicateurs institutionnels (gouvernance, corruption etc.), économiques (place de l’économie productive) et sociaux (respect des droits sociaux, lutte contre l’arbitraire etc.) et surtout à la démocratisation de la société, car ce sont les états despotiques, des structures juridico-administratives qui n’obéissent pas au principe universel de la séparation des pouvoirs et ne respectent pas le suffrage universel. Et aussi, en faisant des comparaisons régionales et internationales entre les systèmes de développement : place de l’école et de ceux qui produisent le savoir, du système de santé, place et statut de la femme dans la société etc. Cette démarche mérite d’être soutenue par les résultats des recherches dans les sciences sociales. Ce n’est pas l’objet de cette contribution, mais c’est la direction d’approche, la plus objective et la plus rationnelle. Encore mieux, c’est une culture citoyenne à développer. Etat moderne et projet de Novembre, répartition des richesses nationales et lutte contre les inégalités sociales, culture citoyenne et démocratie, sont nos concepts clés, notre fil directeur.

Dans un monde caractérisé par la révolution de l’information et l’introduction des nouvelles technologies, les Etats-nations en formation, réfractaires à la liberté d’expression et à la transparence dans les différents domaines du fonctionnement de l’Etat et de ses institutions, n’ont plus de frontières étanches. L’engouement des citoyens algériens pour les réseaux sociaux, ces "espaces de libertés" qui échappent au contrôle de la bureaucratie de l’état despotique, expriment une dynamique universelle à laquelle ces Etats de non-droit arrivent difficilement à s’adapter et à s’y intégrer. Dans une société algérienne bouillonnante, fortement protestataire, qui aspire fortement à se hisser dans la liste des pays émergents, consciente qu’elle dispose des moyens nécessaires, en termes de ressources humaines, économiques, d’infrastructures et aussi d’une dimension historique, d’une forte symbolique, forgée dans la guerre de libération nationale.

La première impression qui se dégage quand on lit la presse enflammée par cette thématique du "général déchu" qui est resté un quart de siècle dans l’institution la plus sensible, les services de sécurité, le cœur de la grande machine de ce système despotique qui a, pour plusieurs raisons historiques, trop tardé à se démocratiser et à participer avec ses élites, du fait de sa position privilégiée dans les institutions, à produire les fonctionnalités essentielles de l’Etat de droit. Et une opinion contrôlée affirme, sans pudeur, devant la société, qu’"il y a péril en la demeure !".

Face à la crise économique, le gouvernement ne répond pas par une stratégie d’ensemble

Dans ses premières réactions, face à la dure et seconde épreuve de crise économique (après celle de 1986), due à la baisse, prévisible, du prix du pétrole, le gouvernement ne répond pas par une stratégie d’ensemble, sur le long terme. Autant il espère une remontée du prix du pétrole, autant il continue de ramer à contre-courant des exigences de ruptures historiques, condition préalable pour une réelle réforme économique. Dans une tentative illusoire, d’allier les intérêts des couches parasitaires, du puissant lobby des importateurs à ceux des couches populaires dont les transferts sociaux octroyées constituent une expression concrète (23 % du budget de l’Etat, en 2016) mais imparfaite, parce que évoluant dans une économie non productive, le secteur productif ayant régressé, en quelques années, de 35% à 05%.

Interrogeons-nous sur le débat d’actualité, posé dans les termes de l’urgence, en relation avec la baisse des prix du pétrole et s’ils seront portés ou non par des tendances haussières. Est-ce réellement le vrai débat ? Les experts, les conseillers, analysent le marché, proposent des alternatives et des scénarios, mais dans le cadre de la logique propre du pouvoir despotique, dans le cadre d’un système institutionnel et économique, non viable, que le pouvoir autoritaire a lui-même construit. L’exemple de la Corée du Sud, d’une superficie de 98.480 km2, qui ne possède aucune ressource naturelle et dispose d’une économie fortement exportatrice (en 2014, l'excédent commercial a atteint un niveau record de 47,4 milliards USD) et est classée en tant que quinzième puissance économique mondiale est édifiant. C’est le meilleur argument qu’on peut inscrire dans ce débat.

Au fond, la crise n’est pas, fondamentalement, énergétique ou économique. La crise dont la solution détermine l’avenir du pays, est politique. Il faut donc, à mon sens, dans l’analyse de la crise, par laquelle passe la société algérienne, articuler le politique et l’économique, en sachant que c’est le politique, dans les conditions historiques propres de l’Algérie, qui est déterminant, en dernière analyse. C’est la résolution de cette crise politique profonde, qui permettra d’ouvrir des perspectives de règlement durable de la crise économique, en Algérie.

Dans le même esprit, si on veut illustrer l’absence d’une ferme volonté politique, avec parfois, des hésitations, du gouvernement de relancer le secteur productif, nous citons deux faits, tirés de l’actualité : l’attitude face au conflit social paralysant le complexe sidérurgique El Hadjar où une grève des travailleurs s’est déroulée durant plus de quatre mois, sans intervention énergique, du gouvernement, en laissant pourrir la situation, avec comme conséquence directe, une grande perte pour l’économie nationale (Sonatrach comprise), alors que l’Etat a versé, au titre de l’investissement et du redressement industriel, un milliard de dollars. La décision, prise dans l’opacité, de reprendre la totalité des actions au profit du seul partenaire, l’Etat algérien, qui a surpris plus d’un expert, pose le problème des termes de la négociation avec le partenaire indien. Quel deal avec le partenaire indien qui, certainement, a été le seul gagnant dans l’affaire ? Alors que l’ambition des propriétaires était de doubler, à l’horizon 2017, la capacité de l’usine à deux millions de tonnes. Seul un bilan critique de ce partenariat avec le partenaire indien, en partant des objectifs définis initialement, peut permettre à l’Etat algérien d’évaluer correctement cette expérience et de faire en sorte, de ne pas renouveler, les erreurs commises. L’enjeu est important puisque l’Algérie importe pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques et un milliard de dollars de tubes. Les implications et mesures qui seront prises nous éclaireront sur les intentions réelles de ceux qui ont opté pour ce choix.

Pour rester sur le même registre, on a un exemple édifiant en matière de dialogue social, la préparation de la tripartite. Alors que l’Etat a réglementé le pluralisme syndical, dans l’organisation de la tripartite dont l’importance n’est pas à démontrer, les syndicats reconnus par la loi et représentatifs, à l’exemple de la Coordination nationale des syndicats de la santé ou des syndicats de l’éducation, par le pouvoir de l’arbitraire, les pouvoirs publics font participer les organisations patronales, les représentants du gouvernement, mais la représentation syndicale est assurée uniquement par l’UGTA, un syndicat qui a opté pour défendre, quels que soit les changements, la politique du pouvoir, contrairement au règlement intérieur de l’organisation syndicale.

A qui profite cette situation de confusion ? La question, fondamentalement de nature politique, mérite d’être posée : jusqu’à quelle limites ? Autrement dit, quelle issue à la crise d’Etat ? Et donc répondre à la veille question : "qui l’emportera ?". L’expérience universelle nous enseigne que dans les moments de crise et même à la limite de l’effondrement de ces systèmes totalitaires, les acteurs du système despotique, ne sont pas à l’écoute des propositions de solutions rationnelles et s’inscrivent dans une autre logique que celle de la forte opinion publique des citoyens. Ces acteurs sont prisonniers d’une logique contraire aux lois historiques qui régissent et produisent les dépassements du système despotique. Ils ne sont tentés que par des changements adaptés, de façade. Toute l’expérience des sociétés qu’on a appelé les pays du "socialisme réel", sur le sujet du grave déficit des libertés et de l’exercice de la démocratie, pourtant dans des conditions économiques et sociales, de loin, meilleures que les nôtres, peut être mise à profit dans le cadre de cette réflexion.

La société s’interroge sur un style presque philosophique et ne trouve pas de réponse appropriée sur les motifs de détournement des missions de l’Etat-nation, même si, sur le terrain des luttes économiques et sociales, elle ne fait pas de compromis et considère, c’est sa perception des choses, que ce sont des droits légitimes et acquis. Quelle est cette mécanique du processus historique qui a inversé les rôles des acteurs, en portant au sommet du pouvoir les forces sociales qui ne défendent pas, économiquement et idéologiquement, les intérêts de la majorité de la société et en mettant au bas de la pyramide sociale, les forces qui ont joué le rôle moteur dans la libération nationale ? Alors que tout le parcours historique de la société algérienne, résistance, souffrances et sacrifices a tracé dans le feu de ce combat les perspectives de libération nationale et sociale.

Le management du système génère le gaspillage des ressources

La presse spécialisée aborde constamment les problèmes de la performance de l’entreprise ou du rendement du travailleur algérien. Comment expliquer que ce type d’organisation et de gestion des ressources ne génère pas le développement de la rentabilité, à large échelle, la compétitivité ou les valeurs de la culture du travail, il faut le souligner, même après les augmentations salariales ? Les ministres qui sont les acteurs de ce système, abordent cet état des choses, de manière paternaliste, quand on prend l’exemple des entreprises du bâtiment. Ils font l’apologie des entreprises chinoises, japonaises ou allemandes. En réalité, peu d’efforts sont faits pour réhabiliter et encourager le cadre gestionnaire performant et les problèmes bureaucratiques, des tutelles et autres misères des entreprises sont toujours là, pesant, étouffant les énergies des entreprises. Où est la «faille», si on veut reprendre l’expression utilisée, récemment, dans la presse ?

Ce sont les limites du système, en ce sens qu’il ne veut pas dépasser ses propres contradictions. La performance n’est abordée que dans les termes, d’une stabilité interne de l’institution et le rejet systématique des conflits, au lieu et place, de l’écoute et de la négociation, si l’on prend l’exemple des différents secteurs de la fonction publique, comme la santé ou l’éducation. Que de fois, un wali ou un ministre, en visite sur les lieux de travail, pour des faits qui nécessitent une enquête appropriée et le regard attentif des structures légales de contrôle (conseil d’administration etc.) prennent des décisions suspensives à l’encontre du responsable concerné. Face à ces anomalies et incohérences dans la gestion, les autorités ne réagissent pour «améliorer», qu’en intervenant non sur le système managérial, la qualité du service ou sur le système d’évaluation qui touche tous les niveaux de l’organisation de l’état, y compris le sommet, mais sur le quantitatif, c’est-à-dire les achats, les projets d’extension, de renouvellement de moyens ou de réaménagement des infrastructures etc.

Le modèle simplifié et pédagogique de Leontief, d’analyse des rendements et de la performance, fondé la corrélation entre les inputs et les outputs et l’interrogation du process dans l’analyse des résultats, explique clairement, sur la base de paramètres identifiés, pourquoi l’institution hospitalière, le système éducatif ou d’une manière générale, l’entreprise publique ne produit pas la qualité et n’est pas compétitive. Dans ce sens, l’OCDE affirme dans un rapport que, l’Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport à des pays similaires au niveau de la région MENA, «alors qu’il s ‘agit de s’attaquer au fonctionnement de la société : bureaucratie, système financier et système socio-éducatif inadapté, le foncier, occasionnant des coûts de transaction élevés». Les ministères, pour tout l’or du monde, n’auront jamais la volonté de classer, objectivement, les walis ou les présidents d’APC, par ordre de mérite, les hôpitaux ou les maternités sur une échelle nationale de performance ou les directeurs de wilaya de l’éducation par rapport aux résultats scolaires obtenus, avec les sanctions positives ou négatives. Et qui va évaluer, auditer les cadres des ministères et les ministres ? Ce sera, au bout du compte, une remise en cause du système lui-même, car à l’origine, le choix du cadre candidat ne se fait pas en fonction des critères liés à la compétence et à l’engagement professionnel, mais sur la base des réseaux de famille, d’allégeance et autres critères liés à la répartition de la rente.

Ce système, de part son management (centralisation, mépris du partenaire social etc.), toutes les statistiques l’attestent, le valident, gaspille toutes les ressources, à commencer par les compétences. Il n’y a qu’à consulter les statistiques des cadres algériens, formés par l’université algérienne qui s’exilent, souvent, forcés, en France, au Canada ou vers les pays asiatiques. Par milliers. Qui sanctionner ? Au bout du compte, dans le Tableau De Bord de l’état, ce sont dix milliards de dollars à verser, annuellement, au titre des services (études, expertises etc.).

En Algérie, une grande partie du personnel qui gère les assemblées élues, nationales et locales, sont issues, pour l’essentiel, des partis-état (FLN et RND) et des autres organisations qui entretiennent avec le pouvoir des rapports d’allégeance. De plus, ces assemblées sont conçues pour ne pas fonctionner de manière démocratique. L’opposition est présente pour s’exprimer et protester, mais non pour décider. Ce jeu de rôles pré-établi, ne favorise pas le développement ou la promotion des compétences et des valeurs de la citoyenneté. Des échos que rapporte, régulièrement, la presse nationale, font état de nombreuses affaires de corruption ou des actes de non-respect de textes ou de procédures, en particulier dans l’élaboration ou l’exécution des marchés qui concernent ces assemblées qui ne disposent pas, en particulier au niveau local, d’une réelle autonomie et des moyens, organisationnels et humains, appropriés. Comment, donc, concevoir un développement économique et culturel, s’attaquer, avec efficacité, à des problèmes difficiles, aussi bien de l’hygiène que de la violence ou de la drogue dans les quartiers, avec, en plus, une population exigeante, quand les fondements du travail de proximité ne sont pas totalement respectés ? Les contradictions qui minent le fonctionnement du système despotique font qu’il a produit la dernière loi de 2011 qui régit le mouvement associatif mais qui, pratiquement, ne vise qu’à limiter, voire à décourager, la création et le développement du mouvement associatif, en sachant bien que l’essentiel de l’activité des assemblées locales repose sur une riche coopération avec le large réseau du mouvement associatif.

Des retards considérables dans la construction de l’Etat moderne

Historiquement, l’Algérie a pris beaucoup de retard dans la construction de l’Etat moderne. L’Etat algérien devait, sous la pression des changements économiques, sociaux et politiques (en intégrant aussi l’évolution internationale), changer, se transformer et dépasser la structure institutionnelle inadaptée, bloquante, de deux pôles et de deux centres de décisions dominants dans un état. L’institution de la présidence, en tant qu’expression de la centralité de l’Etat et centre officiel de la finalité du processus décisionnelle et le DRS, devenu un véritable pouvoir, un "Etat dans un Etat", comme on le nomme, une institution qui dans le domaine des décisions stratégiques, a toujours subie les influences et injonctions du Haut Commandement de l’ANP qui s’est toujours réservé, dans les moments de crise ou des fausses alternances, la décision finale, le dernier mot sur le "personnel dirigeant", à tous les échelons de l’état. Le champ politique, il faut le rappeler, a toujours été la "mission particulière" et le domaine privilégié de la police politique, une organisation bien huilée, dotée d’un personnel expérimenté et professionnel. (A suivre)

Mustapha Ghobrini, universitaire, militant MDS

Lire aussi la 2e partie : L'Etat despotique, entre légendes et réalités (II)

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Vous lui attribuez des légendes qu'il ne peut avoir, dans la mesure, où si vous lisez sa biographie, il n'était rien d'autre qu'un porteur de la sacoche à Boumedienne.

Quand aux prétentions de son instruction, il suffit d'examiner ses études et le pays où il a était élevé pour comprendre que ses études ne peuvent qu'être la population du pays ou il a étudié à savoir le Maroc.

Il est plus illettrés comme tous les porteurs de sacoches de l'histoires, c'est un parvenu qu'autre chose, qui se croit et imbu de sa personne, qui fait qu'il réduit le pays à être sous la botte de la France.