Boualem Sansal et Hédi Kaddour obtiennent le Prix du roman de l'Académie française

Boualem Sansal.
Boualem Sansal.

Les écrivains Boualem Sansal et Hédi Kaddour et ont reçu ex aequo jeudi le Grand prix du roman de l'Académie française. Cette récompense est la première de la saison littéraire à être attribuée.

Hédi Kaddour et Boualem Sansal ont été choisis au quatrième tour par onze voix chacun, contre une voix à Agnès Desarthe, a précisé Hélène Carrère d'Encausse. C'est la troisième fois que l'Académie décerne son Grand Prix du roman à deux écrivains en même temps.

Les auteurs, arrivés ensemble à l'Académie, très décontractés et sans cravate, rejoignent dans ce palmarès des auteurs aussi prestigieux que François Mauriac, Michel Tournier ou encore Patrick Modiano. Le prix est doté de 10.000 euros (10.890 francs).

En donnant leur prix à Boualem Sansal pour "2084" (Gallimard) et à Hédi Kaddour pour "Les Prépondérants" (Gallimard), les Immortels ont récompensé deux livres salués par la critique. Ce dernier roman est déjà vendu à plus de 10000 exemplaires. Avec une plume particulièrement puissante et corrosive, Boualem Sansal repren la vision orwelienne du monde pour décrire un nouveau totalitarisme qui guide l'humanité. Il n'y a nulle trace de sang, d'exécution, ou d'attentats dans ce roman, mais plutôt un contrôle total des consciences et une maîtrise parfaite des faits et gestes des gens.

C'est la chronique d'un monde en train de sombrer que donne à voir Hédi Kaddour dans son roman haletant, fresque implacable d'une société coloniale figée des années 1920 en Afrique du Nord.

Kaddour en lice pour le Goncourt

Déjà lauréat du prix Jean Freustié, Hédi Kaddour pourrait devenir le troisième écrivain, après Jonathan Littell et Patrick Rambaud, à recevoir la même année le grand prix du roman de l'Académie française et le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français qui sera attribué mardi.

Le monde décrit par Boualem Sansal dans "2084" est, lui, un cauchemar. Bien sûr, peut-on se rassurer, il s'agit d'une fiction même si, peut-on s'effrayer, ce roman ressemble à une prophétie.

L'auteur du "Village de l'Allemand", où il faisait le lien entre nazisme et islamisme, nous entraîne dans le futur au coeur de l'Abistan, un Etat religieux fanatique dont le pouvoir s'étend presque sur toute la planète.

Avec AFP

Plus d'articles de : Algérie-France

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
Hend Uqaci Ivarwaqène

Ya Mahenti, je ne sais pas, si c'est glorifiant de recevoir un hommage de ces vieux croulants et vicelards qui sont capables de coopter des presque fachos et des gens qui nous adorent, comme Fikenstein.

Disons que c'est l'hommage du vice à la vertu.

Quand j’étais petit je vivais dans un pays dont le seul qualificatif qui me vient à l’esprit a l’instant où j’écris est "sidérant". Je suis tombé malade comme beaucoup d’ados de ma génération d’une lectorite boulimique. A l’époque il n’y avait vraiment rien de bandant, excepté Brigitte Bardot hassoune et Lollobrigida qui portait bien son nom.

Après avoir épuisé tous les classiques français anglais et russe disponibles je me suis rabattu sur la science fiction. Un des livres qui m’a le plus marqué ce fut Demain les chiens de : Ne cherchez pas je vais vous le résumer en un seul jet : c’est genre planète des singes en plus intelligent mais avec des chiens.

C’était l’époque ou l’occident suinter son opulence et refoulait sa culpabilité en accumulant péché de gourmandise sur péché de luxure, il attendait un châtiment. Nous autres nous vivions dans des univers carcéraux et des sociétés totalitaires qui ne disaient pas leurs noms.

C’était à l’époque que j’ai lu 1984 d’Orwell. Qui a commis ce livre en guise de rédemption facile et sans risque car lui il vivait au pays de la liberté d’expression. Mais finalement le temps passa et Orwell rata sa prémonition car Big Brother nous fit le coup du père Godot : il n’a pas viendé. Aux alentours de 1984, la guerre froide se tiédit, le mur de Berlin tomba et vint Internet Google youtube et les tweets pour achever de contredire Orwell.

On aurait dit que ce ratage divinatoire eut échaudé toutes les ardeurs de ceux qui eussent voulu lui entoiber le bas… heu, lui emboiter le pas. Je fabouille parnodez-moi !

Que nenni ya boureb ! C’est sans sel, non : c’est Sansal qui releva le défi. De berger à bergère et de fil en aiguille ce maestro du cousu main entreprit de commettre un bestseller à faire rougir de jalousie le scribouilleur what i am me.

Laissons tombé Kamel Daoud à qui j’ai déjà rendu un vibrant hommage et comme je n’ai pas assez de cirage ce n’est pas aujourd’hui que je lui mettrai une deuxième couche.

2084. C’est donc a propos d’Orwell, dans la même veine, ou plutôt dans le même bois dans on taille les pipeaux et les pipes que Sansal a choisi de tailler son livre. Et d’ailleurs est-ce parce que Sansal a choisi de cocufier Orwell en enfourchant ses pantoufles que les oracles nous ont annoncé l’avènement de ce livre avant sa parution ? Sinon les critiques dithyrambiques et élogieuses ont fini de me persuader de lire. Bien que je ne puisse pas dire que cet exercice d’exorcisme du présent ne m’empêche pas de cauchemarder ici et maintenant et ne m’ait pas du tout persuadé d’aller voir en 2084 si les tangos y sont.

C’est ainsi que moi qui ne lis jamais les livres lors de leur parution pour ne pas laisser mon esprit se faire polluer par les critiques éreintantes ou élogieuses, je me suis vu spontanément prendre la décision de le lire immédiatement.

Et voila comment j’ai décidé de flamber le budget de ma cuite quotidienne pour l’achat de ce livre.

Hier, en me rendant chez le libraire, comme pour me mettre dans le bain, sur mon chemin j’ai croisé un homme barbu habillé d’un qamis et d’une chéchia. Alors, je me suis dit: tiens Abou Kalybse est déjà là.

Vers 10 heures complètement à jeun comme dirait Brel, déjà conditionné par les critiques comme le chien de Pavlov par la viande, tout haletant j’ai entamé la lecture, que dis-je la dégustation de ce met succulent. Un vrai collier de petits fours et d’amuses allant du foie gras au caviar arrosés d’un champagne millésimée. J’ai été enchanté par l’écriture de Sansal. Comme envouté par ce livre, j’e n’ai pas vu midi arrivé.

L’après midi, toujours à jeun, je mes suis frotté les mains et pourléché les babines en me disant ce matin ce n’était que mise en jambe, la suite sera un ravissement.

Avais-je eu raison de persister et d’abuser de la bonne chair ou non ?

La première partie de la seconde moitié du livre m’est apparue d’une lourdeur qui pesait sur mon estomac. Comme avec certaines drogues où, la phase euphorique est suivie de la descente, un véritable calvaire qui vous dissuade de recommencer.

J’e n’ai pas fini le livre je vais donc me dispenser de le saloper.

Ou plutôt si. Je n’ai peut-être pas l’imagination de Sansal mais j’ai suffisamment de mauvaise foi pour improviser un dézingage raffiné.

Donc a la deuxième partie de la seconde moitié, j’ai commencé à sentir un raidissement à un endroit distal que je ne vais pas vous nommer, mais qui a débandé l’enthousiasme avec lequel j’ai entamé la lecture du roman. Je parle de mes doigts, bande de lubriques, et non de ce à quoi vous avez pensé.

Cette deuxième partie est d’une langueur inénarrable. Chaque mot ajoutait à la lourdeur en faisant trainer les phrases à la recherche d’un tempo perdu dans des élucubrations redondantes qui nous égarent dans une quête de sens pour ce livre. Sansal a fini par rater sa chute, ou plutôt non, Sansal est plutôt tombé dans les travers d’une certaine écriture chère aux indigènes qui s’amusent à piller le butin de guerre comme s’il était tombé du camion on qu’on l’avait chipé à Fafa.

Pinèze, pourquoi nos écrivains les plus talentueux, peinent-ils à sortir de l’académisme et des règles d’écriture et finissent-ils par sombrer dans une préciosité comme pour remercier Fafa de nous avoir laisser le lui voler ? Mais putain ! Que j’ai failli penser sans oser le dire ici ! Ih, putain ! Ce butin de guerre on l’a gagné à la guerre non ? Alors pourquoi tant de fioritures et de salamalec, hein ?

Et c’est là que, la tête comme un compteur bleu, ou avec une gueule de bois carabinée, que je me suis réveillé sans avoir lu le livre. Car, hier, justement, sur le chemin du libraire j’ai croisé Hmadèche, un vieux pote de beuverie qui m’a dissuadé d’aller chez le libraire. C’est kamim pas à ton âge que tu vas te remettre à lire, non ? Tu as passé l’âge a khali, qu’il ajouta. Si on allait plutôt sbivé un ku !

Voila comme lkas itava3 gmes itava3 gmes sessar qaagh adernough qaragh adarnough.

Que Sansal me pardonne de l’avoir ainsi offensé, je n’ai pas lu son livre.

avatar
Bachir Ariouat

Mais, que cela ne vous empêche pas de vérifier vous informations avant de les mettre en ligne.

visualisation: 2 / 3