L’innommable situation d’habitants de vieilles demeures au cœur de Batna

Des habitants précaires habitant des masures d'un autre temps.
Des habitants précaires habitant des masures d'un autre temps.

En l'absence d'une prise en charge sérieuse par les autorités, le nombre d'habitations menaçant ruine à Batna est en constante augmentation. Notamment le quartier de la gare dit le Ravin bleu datant des années 1900.

Elles sont 14 familles. Elles sont pauvres et vivent de peu, voire de rien. Elles vivent dans des masures qui remontent au début du siècle dernier. Ces 14 familles continuent à loger, faute de mieux, vivent avec la peur au ventre. Elles appréhendent l’effondrement de leurs bâtisses, pouvant se produire à tout moment et dont les conséquences n'en seraient que dramatiques. Certains pères de ces familles menacées, nous ont rendu visite et ont indiqué au Matindz, qu’elles sont à bout. Par le passé, lors d'une visite rendue, il y a 5 années, des commissions de daïra et autres ont enregistré tous les noms des habitants de ces demeures dans un état des plus précaire dans le quartier situé derrière la gare SNTF, qui jadis connue par Le Ravin bleu à l'entrée de la ville de Batna. Des membres des familles qui y logent toujours avec nous ont exhibé des documents officiels établis par la commune et paraphés par le maire, ordonnant une évacuation urgente de ces demeures, suite à des visites des lieux par les responsables et agents de ses services techniques. En vain. Rien ne fut fait. Ces familles ont finalement été abandonnées à leur sort. Elles affirment avoir frappé à toutes les portes à la recherche d'une oreille attentive, et ce, durant des années, pour certaines d'entre eux, mais sans résultat. Pourtant la wilaya de Batna gagnera en échange de l'aide qu'elle peut apporter à ces locataires, elle bénéficiera d'une grande parcelle de terrain en plein centre-ville du moment que le terrain appartient aux biens vacants.

Des cas de mort de personnes ont été enregistrés cette année dans cette ville. Plusieurs maisons se sont été effondrées suite aux intempéries faisant des décès comme celle de la cité du 5-Juillet, où une femme est morte ensevelie sous les décombres de sa maison. Quelque temps après, une autre maison s’est effondrée dans le même quartier de la gare. D'autres, implorent Dieu qu'il ne pleuve à torrent et d'épargner leur famille, continuent d'occuper les lieux. Selon leurs dires, ils n'ont pas trouvé de solution de rechange. Parmi ces derniers se trouve la famille Benzina, qui selon elle, les familles auraient été plus faciles à trouver une solution, s'il y avait eu un minimum d'écoute et de solidarité de la part des responsables. En outre, un représentant de cette famille explique : «Ma demeure classée à évacuer et à démolir par les services techniques de la commune, pour le danger qu'elle représente pour ma famille et pour les habitations mitoyennes, se trouve aujourd'hui dans un état de délabrement avancé ; les murs entièrement fissurés et le plafond qui risque à tout moment de nous tomber sur la tête». Sous les pluies torrentielles, l'inquiétude s’amplifie de plus en plus, ajoute-elle, aussi, nous avons constaté ce problème depuis des années. Une visite guidée par les locataires, nous a conduit dans un long couloir sombre sous la menace d'un toit éventré qui laisse transparaître la structure faite de poutres en bois déformées par le temps. A droite, une étoffe en haillons cache mal l'intérieur d'une chambre où la maîtresse de maison, assise au milieu, à même le sol, affairée à cuire la galette à l'aide de la fameuse "tabouna" (gazinière), ose à peine lever les yeux pour nous saluer. Elle regarde à gauche comme pour nous montrer la belle-mère, âgée de cent ans, selon le fils. Toute menue, la vieille dame, emmitouflée dans une couette, le visage tatoué, le regard encore vif, témoin d'un siècle de misère, semblait venir d'un autre âge. Nos multiples tentatives pour connaître l'avis des responsables de différents secteurs concernés, tels que la daïra, l'APC, l'OPGI à ce sujet hélas, sont restées vaines. Ces locataires menacés, souhaitent une intervention urgente auprès des autorités de la wilaya, notamment le wali, afin de prendre en charge ces familles précaires et de trouver une solution adéquate à leur situation qui n’a trop duré, apprend-on.

Abdelmadjid Benyahia

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Batna c'est la capitale des Aurès, j'ai lu quelque par dans une rubrique un intervenant sur cette rubrique qui disait que les Aurès, c'est pas les Kabyles, c'est des Chaouis, quoi qu'ils puissent être, il nous démontres par leurs comportements qu'ils se valent les uns et les autres, comme se valent toutes les populations de l'Afrique du nord, la majorité d'entre eux ne savent pas ce qu'ils sont, ni d'ou vient leurs racines ancestrales, c'est pourquoi ce qui se passe à Batna, il se passe les mêmes choses à travers l'ensemble du territoire de l'Algérie et cela continuera tant que nous resterons comme nous y sommes depuis 1962, à courber l'échine devant les mafieux comme saÏdani, Ouyahia et comparses.