Empêcher l’Algérie de tout perdre sur la scène internationale

Plus que jamais, l'Algérie est à la croisée des chemins.
Plus que jamais, l'Algérie est à la croisée des chemins.

Les partenaires étrangers quittent actuellement l’Algérie parce qu’ils ont du mal à décrypter ce qui se passe au sein du régime d’Abdelaziz Bouteflika qui prend ses décisions dans le secret et l’opacité. Le pays a cependant une jeune élite puissante qui ne demande qu’à être investie du pouvoir de changer les choses.

En dépit de ses soucis de santé, le président Bouteflika est encore l’homme fort du pouvoir qu’il exerce pleinement. Il vient même de dompter le système politico-militaire qui contrôlait et dirigeait le pays depuis presque l'indépendance. Ce faisant, il a confisqué et pris en otage l’État, multiplié les échecs économiques, interféré dans le travail de la justice, des médias et des partis politiques. Il a aussi failli dans la protection et la sécurité des citoyens. Parce qu’il n’a pas diversifié l'économie algérienne qui tire plus de 95% de ses recettes extérieures du pétrole, elle a énormément pâti de la baisse des prix du baril de pétrole. Les revenus des exportations des hydrocarbures ont donc chuté de près de 50%. Le pays est devant une crise majeure et le système politique en place est non seulement impossible à maintenir, mais surtout, le condamne à l’échec sur tous les plans.

L’Algérie périclite depuis le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika et n’est plus un acteur incontournable dans les dynamiques régionales et internationales. Les investisseurs étrangers s’y intéressent de moins en moins, ce qui fait chuter le cours de sa monnaie. En conséquence, la dépréciation du dinar a rogné 30% du pouvoir d’achat des citoyens et des entrepreneurs. L’Algérie est donc secouée par une terrible crise financière qui grève son budget et vide ses coffres. Pour mieux se déculpabiliser face à la population, les pouvoirs publics exagèrent la gravité de la conjoncture financière internationale qui touche le pays. Le matraquage des médias favorable au pouvoir fait de plus croire aux Algériens qu’un changement serait une menace pour la stabilité du pays.

La faillite du système est particulièrement visible en ce qui concerne le commerce international monopolisé par des groupes d’intérêts proches du pouvoir. Parce qu’il défendait l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dont les règles auraient empêché ces groupes de recevoir les bénéfices de la corruption, le chef du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès a été limogé de la tête du ministère du Commerce le 23 juillet dernier. Son seul crime a été de tenter de protéger l’économie nationale. La corruption règne à tous les niveaux dans les relations de l'État avec les agents économiques. Pire, les changements et réorganisations en cours ont pour objectifs de renforcer la capacité et l’efficacité de la corruption en Algérie tout en prévenant des mutations politiques nationales qui pourraient la prévenir.

Le pays est donc devant deux chemins. Dans celui que suit actuellement le pouvoir, Abdelaziz Bouteflika peut continuer à utiliser Madani Mezrag avec son projet de création d’un parti politique pour terroriser le pays. Son autre arme, le tout récent projet d’alliance pour le soutenir est aussi ridicule que mal pensé. Cette nouvelle alliance présidentielle que tente de lancer Amar Saâdani n’est rien d’autre qu’une association d’affairistes autour du maître filou. Tous ces acteurs sociaux à la solde du gouvernement n’ont d’ailleurs aucune efficacité économique et risquent même d’aggraver la situation des entreprises et des ménages en présentant des vessies pour des lanternes.

L’absence de solution immédiate au problème de la chute de la production et des recettes pétrolières est le vrai problème. L’économie du pays est gérée sur une base mono-industrielle avec le seul souci de sauvegarder les intérêts de la famille du chef de l’État. Malheureusement pour tous ces acteurs, la situation actuelle est intenable et risque de s’écrouler d’un moment à l’autre. Avec la diminution des dépenses de l'État, les gels des salaires des fonctionnaires, les baisses des dépenses sociales et l'annulation de nombre de chantiers et projets, le gouvernement met lui-même en motion la roue qui l’écrasera.

Dans l’autre voie, la chute des prix du pétrole peut contraindre le pouvoir à plus d’ouverture et à la création d’un gouvernement de coalition. Un pays débarrassé de sa corruption permettrait à la population, aux universitaires et aux gens d’affaires d’avoir une prise réelle sur l’économie. La société algérienne est jeune et qualifiée. Elle sait comment utiliser ses ressources naturelles et son positionnement géographique central. L’Algérie est une plaque tournante naturelle du commerce international. Amara Benyounès a raison. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC est incontournable si elle veut prospérer. Des traces d’espoir peuvent même être trouvées à l’intérieur même de ce gouvernement. La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Houda-Imane Faraoun, est une des très rares fleurs qui arrive actuellement à pousser sur le fumier qui s’accumule dans les locaux du président Abdelaziz Bouteflika.

En dénonçant la faiblesse dans le contenu algérien sur internet, elle fait tache dans la décrépitude générale des structures et des ministres qui composent ce qui est actuellement le nauséabond gouvernement algérien. C’est dans son ministère qu’est la poule aux œufs d’or. Les TIC sont le futur et de plus en plus le réel moteur de la croissance des pays.

Michel Gourd

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Aksil ilunisen

Chaque dicature a son style. Que soit Hitler ou Staline, ils ont su mettre sur pied une police dans toutes les institutions avant de se declarer maitre a bord...... TAB JNANOU (ou du moins, son clan) a eu aussi le merite d'avoir su dribler ses adversaires.

Hitler avait les SS, et Staline avait le NKVD, et bientot on saura le titre exact de la police politique de TABJNANOU. Ceci est inevitable aussi car une tempete est annoncée a l'horizon.

Gaid Salah, mettez vous a l'ecard cette fois-ci! Ce ne sera pas l'EFOR contre BOUYALI. mais l'Algerie inedpendante contre cette mafia qui veut la mort du peuple algerien.

Pleure O, Algerie bien aimée!

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Erreur, vous oubliez l'essentiel, la dictature c'est la même partout où elle est mise en place, elle est à la base de tout ce qui se décide. donc les tribulations ne servent à rien, seul le peuple aura raison.

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Guel Dring

Quand on a perdu la dignité il faut se remettre en cause et revoir nos obligations envers le Seigneur. Nous avons désormais l'impression de parler de Dieu comme d'un "absent".

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Que vient faire le dieu dans ce pays, minuscule qu'il est sur l'échelle de l'univers.

Ceux qui doivent se battre pour le bâtir, s'en fiche, alors taisons nous.

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